Ce 10 juin 2021, la Sénatrice de l’Orne depuis 2007 et membre du groupe Union centriste, Nathalie Goulet (d’origine juive) a interroge M. le ministre Le Drian, sur la situation en Ukraine et en particularité sur les partis néonazis qui développent des activités de plus en plus visibles dans ce pays. Selon Nathalie Goulet, le mouvement nazi se trouve au centre de Kiev, avec des stands de tir, des pratiques de montage et de démontage de kalachnikovs, et des bureaux d’embrigadement de jeunes dans des milices qui se revendiquent clairement de l’idéologie nazie.

Elle ajoute que des papiers d’identité de soldats nazis morts pendant la guerre, dont des membres des sonderkommandos, sont en vente libre sur la descente Saint-André. Ces activités sont conjointes à l’entraînement de miliciens de suprématie blanche qui fomentent des attentats dans toute l’Europe, au nom du tristement célèbre régiment Azov. Ces activités sont extrêmement préoccupantes et elle souhaite savoir quelle est la position du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères sur ce sujet et quelles mesures il compte prendre pour éviter la contagion de cette idéologie mortifère.

Quelle fut donc la réponse du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères Français quelques jours plus tard, le 22/07/2021 qui fut publié sur la page 4604 du Sénat :

 » S’il existe des groupes néonazis en Ukraine, leur popularité et leur influence ne sont pas plus importantes que dans d’autres pays européens. Ils n’ont aucune représentation à la Rada et aucun poids au sein du gouvernement ukrainien. Au printemps 2019, les Ukrainiens ont porté M. Volodymyr Zelensky au pouvoir avec plus de 73% des voix, ce qui témoigne de la vigueur du sentiment démocratique dans le pays. Les activités des organisations néonazies en Ukraine ne reflètent donc aucunement une tendance globale du pays. Le conflit dans l’Est de l’Ukraine a effectivement mobilisé certains groupuscules extrémistes violents, mais la plupart ont, depuis, disparu. Les actes antisémites y sont moins fréquents que dans d’autres pays européens. Néanmoins, la France continue d’exercer la plus grande vigilance sur ce sujet. C’est pourquoi notre ambassade à Kiev s’associe aux actions mémorielles importantes. Ainsi, une attention toute particulière sera portée aux commémorations des 80 ans du massacre de Babyn Yar, en septembre prochain. »

Qui est Nathalie Goulet ?

Nathalie Milsztein est issue d’une famille juive. La famille de son père a été déportée lors de la rafle du Vel d’Hiv en 1942, mais son père a survécu. Elle a deux enfants qui habitent aux États-Unis. Compagne du sénateur RPR de l’Orne, Daniel Goulet (1928-2007), elle devient son assistante parlementaire en 1999, avant d’être sa suppléante à partir du 23 septembre 2001. Elle l’épouse en 2004.

Radiée en janvier 2000 par le conseil de l’ordre de Paris pour des manquements graves à la déontologie du métier d’avocat, décision confirmée en appel en 2006, elle dépose un pourvoi en cassation et est réinscrite au Barreau de Paris en 2011. Elle sollicite ensuite son omission.

En 2014, sur sa déclaration d’intérêts à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, elle déclare n’avoir plus aucun revenu en tant qu’avocate et n’exercer aucune activité annexe.

Le 19 février 2007, au cours d’une mission parlementaire au Moyen-Orient, son époux Daniel Goulet fait une attaque cérébrale et meurt le 25 à l’hôpital Cheikh-Khalifa d’Abou Dabi aux Émirats arabes unis. À la suite d’une plainte contre X7 déposée en avril 2007, l’enquête retient une mort naturelle par AVC et se conclut par un non-lieu en décembre 2008.

Lutte contre le terrorisme

Elle a été rapporteur de deux projets de loi, l’un portant convention d’assistance avec l’Arabie saoudite et l’autre de coopération militaire avec les Émirats arabes unis. Ces textes précisent que la coopération avec la France doit se faire par des organismes officiellement désignés et dans des domaines d’exercice de l’assistance et de la coopération technique définis et encadrés.

En mars 2014, elle dépose une proposition de résolution tendant à la mise en place d’une commission d’enquête sénatoriale sur la plateforme nationale des interceptions judiciaires.

En juin 2014, elle obtient la création d’une commission d’enquête sur la lutte contre les réseaux djihadistes en France. Elle devient, en octobre 2014, présidente de la commission d’enquête « sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe ».

Affaires étrangères

Depuis juin 2015, Nathalie Goulet est vice-présidente de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées.

Elle est désignée rapporteur d’un projet de loi sur la coopération avec la Turquie en matière de sécurité intérieure.

Elle est également rapporteur d’un projet de loi sur l’indemnisation des victimes de la Shoah.