C’est une revendication qui a fait l’effet d’une détonation dans les cercles de sécurité israéliens. Le mouvement houthi au Yémen a affirmé avoir lancé un missile balistique en direction de l’aéroport Ben Gourion, principal hub aérien d’Israël, dans ce qu’il qualifie de “soutien actif à la résistance palestinienne”. L’annonce a été diffusée par les canaux médiatiques affiliés au groupe, quelques heures après qu’un projectile a été intercepté par le système de défense israélien.

Les Forces de défense d’Israël (Tsahal) ont confirmé qu’un missile balistique longue portée avait été tiré depuis le sud de la péninsule arabique, très probablement depuis une zone contrôlée par les Houthis au Yémen. L’engin a été détecté à temps et neutralisé en plein vol, sans atteindre le territoire israélien, mais certains débris ont été retrouvés dans le sud de Jérusalem et ses environs, selon un rapport de Ynet.

S’il n’a pas causé de blessés ni de dommages matériels, cet incident marque une évolution préoccupante dans la portée et la symbolique des attaques régionales contre Israël. L’aéroport Ben Gourion, plus qu’une simple infrastructure, est un symbole de connectivité, de souveraineté et de stabilité. Une attaque directe contre cet objectif représente un message clair : aucun site n’est à l’abri.

Cette offensive revendiquée s’inscrit dans un contexte régional en mutation. Les Houthis, soutenus militairement et logistiquement par l’Iran, ont étendu ces dernières années leurs capacités de frappe, notamment avec des missiles balistiques et des drones longue portée. Si leur implication directe dans la guerre contre Israël reste limitée, leur action est perçue comme un prolongement de l’axe de résistance pro-iranien, qui inclut également le Hezbollah au Liban et des milices chiites en Syrie et en Irak.

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Du côté israélien, la réaction est mesurée mais résolue. Des sources militaires indiquent que les systèmes de défense anti-missile ont été ajustés pour prendre en compte les menaces à très longue distance, notamment celles provenant de territoires hors du “cercle immédiat” d’hostilité. Ce tir depuis le Yémen démontre que la géographie du conflit s’élargit, et qu’Israël doit désormais penser sa sécurité dans une dimension transnationale.

Les experts estiment que cette attaque est aussi politique que militaire. En revendiquant cette opération, les Houthis cherchent à gagner en légitimité régionale auprès de l’opinion publique arabe, tout en affichant leur loyauté envers la cause palestinienne. Ils se positionnent ainsi comme un acteur à part entière dans la coalition des ennemis d’Israël, sans avoir à engager un conflit frontal.

Dans un communiqué sobre, le gouvernement israélien a réaffirmé que “toute attaque contre le territoire national, quelle qu’en soit l’origine, sera considérée comme une agression nécessitant une réponse adéquate.” Pour le moment, aucune riposte n’a été officiellement annoncée, mais les regards se tournent vers le sud, et vers un adversaire jusqu’ici éloigné… mais désormais bien présent.