Netanyahou menace : accord immédiat ou annexion progressive de Gaza – l’ultimatum est lancé

Alors que les négociations de cessez-le-feu piétinent et que la pression interne monte, le Premier ministre Benjamin Netanyahou hausse le ton et agite une menace d’ampleur : si le Hamas ne répond pas favorablement dans les prochains jours à la dernière proposition israélienne, Tsahal procédera à une prise de contrôle complète de la bande de Gaza, accompagnée d’une annexion progressive des territoires.

Lors d’un conseil restreint du cabinet sécuritaire, réuni hier soir à Jérusalem, Netanyahou a présenté aux ministres de l’aile droite – notamment Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich – un plan en deux options : soit une percée diplomatique rapide, soit une opération militaire d’envergure qui, selon lui, a déjà reçu le feu vert de l’administration Trump.

Cette information a été confirmée ce matin par le député Moshe Saada, qui a déclaré dans une interview télévisée : « Netanyahou est déterminé à aller jusqu’au bout, et la Maison-Blanche de Trump a donné son approbation pour l’extension territoriale en cas d’échec du dialogue. »

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Un débat houleux sur le terrain et l’humanitaire

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, farouchement opposé à l’acheminement massif d’aide humanitaire vers Gaza, a remis en question son utilité en affirmant : « Nous en faisons assez. Pourquoi en faire plus ? ». À l’opposé, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a mis en garde le cabinet : « Le monde nous observe. Le sablier diplomatique est presque vide. Si l’on n’entre pas d’urgence davantage de convois humanitaires, la pression américaine sera insoutenable. »

Ce tiraillement entre stratégie militaire et considération internationale prend une tournure cruciale alors que le Hamas n’a toujours pas répondu à la proposition des médiateurs. Israël, de son côté, ne compte pas attendre indéfiniment.

Netanyahou a précisé à huis clos que si le groupe terroriste ne se plie pas rapidement aux conditions posées, l’armée israélienne recevra l’ordre de procéder à une manœuvre terrestre totale, visant à éliminer la gouvernance du Hamas dans la bande et à poser les bases d’un contrôle israélien par étapes. Selon des sources au sein du cabinet, cette approche « d’annexion par zones » pourrait commencer par les régions déjà sous contrôle opérationnel de Tsahal, avant d’être étendue progressivement.

Une crise politique en embuscade ?

Face à cette nouvelle orientation, les partis Otzma Yehudit d’Itamar Ben Gvir et HaTzionout HaDatit de Smotrich menacent de quitter la coalition si une ligne dure n’est pas maintenue. Netanyahou, acculé entre l’exigence sécuritaire et les équilibres diplomatiques, joue une partie risquée où chaque mot compte.

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Par ailleurs, dans l’entourage du Premier ministre, on indique que l’option d’annexion graduelle de Gaza n’est plus un tabou. Plusieurs think tanks israéliens travailleraient déjà sur des plans post-Hamas, incluant une gouvernance militaire temporaire ou des conseils civils supervisés, à la manière de l’après-Seconde Guerre mondiale.

Il est à noter que l’Autorité palestinienne n’est mentionnée nulle part dans ces discussions, preuve du rejet massif de sa légitimité à Gaza, tant par Israël que par la population locale.

Et maintenant ?

La balle est dans le camp du Hamas. Soit il accepte rapidement les termes d’un cessez-le-feu encadré par les puissances régionales, soit il devra faire face à une reconquête israélienne méthodique, qui, selon les sources militaires, pourrait débuter dans les tout prochains jours si aucun accord n’est trouvé.

Israël semble prêt à prendre les rênes du chaos, non plus en gestion de crise, mais en refondation stratégique de la bande de Gaza – quitte à provoquer un séisme diplomatique.

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