Je n’avais que 23 ans, lors de mon mariage. Sortant du séminaire, je me suis dit que les « minhaguim » doivent être respectés car on m’avait apprit que les habitudes ne doivent pas être perdues autant que les lois juives… oui mais, aujourd’hui j’ai 50 ans, et mon couple bat de l’aile, et depuis des années, j’ai beaucoup de mal à m’entendre avec cet homme avec qui je suis depuis 27 années et à qui aujourd’hui j’ai donné une grande famille. Le divorce se profile de jour en jour.
Je me suis dit, n’est ce pas la raison pour laquelle ce mariage me fait tant souffrir aujourd’hui ? Ce pied écrasé par l’homme de votre vie sous la houppa pour contrôler sa femme m’avait choqué et me choque encore. Selon mon mari ce fut un ami proche de la kabale qui lui avait donné ce mystérieux conseil. Ce même homme est resté marié très peu de temps et il est mort dans la plus grande solitude au point de demander aux gens sur le réseaux sociaux, qui le connaissait afin de faire appel à sa famille. J’ai vite reconnu cette personne… sur les photos, et je l’ai identifié mais le plus beau est que j’ai aidé ce même homme avec mes moyens lors de la recherche de sa famille… Mais honnêtement, je ne lui pardonne pas.
Je me suis renseignée si cette action d’écraser le pied de sa femme lors du jour qui devrait être le plus beau, était vraiment un minhag. Mes recherches sont restées sans réponse, et j’ai vu un article sur Kikar Shabath, de 2017 écrit par Ishai Cohen, concernant le même cas, mais ce fut la femme qui écrasa le pied de son mari sous la houpa dans l’intention de contrôler le couple :
Selon Kikar Shabath, un homme qui voulait divorcer de sa femme a affirmé que pendant la houpa, sa femme avait marché sur son pied, dans le but qu’elle le contrôle. De plus, il a affirmé que le rabbin qui a exécuté la houpa avait fait une erreur dans le montant de la ketubah.
Le mari de Samarie a déclaré à l’audience : « Au milieu de la Houppa et du kiddushin, ma femme a écrasé mon pied, il y a une telle coutume sous la houpa qu’au lieu que le mari contrôle la maison, c’est la femme qui contrôlera le mari. »
L’audience s’est déroulée devant le tribunal rabbinique d’Ariel. Le chef du tribunal, le rabbin Meir Freeman, et le dayanim, le rabbin Meir Kahan, et le rabbin Yitzchak Rapaport, ont dû régler deux questions en litige entre le couple qui s’étaient déjà produites sous le dais : marcher sur le pied du marié et le montant de la ketoubah en raison de l’erreur comptable du rabbin.
Le mari a affirmé à l’audience que depuis que sa nouvelle épouse lui avait donné un coup de pied sous la houppa, sa vie n’était plus une vie. « Elle criait et maudissait ma famille et moi et ne me donner même pas les besoins de base comme cuisiner et laver la maison. Ses cris étaient insupportables – elle m’appelait » zéro « et » perdant « et sa grande sœur m’appelait » ronfleur » et ‘profiteur’, et la troisième vivant aux Etats-Unis a déploré le mari aux oreilles des juges.
Quant à la ketubah, le mari, un habitant de Samarie, a dit que sous le dais il a dit au rabbin d’écrire la somme selon la guématria du nom de Dieu pour la somme de 26 000 shekels. Selon lui, le rabbin a confondu et a écrit 260 000 shekels dans la Ketubah. Lorsque le rabbin a lu la ketouba lors de la houpa, il n’a pas précisé le montant de la ketubah mais a dit « comme convenu ». « Si le rabbin avait mentionné le montant exact, je l’aurais corrigé immédiatement, qui est de 26 000 shekels et non de 260 000 shekels », a déclaré le mari.
Quant au montant indiqué dans la ketubah, la femme a soumis aux juges un disque contenant un dossier du film de mariage. Selon le film, le rabbin a été vu en train de remplir la ketubah et pendant la houpa, le mari a remis la ketubah à la femme.
Cependant, étant donné que le mari a signé la ketubah en présence de deux témoins et que dans la ketubah avec un montant de 260 000 shekels inscrit, le montant inscrit dans la ketubah est donc contraignant. La décision est basée sur la responsa de Rashba attribuée à Ramban et a été rendue en théorie au Shulchan Aruch Even HaEzer.
Dans la décision, les rabbins Freeman, Kahan et Rapaport écrivent que « les parties ont divorcé comme le mari a intenté une action et avec le consentement de la femme. Le mari doit payer à la femme le montant de 260 000 shekels ».
C’est ce qui s’est passé pour ce couple qui a divorcé, et finalement c’est la femme qui a écrasé le pied de son mari et qui a en plus gagné 260 000 shekels, il semble que cette kabale l’a aidé jusqu’au fin fond des bureaux du Rabbinat….
Mon conseil ! Chers mariées, ou mariés, avant la houpa, faites lire cela à votre promise et respectez la et elle vous respectera, peut être que le fait de marcher sur le pied de l’autre cause vraiment ces maux, cela marche et cause des divorces, et tout cela pour des raisons d’orgueil. Et même si ce sont des bêtises (pour certains), ce n’est pas très jovial de commencer une vie de couple ainsi…
J’ai vécu dans une famille ou les parents n’étaient pas l’un contre l’autre mais l’un pour l’autre, et dont ces idées de soumission n’existaient pas, même une telle pensée de faire mal à l’autre ou de profiter de lui n’existait pas. Mes parents ont vécu plus de 60 ans ensemble et encore aujourd’hui, je n’ai jamais vu un couple comme le leur car leur relation n’était pas conflictuelle. C’était un amour simple et sans intérêt, un couple en perpétuelle construction vers la vie et l’amour. Il est dommage que je n’ai pas mérité ce même amour, mais en tous cas je l’ai vécu a travers eux.
Agnes Bridfer.