Netanyahou accusé de libérer des ennemis : la droite exige la libération des prisonniers sionistes

Alors que les Ă©changes de prisonniers palestiniens se multiplient sous la pression des mĂ©diateurs internationaux, un cri monte de la droite israĂ©lienne : « Ś©Ś—ŚšŚšŚ• ڐŚȘ ŚŚĄŚ™ŚšŚ™ ŚŠŚ™Ś•ŚŸ ! » — « LibĂ©rez les prisonniers sionistes ! ». Pour ses partisans, la libĂ©ration de terroristes alors que des militants juifs demeurent derriĂšre les barreaux pour des activitĂ©s nationalistes reprĂ©sente une humiliation politique et morale.

Un Ă©change explosif au cƓur d’un pays fracturĂ©

Ce matin, le canal ڗړکڕŚȘ ڔڑږڧ a rĂ©vĂ©lĂ© que dix prisonniers palestiniens supplĂ©mentaires avaient Ă©tĂ© ajoutĂ©s Ă  la liste de libĂ©ration Ă  la derniĂšre minute, aprĂšs un vote tĂ©lĂ©phonique des ministres. Une dĂ©cision qui a immĂ©diatement dĂ©clenchĂ© la colĂšre de nombreux IsraĂ©liens.

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou, sous une pression internationale croissante pour conclure les accords d’échange d’otages avec le Hamas, se retrouve pris entre deux feux : d’un cĂŽtĂ©, les familles d’otages rĂ©clamant la vie avant tout ; de l’autre, la droite sioniste qui dĂ©nonce une trahison des valeurs fondamentales du pays.

Selon plusieurs mĂ©dias israĂ©liens, notamment Ynet et Maariv, la derniĂšre liste validĂ©e inclut des membres de factions reconnues comme terroristes par IsraĂ«l et les États-Unis. L’opposition parle d’une « reddition morale » qui risque d’encourager le Hamas et d’affaiblir la dissuasion nationale.

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“Tu as libĂ©rĂ© des ennemis, libĂšre les nĂŽtres”

Le slogan « Ś ŚȘڠڙڔڕ – Ś©Ś—ŚšŚšŚȘ ŚŚ•Ś™Ś‘Ś™Ś, Ś©Ś—ŚšŚš ڐŚȘ Ś”ŚąŚŠŚ•ŚšŚ™Ś Ś‘Ś’Ś™ŚŸ Ś€ŚąŚ™ŚœŚ•ŚȘ ŚŠŚ™Ś•Ś Ś™ŚȘ » (« Netanyahou, tu as libĂ©rĂ© des ennemis – libĂšre ceux dĂ©tenus pour activitĂ© sioniste ») s’est rapidement rĂ©pandu sur les rĂ©seaux sociaux. DerriĂšre cette formule, une accusation directe : le gouvernement aurait trahi ses propres patriotes.

Des organisations nationalistes, dont Honenu et Le Forum pour les prisonniers sionistes, affirment que des jeunes militants juifs sont toujours emprisonnĂ©s pour des actions de protestation ou d’autodĂ©fense face Ă  des violences arabes. Le mouvement demande leur libĂ©ration immĂ©diate, au nom d’une « cohĂ©rence morale et politique ».

« Un gouvernement de droite ne peut pas continuer Ă  libĂ©rer des meurtriers arabes tout en maintenant en dĂ©tention des jeunes juifs dont le seul crime fut d’aimer leur pays », dĂ©clare Itamar Ben Gvir, ministre de la SĂ©curitĂ© nationale. Une position qui sĂ©duit une partie de l’électorat, lassĂ©e de concessions jugĂ©es unilatĂ©rales.

Le dilemme moral de Netanyahou

Pour Netanyahou, chaque dĂ©cision devient un test de survie politique. D’un cĂŽtĂ©, les familles des otages l’implorent de conclure les accords, quitte Ă  libĂ©rer des prisonniers Ă  haut risque. De l’autre, la droite idĂ©ologique l’accuse de se renier.

Le politologue Dr. Yitzhak Klein souligne dans une interview Ă  Israel Hayom :

« Netanyahou joue sur une ligne de crĂȘte. Il veut prouver qu’il n’a pas cĂ©dĂ©, mais le prix Ă  payer pour ramener les otages vivants est lourd. Chaque libĂ©ration de terroriste crĂ©e un prĂ©cĂ©dent qui affaiblit la souverainetĂ© d’IsraĂ«l. »

Les images de prisonniers palestiniens acclamĂ©s Ă  leur retour en Cisjordanie rappellent des scĂšnes dĂ©jĂ  vues aprĂšs l’accord Gilad Shalit en 2011, qui avait vu la libĂ©ration de 1 027 dĂ©tenus contre un seul soldat. Certains de ces libĂ©rĂ©s ont depuis replongĂ© dans le terrorisme.

La droite parle d’un “effondrement de la dissuasion”

Pour les faucons du camp national, ces Ă©changes rĂ©pĂ©tĂ©s sapent l’autoritĂ© de l’État et envoient un message de faiblesse. Le journaliste Amit Segal (Channel 12) rĂ©sume la crainte dominante :

« Chaque terroriste libĂ©rĂ© devient un drapeau brandi contre IsraĂ«l. Et chaque otage rĂ©cupĂ©rĂ©, aussi prĂ©cieux soit-il, devient la monnaie d’un chantage futur. »

Les critiques rappellent aussi que des figures emblĂ©matiques du sionisme ont Ă©tĂ© emprisonnĂ©es pour des convictions politiques – de Menahem Begin Ă  Zeev Jabotinsky – et que ces “Asirei Tzion”, prisonniers du mouvement national juif, ont forgĂ© la rĂ©silience d’IsraĂ«l moderne.

L’écho d’une fracture nationale

Cette controverse rĂ©vĂšle un clivage profond : entre IsraĂ«l “souverainiste” qui exige fermetĂ© et IsraĂ«l “humanitaire” qui plaide pour la compassion. Les deux visions s’affrontent dans un contexte oĂč la menace terroriste reste constante et oĂč chaque dĂ©cision gouvernementale se rĂ©percute sur la cohĂ©sion du pays.

Alors que les familles des otages cĂ©lĂšbrent chaque retour, d’autres familles, celles des victimes du terrorisme, ravivent leurs blessures. La sociĂ©tĂ© israĂ©lienne oscille entre joie, colĂšre et fatigue.

Une conclusion lourde de sens

Le dĂ©bat sur la libĂ©ration des prisonniers palestiniens dĂ©passe le simple cadre humanitaire : il questionne le cƓur moral d’IsraĂ«l. Faut-il sacrifier la justice sur l’autel de la compassion ? Peut-on libĂ©rer ceux qui ont versĂ© le sang de civils au nom de la paix ?

Netanyahou, confrontĂ© Ă  un dilemme impossible, incarne la tension d’un pays en guerre avec lui-mĂȘme — entre cƓur et raison, entre morale et survie.

Et derriĂšre le slogan « LibĂ©rez les prisonniers sionistes » rĂ©sonne un appel plus profond : celui d’un IsraĂ«l qui refuse de s’excuser d’exister, mĂȘme au prix de la solitude morale.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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