Pour comprendre le monde spirituel, celui qui se situe au niveau de lâĂąme, de lâesprit, de la vie psychique, celui en rapport avec la vie intĂ©rieure de lâĂąme dĂ©gagĂ©e des sens, avec les fonctions supĂ©rieures de lâesprit, il nous faut lâentendre ici et maintenant. Ne pas le chercher dans lâau-delĂ des mers ou dans les cieux. Câest en soi quâil se trouve, lĂ quâil attend patiemment le rendez-vous essentiel. Il sâagit dâune opĂ©ration mentale exprimant le besoin dâinvestigation, dâĂ©lucidation, la dure nĂ©cessitĂ© de devoir rĂ©flĂ©chir, creuser, scruter et imaginer. Nombre dâerreurs, de fautes et de regrets restent consĂ©quents du refus catĂ©gorique de lâHumain Ă se rencontrer, non de maniĂšre infantile et Ă©goĂŻste, mais au travers dâune exigence perpĂ©tuelle Ă rĂ©vĂ©ler les aspects sublimes de son ĂȘtre. LâĂ©coute vigilante des clameurs de lâĂąme, lâespoir incessant Ă vivre les percĂ©es et le flux des torrents de son cĆur. Ce nâest certes pas une quĂȘte primaire dâinspiration cĂ©leste, ni une tiĂšde expĂ©rience mystique, mais un rĂ©el labeur de peine et de sueur.Â
Il est difficile de faire parler lâĂąme, elle, qui se trouve quelque part dans les brouillards de lâinconnu. Une grande partie de lâexistence est consacrĂ©e aux appĂ©tits dĂ©risoires et aux nĂ©cessitĂ©s puĂ©riles qui absorberont peu Ă peu puis totalement lâĂȘtre humain. AttirĂ© par ces forces de pesanteur, il nâaspire plus quâĂ survivre, quâĂ satisfaire ses besoins de primate. Une telle rencontre exige une conscience et une sensibilitĂ© de soi pour soi, ne pas hĂ©siter Ă transcrire, Ă classer lâensemble des Ă©motions et des Ă©preuves.Â
LâHumain demeure en quĂȘte de son propre verbe intĂ©rieur, de sa conscience, de lâintimitĂ© de son Ăąme. Toutes les expĂ©riences vĂ©cues gravent la conscience dâun sillon indĂ©lĂ©bile, mais ne rĂ©pondent pas toujours aux aspirations sourdes du vibrato de lâĂȘtre intĂ©rieur. Câest au magma de la vie quâil faut accorder une pleine libertĂ© de mouvement et dâexpression. La cohĂ©rence de cet ouvrage vise Ă la rĂ©vĂ©lation substantielle de lâĂȘtre intime, de ce magma originel oĂč il sâimpatiente Ă lui octroyer une densitĂ©, une figure, un devenir.Â
Nul ne doit craindre la bataille, tous devront finalement, un jour ou lâautre, se prĂ©parer Ă extraire de leur sein les infidĂ©litĂ©s du cĆur et de la raison, et pouvoir ainsi se retrouver au plus vrai dâeux-mĂȘmes.Â
Quelquefois une quĂȘte de soi, une recherche de sa propre vĂ©ritĂ© entraĂźne lâhomme vers des positions extrĂȘmes ; ne plus accepter les certitudes absolues exhibĂ©es comme la finalitĂ© du bon, du bien et du sacro-saint. Les parterres fleuris par les masses sont trop souvent recouverts dâun conformisme dâidĂ©es et de maniĂšres de faire ne satisfaisant que la matiĂšre brute et le superficiel. Aucune concession nâĂ©tant rĂ©ellement possible, les conflits deviennent incessants, et le chemin poursuivi Ă contre-courant demeure la seule issue parmi ceux et celles qui persistent Ă solliciter la personnalitĂ©. RĂ©ussir Ă se protĂ©ger de cette diffĂ©rence dâentitĂ© aux faveurs dâune moralitĂ© sans appel, dâune volontĂ© Ă©purĂ©e et dâune authenticitĂ© dans le suivi. Le combat ne doit pas se matĂ©rialiser par un orgueil ou une humilitĂ© exacerbĂ©s, mais Ă travers lâunique exigence dâune reconnaissance de la vĂ©ritĂ© profonde ainsi que dâune sincĂšre volontĂ© Ă Ă©lucider cette derniĂšre.Â
Il faut se tenir prĂȘt Ă fondre sur ces moments opportuns, lĂ oĂč lâĂȘtre sâentrouvre et laisse poindre les gerbes de lumiĂšres rayonnantes qui nâattendaient que nous.Â
