Selon le journal « Le Monde », Israël a été appelé pour une opération conjointe avec la France entre les années 2010-2012 pour recueillir des informations sur la guerre chimique d’Assad et aurait tenté d’infiltrer le service de contre-espionnage français dans le cadre de l’opération visant à lutter contre le programme d’armes chimiques syrien, à partir de 2010.

Dans la foulée, les espions israéliens ont été renvoyés en Israël de Paris, ainsi que deux diplomates israéliens.

L’information a été révélée suite à une enquête judiciaire concernant Bernard Squarcini, un haut fonctionnaire français, ancien commissaire de police et préfet. Il a occupé les fonctions de directeur central du renseignement intérieur et a servi en tant que chef de la sécurité nationale française. On le soupçonne d’avoir été en possession d’informations classifiées utilisées à des fins privées.

Le Monde a eu accès aux détails d’une opération hautement confidentielle, baptisée « Ratafia » et menée, en France, par les services secrets français et leurs homologues israéliens du Mossad, contre le programme secret d’armes chimiques développé par le régime de Bachar Al-Assad. Elle a permis, avant et pendant la guerre civile en Syrie, qui a débuté en 2011, d’obtenir des informations précises sur l’arsenal syrien. Un travail de longue haleine consistant à identifier une source syrienne et à la manipuler.

D’après les informations transmises, en 2010, par le Mossad à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue DGSI en 2014) et à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), l’opération a démarré deux ans plus tôt, à Damas, par une longue approche d’un Syrien travaillant pour le programme de développement, de production et de stockage des armes chimiques et des missiles vecteurs.

La surveillance de la Syrie est depuis longtemps une priorité pour l’Etat juif et ce programme, qui concerne alors près de 10 000 salariés, selon les chiffres échangés entre les principales chancelleries occidentales, est un objectif prioritaire pour le Mossad.

Lorsque le Mossad obtient le soutien de plusieurs groupes de la DCRI et d’agents de la DGSE, tous ses membres agissent sous de faux noms, et une dizaine d’entre eux sont des clandestins, à l’exception de D.K., chef de poste du Mossad à Paris. Selon les accusations de la DCRI, auxquelles Le Monde a eu accès, le Mossad aurait profité du contact quotidien avec ces agents français lors des séjours de la cible syrienne pour nouer des liens jugés suspects.

Selon un diplomate français, de forts soupçons pesaient sur la responsabilité du renseignement israélien dans le grave accident survenu, en 2007, sur le site d’Al-Safir.

L’un de ces français a été photographié lors d’un repas pour Shabbat à la maison de DJ et lors de vacances avec sa famille en Israël, il en a profité pour rencontrer des agents du Mossad à Jérusalem, après avoir subi une formation d’armes à Dubaï.

Il se peut que l’agent ait également reçu des cadeaux et de l’argent à l’époque, contrairement aux habitudes de l’organisation du renseignement. L’organisme d’enquête des services de renseignement français a rapporté qu’un autre groupe d’agents a surveillé leurs amis français et les a filmé avec des agents israéliens.

Selon les rapports, la classification de sécurité de certains agents français ayant participé à cette opération contre la Syrie sera bientôt révoquée.

Selon « Le Monde », les chefs du renseignement français se sont plaints des chefs des institutions du pays et par conséquent, deux employés de l’ambassade d’Israël à Paris ont été contraints de quitter le pays, ainsi que D.K.