Ministère de la Santé : un enfant d’un an non vacciné contre la rougeole est décédé des suites de complications

Le ministère israélien de la Santé a annoncé qu’un enfant âgé d’environ un an, non vacciné contre la rougeole, est décédé après avoir été admis à l’hôpital dans un état critique. Il s’agit du onzième décès recensé depuis le début de l’importante vague de rougeole qui touche Israël, une épidémie marquée par la vulnérabilité particulière des nourrissons non immunisés. La nouvelle a immédiatement soulevé des inquiétudes au sein du public et ravivé le débat sur la vaccination, dans un pays où la couverture vaccinale reste globalement élevée mais connaît des poches de résistance dans certaines communautés.

Selon le communiqué officiel, l’enfant est arrivé à l’hôpital Yosseftal dans un état gravissime, souffrant de complications respiratoires et neurologiques liées à la rougeole. Les équipes médicales ont tenté de stabiliser son état, mais la progression rapide de l’infection a rendu les traitements inefficaces. Le ministère a rappelé que la rougeole, maladie souvent banalisée, peut entraîner des complications graves, notamment des pneumonies, des encéphalites et, dans les cas les plus sévères, un syndrome de détresse respiratoire aiguë.
Informations officielles sur la rougeole – Ministère israélien de la Santé :
https://www.health.gov.il/Subjects/disease/Pages/Measles.aspx

La vague actuelle de rougeole en Israël est l’une des plus importantes de ces dernières années. Depuis septembre 2024, les autorités sanitaires ont enregistré une hausse exponentielle des cas, en particulier dans les zones où le taux de vaccination est inférieur à la moyenne nationale. Le ministère a confirmé que la majorité des cas graves concerne des enfants non vaccinés, confirmant une tendance observée dans de nombreux pays occidentaux : la réapparition de maladies éradiquées ou contrôlées lorsque la couverture vaccinale baisse, même légèrement.
Contexte sur l’épidémie de rougeole dans le monde – Organisation mondiale de la santé :
https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/measles

La rougeole est l’une des maladies les plus contagieuses connues. Son taux de reproduction (R0) peut atteindre 12 à 18, signifiant qu’une personne infectée peut en contaminer jusqu’à dix-huit autres dans un environnement non immunisé. Avant l’introduction du vaccin dans les années 1960, des centaines de milliers d’enfants mouraient chaque année dans le monde. Grâce aux campagnes de vaccination, Israël avait réussi à réduire drastiquement les cas au cours des décennies précédentes. Cependant, la circulation d’informations erronées sur les réseaux sociaux, les mouvements anti-vaccins et la perception minimisée de la maladie ont contribué à un relâchement de la vigilance dans certains secteurs de la population.

Le ministère de la Santé insiste sur le fait que les vaccins administrés dans le cadre du programme national d’immunisation sont sûrs et efficaces à plus de 95 %. Le vaccin ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole), administré en deux doses, offre une protection presque totale. Pourtant, dans certains groupes spécifiques – notamment dans des zones ultra-orthodoxes ou dans certaines villes périphériques – des hésitations vaccinales persistent. Le décès du jeune enfant met tragiquement en lumière les conséquences directes de ces choix.

Ces dernières années, les données montrent que lorsque le taux de vaccination descend en dessous de 92 %, les foyers épidémiques tendent à réapparaître. Avec l’intensification des voyages internationaux et une densité de population élevée dans les grandes villes israéliennes, l’épidémie actuelle trouve un terrain particulièrement favorable. Les analyses publiées par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies confirment que l’Europe et le Moyen-Orient connaissent une hausse parallèle des cas, en grande partie due aux mouvements anti-vaccination.
Données sur la rougeole en Europe – ECDC :
https://www.ecdc.europa.eu/en/measles

Le ministère de la Santé appelle maintenant à une campagne de sensibilisation renforcée, ciblant en particulier les parents de jeunes enfants. Les professionnels de santé rappellent que la vaccination ne protège pas seulement l’enfant vacciné, mais aussi les nourrissons trop jeunes pour recevoir leur première dose, ainsi que les personnes immunodéprimées. Ces individus comptent sur l’immunité collective pour éviter l’infection. Dans ce contexte, le décès de l’enfant d’un an représente non seulement une tragédie individuelle, mais également un signal d’alarme collectif.

Les responsables politiques ont été nombreux à réagir, rappelant que la vaccination est l’un des outils les plus efficaces pour protéger la population. Certains ont appelé à des mesures plus strictes, comme l’exclusion temporaire des enfants non vaccinés des écoles ou des garderies en période d’épidémie, sur le modèle de ce qui se fait en France, aux États-Unis ou en Australie.
Contexte sur les obligations vaccinales en Europe – France (Ministère de la Santé) :
https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/vaccination

Parallèlement, le débat ressurgit sur le rôle des réseaux sociaux dans la propagation de la désinformation vaccinale. Alors que des plateformes comme Facebook, Instagram et TikTok affirment lutter contre les fausses informations, de nombreuses études montrent que des contenus trompeurs continuent de circuler largement, influençant des parents hésitants. Israël, comme d’autres pays, envisage des sanctions accrues contre les comptes diffusant des informations médicales fausses et dangereuses.

Le décès du jeune enfant s’inscrit dans un contexte plus global où les autorités sanitaires israéliennes tentent de rassurer la population tout en rappelant l’urgence de la situation. Des cliniques mobiles ont été déployées dans certaines zones urbaines et des centres de santé ont prolongé leurs horaires pour permettre aux familles d’accéder rapidement à la vaccination. Les responsables du ministère soulignent que chaque journée compte : plus le niveau d’immunisation augmente rapidement, plus l’épidémie peut être freinée.

Enfin, ce drame réveille une réflexion plus large sur la responsabilité collective dans la protection des plus vulnérables. Israël, pays à la pointe de l’innovation médicale et doté d’un système de santé performant, ne peut se permettre de voir revenir des maladies que l’on croyait disparues. Le décès de cet enfant rappelle douloureusement que les choix individuels ont des conséquences directes sur la santé publique, et que la lutte contre la rougeole ne se joue pas seulement dans les hôpitaux, mais dans chaque décision quotidienne de vaccination.


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