SimultanĂ©ment, Ă©veiller lâĂąme grĂące Ă une Ă©tude intelligente et profonde des textes traditionnels, un engagement sensible et positif au sein dâun ordinaire dissociĂ© du « bruit » ambiant. Les sons assourdissants et les lumiĂšres aveuglantes provoquant, plus quâon ne le pense, des dĂ©sordres de la rĂ©flexion et les dĂ©fectuositĂ©s du bon entendement. Lorsque lâindividu se dĂ©nie et sâobstine Ă ne plus labourer les champs de son ĂȘtre, nul doute que les chemins parcourus rencontrent ceux de la perdition. Au fil du temps, sa conception et son estimation des choses se brouillent, la rĂ©alitĂ© ainsi apprĂ©ciĂ©e devient le guide fossoyeur de ces innombrables tentatives Ă percevoir les desseins de son existence. Les consĂ©quences seront ainsi doubles : dâune part, des situations, des conflits qui ne sont pas nĂ©cessairement les siens, mais le fourvoient et lâentraĂźnent vers lâĂ©chec. Dâautre part, lâexpression dâune colĂšre plus ou moins violente concernant ses rendez-vous manquĂ©s avec lui-mĂȘme, avec la Vie.Â
La principale relation demeure envers et contre tout cette sollicitude Ă lâĂ©gard de soi-mĂȘme, chacun y est porteur dâune Ăąme vivante, dâun trĂ©sor de vĂ©ritĂ© et de bontĂ©, dâune crĂ©ativitĂ© sans bornes et dâune sagesse incommensurable.Â
Il faut vaincre le cynisme et la pesanteur des inconsistances, partir Ă la recherche de ses propres empreintes, rĂ©flĂ©chir promptement et saisir avec dĂ©licatesse ses Ă©motions. Savoir se frayer un chemin au travers nos rĂȘves, au travers le flot dĂ©ferlant de faire-part dĂ©livrĂ©s depuis les gorges profondes de lâĂąme. Lâattitude adoptĂ©e face Ă la nature et la substance de la personnalitĂ© nous interpelle; quelle serait donc la signification rĂ©elle de ce « moi » omniprĂ©sent ? Serait-ce la personne dans toute sa simplicitĂ© initiale et commune ? Ou bien la personne crĂ©atrice, adaptable, maĂźtresse de son devenir et actrice de son milieu ? Les deux propositions, aussi justes soient-elles, ne doivent pourtant pas nous empĂȘcher de dĂ©crypter le sens de leur implication lâune envers lâautre sur lâĂąme vivante. Le caractĂšre le plus naturel est bien entendu celui de lâenfant, dĂšs cet Ăąge les comportements sont spontanĂ©s, libĂ©rĂ©s des carcans, lĂ , lâenfance sâĂ©coule comme un long fleuve tranquille. Elle peut sâĂ©mouvoir sans critique, dĂ©couvrir sans frontiĂšres, courir les espaces et permettre Ă la graine de germer le plus naturellement du monde Ă lâabri des turbulences existentielles.Â
Cette pĂ©riode de lâenfance est un moment clĂ© car elle reste une source de joie, de confiance, dâamour et de crĂ©ativitĂ©. Elle permet aux forces essentielles de la vie une rencontre avec lâĂ©tendue infinie, lĂ oĂč le mouvement incessant et perpĂ©tuel de lâexistence ne peut se heurter aux contingences de la seule raison. Sa victoire le transporte alors vers lâautre horizon, celui dans lequel lâĂąme vivante jaillit et se conjugue avec le monde des lois et des limites. Câest alors que la maturitĂ© sâacquiert, se construit et mĂšne Ă plus de rĂ©flexion, de remise en question, quant Ă Â la responsabilitĂ© partagĂ©e et les comportements pratiques de lâhumain. Elle ouvre les arcanes de lâĂąme pour mieux se proposer Ă lâautre, Ă la sociĂ©tĂ©, prendre la direction de lâautre dimension de la vie, celle oĂč le dialogue sâengage avec tous.Â
Nature et maturitĂ© ont indĂ©niablement besoin lâune de lâautre, lâadulte sans lâenfant ne serait plus quâun pragmatique anĂ©anti et lâenfant sans lâadulte un petit ĂȘtre noyĂ© par ses fantasmes et perdu dans les tempĂȘtes de son ĂȘtre. La relation entre ces deux mondes paraĂźt essentielle et surtout irrĂ©versible car source dâĂ©quilibre, lâadulte protĂšge et donne un sens Ă lâenfant alors que ce dernier rĂ©veille et vivifie lâadulte.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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