À deux semaines de Roch Hachana, et en plein cœur de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la petite ville d’Ouman se prépare à accueillir des dizaines de milliers de pèlerins juifs venus du monde entier. Malgré l’avertissement officiel de voyage publié par les États-Unis concernant l’Ukraine, une délégation de haut niveau du consulat américain à Kiev a effectué une visite de sécurité sur place, en coordination avec l’Union Breslev. Objectif : renforcer la logistique, anticiper les scénarios d’urgence et assurer la protection des fidèles qui convergeront bientôt vers le tombeau de Rabbi Nahman de Breslev.
Une coordination américano-israélienne
La délégation américaine comprenait notamment le consul et la directrice des services civils. Tous deux ont visité les principaux sites du pèlerinage, guidés par le rabbin Nathan Ben Noun, président de l’Union Breslev à Ouman. À l’issue de la rencontre, il a été décidé de mettre en place un point consulaire américain temporaire qui fonctionnera durant les fêtes, afin de garantir un soutien administratif et sécuritaire aux citoyens américains présents. « Le gouvernement américain est plus concerné par Ouman que n’importe quel autre pays au monde », a expliqué le rabbin Ben Noun, rappelant que le complexe du tombeau appartient à un fonds juif basé aux États-Unis.
L’histoire, dit-il, se répète : « En 1979, lorsque les communistes voulaient détruire la tombe, ce sont les Américains, sous la présidence de Jimmy Carter, qui ont empêché sa profanation. »
Des flux massifs attendus
Cette année, plus de 8 000 pèlerins nord-américains et plus de 2 000 venus d’Amérique du Sud sont attendus. La guerre complique considérablement le trajet : les vols n’atterrissent plus en Ukraine, et la majorité des fidèles doivent passer par la Moldavie ou la Pologne avant de poursuivre en bus jusqu’à Ouman. « Une fois, mon voyage a duré presque 50 heures à cause des bouchons et des contrôles aux frontières », témoigne Moché, un hassid new-yorkais qui fait le déplacement chaque année. « Mais à l’arrivée, tout est oublié. La joie d’être auprès du Rabbi efface la fatigue. »
Des moyens considérables mobilisés
Les pèlerins américains, souvent dotés de budgets plus élevés et habitués à un certain confort, bénéficient d’une préparation spécifique. Des zones d’hébergement adaptées aux anglophones sont prévues, ainsi qu’une signalisation en anglais pour faciliter leurs déplacements dans la ville. Les organisateurs prévoient également des offices religieux menés dans le style liturgique auquel ils sont habitués.
Des bénévoles juifs américains orchestrent depuis des mois l’organisation du voyage, coordonnant vols de correspondance, transferts et réservations. Dans certains quartiers orthodoxes de New York ou de Los Angeles, des affiches pour des vols charters à destination d’Ouman fleurissent jusque dans les synagogues non-breslev.
Une préparation sécuritaire sans précédent
La délégation américaine a insisté sur le caractère prioritaire de la sécurité. « Un dispositif intégré et coordonné est en place, en lien avec toutes les autorités compétentes », a déclaré un représentant du consulat. Le rabbin Ben Noun, pour sa part, a tenu à remercier les Américains pour leur appui, soulignant que « leur implication est décisive pour la tenue de ce rassemblement sacré ».
Conclusion
Malgré les risques liés à la guerre en Ukraine, la ferveur religieuse reste intacte. Des dizaines de milliers de juifs, dont plusieurs milliers d’Américains, s’apprêtent à franchir les frontières pour se recueillir auprès du tombeau de Rabbi Nahman. L’engagement des autorités américaines et israéliennes prouve une fois de plus que la liberté de culte et la sécurité des fidèles sont des valeurs partagées et défendues avec détermination.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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