Lors des compétitions de judo aux Jeux Olympiques de 2016 au Brésil, un Judoka israélien nommé Or Sasson a battu son adversaire égyptien, Islam El Shehaby, dans les qualifications du premier tour. L’Egyptien a alors refusé de serrer la main tendue de l’Israélien gagnant les huées de la foule.

Si vous voulez une réponse courte sur le pourquoi le monde arabe glisse dans l’abîme, ne cherchez pas plus loin que ce petit incident. Il illustre parfaitement comment la haine d’Israël et des Juifs corrompent chaque élément de la société arabe.

Vous ne trouverez pas cette explication du déclin du monde arabe parmi les journalistes et les universitaires. Ils reprochent de façon automatique aux suspects habituels: l’héritage du colonialisme, la jeunesse sans emploi, la misère, la division sectaire sunnite-chiite, et toutes les autres excuses politiquement correctes auxquelles ils peuvent penser (très classique chez la gauche). Pour eux, la haine d’Israël est traitée comme du sable du désert d’Arabie faisant partie du paysage.

Pourtant, il n’en reste pas moins que, au cours des 70 dernières années, le monde arabe a expulsé la quasi-totalité de ses juifs, soit quelque 900 000 personnes, tout en conservant sa haine à leur égard.

Au fil du temps, le résultat s’est avéré fatal: une combinaison de capital humain perdu, des guerres coûteuses contre Israël et une vie intellectuelle pervertie par des théories du complot et une perpétuelle recherche de boucs émissaires. Les problèmes du monde arabe sont un problème lié à la mentalité arabe, et le nom de ce problème est l’antisémitisme.

En tant que phénomène historique, ce n’est pas unique. L’historien Paul Johnson a noté que partout où l’antisémitisme s’installe, le déclin social et politique a presque inévitablement suivi. Juste quelques exemples:

L’Espagne a expulsé ses Juifs en 1492. L’effet, a noté Johnson, « était de priver l’Espagne (et ses colonies) d’une classe déjà remarquable pour le traitement astucieux de la finance. »

En Russie tsariste, l’adoption de nombreuses lois antisémites a finalement affaibli et corrompu l’ensemble du gouvernement russe.

Ces lois ont également conduit à l’émigration massive des juifs, entraînant une perte stupéfiante de capital intellectuel et humain.

L’Allemagne aurait bien pu gagner la course à la bombe atomique si Hitler n’avait pas envoyé des scientifiques juifs comme Albert Einstein et Edward Teller en exil aux États-Unis.

Ces modèles ont été reproduits dans le monde arabe. Contrairement au mythe, la cause n’était pas la création de l’État d’Israël en 1948. Il y avait des pogroms antijuifs sanglants en Palestine en 1929, en Irak en 1941 et en Libye en 1945.

Il n’est pas non plus exact de reprocher à Israël d’alimenter l’antisémitisme en refusant d’échanger des terres Juives contre la paix.

Parmi les Egyptiens, la haine d’Israël a à peine diminué après que le Premier ministre Menahem Begin a rendu toute la péninsule du Sinaï à l’Egypte. Et parmi les Palestiniens, l’antisémitisme s’est nettement aggravé au cours des années du processus de paix d’Oslo avec le soutien financier de l’Union Européenne.

Johnson appelle l’antisémitisme une maladie «hautement contagieuse» capable d’accabler les intellectuels et les simples d’esprit. Sa puissance, a-t-il noté, consiste à transformer un irrationalisme personnel et instinctif en un système politique et systématique. Pour le haineux des Juifs, chaque crime a le même coupable et chaque problème a la même solution. L’antisémitisme rend le monde simple. Ce faisant, il condamne l’antisémite à une obscurité permanente.

· Aujourd’hui, il n’y a pas de grande université dans le monde arabe, pas de recherche scientifique sérieuse, une culture littéraire rabougrie.

· En 2015, l’Office des brevets des États-Unis a signalé 3 804 brevets d’Israël, contre 30 en provenance d’Égypte, le plus grand pays arabe. La haine d’Israël et des Juifs a également privé le monde arabe des ressources et de l’exemple de son voisin.

· Israël fournit tranquillement de l’eau à la Jordanie, aidant à alléger le fardeau des réfugiés syriens.

· Israël fournit discrètement des moyens de surveillance et de reconnaissance à l’Égypte pour combattre les terroristes de l’état Islamique dans le Sinaï. Mais ceci est largement inconnu chez les Arabes, pour qui la seule image autorisée d’Israël est un soldat israélien en tenue anti-émeute, abusant d’un Palestinien dont les journalistes occidentaux raffolent.

Les nations qui réussissent mettent un point d’honneur à essayer d’apprendre de leurs voisins. Le monde arabe a appris de génération en génération seulement à détester le leur.

Cela peut commencer à changer. Récemment, le monde arabe a été contraint de faire face à ses propres échecs d’une manière qu’il ne peut pas facilement rejeter sur Israël. Le changement peut être vu dans le rapprochement naissant entre Jérusalem et Le Caire, Riyad et Abu Dhabi.

Mais ce n’est pas suffisant. Tant qu’un athlète arabe ne peut pas offrir à son adversaire israélien la courtoisie d’une poignée de main, la maladie de l’esprit arabe et les malheurs de son monde continueront.

Pour Israël, c’est dommage.

Pour les Arabes, c’est une calamité.