Netanyahou depuis la brigade hassmonaïm : « On peut respecter le monde de la Torah et l’armée. On peut faire les deux »

La crise autour de la loi sur la conscription des ultra-orthodoxes atteint son paroxysme, alors que Benjamin Netanyahou s’est affiché ce mardi auprès des soldats de la brigade ultra-orthodoxe « Hashmonaïm », au lendemain même de la démission retentissante des partis Shas et Yahadout Hatorah des négociations sur la réforme. Ce geste symbolique de Netanyahou intervient alors que les critiques se multiplient dans son propre camp et que la fracture avec ses alliés religieux s’aggrave.

Dans un communiqué commun incendiaire, Shas et Yahadout Hatorah dénoncent sans détours le comportement du député du Likoud Yuli Edelstein, président de la commission des affaires étrangères et de la défense : « Il s’est tenu devant les caméras et a menti effrontément au public. Depuis un an et demi, il trompe tout le monde : équipes de négociations, rabbins, réservistes, responsables de Tsahal et de la sécurité. »

Les partis orthodoxes accusent Edelstein d’avoir saboté délibérément toute proposition d’accord sur la loi de la conscription, allant jusqu’à modifier à la dernière minute les compromis obtenus. Selon eux, il aurait inséré « de nouvelles humiliations et restrictions visant les étudiants en yeshiva », trahissant ainsi la confiance et l’alliance avec le Likoud. « Il n’ose pas publier le texte de loi qu’il dit soutenir, car il sait qu’il serait alors démasqué », fustigent-ils.

L’attaque est brutale et vise directement la stabilité du gouvernement : « Yuli Edelstein joue un jeu politique cynique sur le dos des soldats, exploitant la douleur des familles et provoquant une fracture grave dans le camp national. Il fait tomber le gouvernement de droite de ses propres mains. »

Les critiques fusent également au sein même du Likoud. Le ministre David Amsalem a tonné sur la radio Kol Barama : « Yuli a franchi toutes les lignes rouges. Netanyahou doit lui dire : soit tu fais passer la loi que je défends, soit tu es renvoyé. Il est président de commission, pas politicien en conférence de presse. C’est une impudence que Netanyahou aurait dû aller régler directement dans son bureau hier. »

Mais la réalité politique est cruelle : même avec toute la volonté de Netanyahou, faire adopter une loi sur la conscription qui satisfasse à la fois les besoins de Tsahal et les exigences des partis orthodoxes sera encore plus ardu à l’automne qu’aujourd’hui. Et pour cause : le gouvernement est affaibli, les tensions internes sont à leur comble et l’opinion publique israélienne est profondément divisée sur la question du service militaire des ultra-orthodoxes.

Dans ce contexte explosif, Netanyahou a tenté de calmer le jeu lors de son intervention à la conférence du MUNI EXPO sur le gouvernement local. Se tenant devant les soldats de la brigade des hassmonaïm, il a déclaré : « Ces combattants sont venus non pas parce qu’on les a menacés avec des marteaux. Il faut une loi – pas des provocations, pas de guerre interne, pas pour faire des bénéfices politiques. On peut respecter le monde de la Torah et l’armée. On peut faire les deux. Sortez la politique de tout ça. »

Un discours d’équilibriste, mais qui ne convainc pas totalement, tant les fractures sont profondes et la confiance rompue. Le défi pour Netanyahou est désormais immense : apaiser ses alliés orthodoxes, maintenir la cohésion de sa majorité et surtout éviter une explosion sociale autour de la question ultra-sensible de la conscription.

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