Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti samedi que le renversement du gouvernement libanais entraînerait un effondrement économique ou des émeutes généralisées dans les rues. Traiter le problème avec les taxes provoquera une explosion. L’imposition des taxes sur Whatsapp a amené les gens dans la rue et c’est déjà un signe.  »

Nasrallah dans une interview avec Al-Manar. Photo: AFP

Les manifestations se poursuivent pour le troisième jour, au cours duquel d’importants embouteillages ont bloqués les routes et des affrontements ont éclaté entre les forces de sécurité et des manifestants protestant contre le statut économique et contre la corruption de l’élite politique. Le Premier ministre Sa’ad al Hariri a établi un ultimatum de 72 heures hier soir afin que son gouvernement parvienne à un accord qui résolve la crise et ne laisse pas présager qu’il démissionnera.

« Nous ne soutenons pas la démission du gouvernement actuel au motif qu’il n’y aura pas de nouveau gouvernement dans un an ou deux », a déclaré aujourd’hui Nasrallah, dont les membres font partie du gouvernement et du parlement. « La réélection au Parlement aboutira au même résultat que le Parlement actuel. Si le gouvernement actuel est incapable de résoudre les problèmes actuels, un nouveau gouvernement ne sera pas en mesure de les résoudre. »

« Certains des dirigeants politiques se comportent comme des spectateurs, retirant toute responsabilité et accusant les autres », a ajouté le secrétaire général chiite.

Nasrallah a déclaré avoir entendu le cri de douleur de protestation. «La manifestation est un message pour tous et doit être suivie. L’importance des manifestations était qu’elles étaient sincères et spontanées et qu’elles exprimaient la colère de la population.

Nasrallah s’est dit « frustré par les banques, mais je n’ai jamais pensé descendre dans la rue. ».

La situation économique au Liban a été aggravée par les sanctions américaines imposées aux banques et aux hommes d’affaires du Hezbollah dans le but de mettre fin à l’influence de l’Iran.

Al-Hariri a déclaré: « Cela fait quatre ans que j’essaie de trouver une solution. Je ressens la douleur des Libanais et soutiens leur droit de s’exprimer. La colère est une réaction naturelle à la situation politique au Liban et hier elle a explosé. Nous en avons eu l’occasion plus d’une fois, même une deuxième, troisième et dixième.  »