Netanyahou change de cap : il soutient désormais la peine de mort pour les terroristes

Un tournant majeur à la Knesset. Après des mois de débat et de controverses, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a fait savoir qu’il soutenait désormais la loi sur la peine de mort pour les terroristes, présentée par le parti Otzma Yehudit. Ce changement de position, dévoilé lundi matin par le coordinateur des otages et disparus Gal Hirsch lors d’une réunion de la Commission de la sécurité nationale, intervient quelques jours seulement après le retour en Israël de tous les otages vivants détenus par le Hamas.

L’information a été confirmée au cours d’un débat houleux à la Knesset. Hirsch a déclaré :

« Mon opposition initiale à cette loi n’est plus d’actualité. J’ai parlé avec le Premier ministre, et sa position est désormais claire : il est en faveur de cette proposition. »

Cette évolution marque la fin d’une longue période d’hésitation au sommet du gouvernement. Tant que des otages israéliens étaient encore aux mains du Hamas, Hirsch — en accord avec le cabinet de sécurité — avait plaidé pour éviter tout débat public susceptible de compromettre les négociations.

« Lors de la précédente séance, j’avais fermement exprimé mon refus de traiter ce sujet, car le risque pour nos captifs encore vivants était trop grand », a-t-il expliqué.
« Aujourd’hui, les conditions ont changé : la branche militaire et politique de Tsahal se referme sur le Hamas. Les otages sont revenus — pas tous, la mission n’est pas terminée — mais la situation permet désormais d’aller de l’avant. »

La proposition de loi, défendue avec force par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, prévoit que tout terroriste ayant assassiné un citoyen israélien pour des motifs nationalistes ou antisémites sera condamné à mort, sans possibilité de peine alternative.

« Celui qui tue, viole ou enlève nos enfants et nos filles ne mérite pas de voir la lumière du jour », a martelé Ben Gvir.
« Il ne doit pas exister de “plan B” ni d’espoir de grâce. Il n’y aura qu’une seule sanction : la mort. C’est la seule réponse morale et dissuasive. »

La Commission de la sécurité nationale a validé le texte pour un vote en première lecture ce mercredi. Ce projet, porté conjointement par Otzma Yehudit et la députée Limor Son Har-Melech, vise à transformer en loi ce qui, depuis des décennies, n’était qu’une promesse électorale.

Pour de nombreux Israéliens, ce soutien de Netanyahou traduit une prise de conscience politique : après le 7 octobre et les massacres perpétrés par le Hamas, la société israélienne réclame une justice exemplaire, qui ne se contente plus d’incarcérer les terroristes. Le ministre Ben Gvir a d’ailleurs rappelé que « les prisons israéliennes ne peuvent pas continuer à être des hôtels pour assassins ».

Si le texte est adopté, il modifiera profondément le code pénal militaire : la peine capitale pourra être décidée à la majorité simple des juges militaires, et ne nécessitera plus l’unanimité. De plus, aucune réduction de peine ne sera envisageable après un jugement définitif.

Cette réforme législative, longtemps bloquée par les précédents gouvernements, devient aujourd’hui un symbole politique. D’un côté, elle reflète la pression exercée par la droite nationaliste et les familles des victimes du terrorisme. De l’autre, elle souligne une inflexion majeure du Premier ministre, qui choisit désormais de s’aligner sur les positions les plus fermes de sa coalition.

Les opposants au projet, parmi lesquels certains juristes et anciens responsables du Shin Bet, craignent que cette loi ne porte atteinte à la cohérence judiciaire d’Israël et qu’elle puisse être exploitée à des fins politiques. Mais pour ses promoteurs, elle incarne la seule manière d’établir une véritable dissuasion : « La peur du châtiment doit redevenir plus forte que la haine des Juifs », résume un député de la coalition.

En Israël, le débat sur la peine de mort n’est pas nouveau — mais jamais il n’avait été aussi ancré dans la réalité tragique du 7 octobre. Pour les familles des victimes, cette loi représente plus qu’un outil pénal : un acte de justice nationale.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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