Voici la vidéo du discours du Premier ministre Netanyahou mercredi soir au début de la Journée de la Shoah.

Le discours est en hébreu, mais voici une traduction en français.

Discours du Premier ministre Netanyahou  lors de Yom Hashoah

Hier matin, j’ai visité le maison des survivants de l’Holocauste. Là, j’ai rencontré Edit Yapo, une femme étonnante de 104 ans, clair et lucide. Edit a fuit l’Allemagne peu de temps après que Hitler a prit le pouvoir, en 1934.

J’ai rencontré Esther Nadiv âgée de 89 ans, l’un des jumeaux Mendele. Elle lisait un livre, la biographie de Golda Meir, et elle m’a dit, avec une lueur dans les yeux, : «Je suis tellement fière, très fière de faire partie de l’État d’Israël qui est en constant développement. »

J’ai rencontré Hanoch Mandelbaum, un survivant de 89 ans de Bergen-Belsen. Peu de temps après la guerre, il est venu en Israël, en tant que jeune menuisier, il a aidé à construire le bureau sur lequel Ben Gourion a signé la Déclaration d’Indépendance. Il est passé de l’Holocauste à la résurrection.

Et j’ai rencontré Elisheva Lehman, une survivante de 88 ans de la Hollande, qui était un professeur de musique. J’ai demandé si elle voulait jouer quelque chose pour nous et elle l’a fait. Elle a joué avec enthousiasme « Am Yisrael Hai » et nous avons tous chanté ensemble. C’était très émouvant.

Mesdames et Messieurs,
Am Yisrael Chai

Nos ennemis ont essayé d’enterrer l’avenir des Juifs, mais il renaît dans la terre de nos ancêtres. Ici, nous avons construit une base pour un nouveau début, vers la liberté, l’espoir, et la création. Année après année, décennie après décennie, nous construisons les fondations de notre pays, et nous continuerons chaque année de renforcer les piliers de notre vie nationale.

En ce jour,notre nation tout entière se rassemble pour se rappeler des horreurs de l’Holocauste et des six millions de Juifs qui ont été assassinés, nous devons remplir notre obligation la plus sacrée.

Cette obligation n’est pas seulement une obligation de se souvenir du passé. Il s’agit aussi d’apprendre  une leçon de cette période mais surtout, de l’appliquer de nos jours afin de garantir l’avenir de notre peuple. Nous devons nous rappeler du passé et assurer l’avenir en appliquant les leçons.

Cela est particulièrement vrai pour cette génération – une génération qui est encore une fois confrontée à des ennemis qui veulent anéantir l’État juif.

Un jour, j’espère que l’État d’Israël pourra  jouir de la paix avec tous les pays et tous les peuples de notre région. Un jour, j’espère que nous pourrons lire le crime de juifs seulement dans les livres d’histoire et non dans les quotidiens.

Mais ce jour-là n’est pas encore venu.

Aujourd’hui, le régime en Iran appelle ouvertement et travaille résolument à notre destruction. Et il  développe des armes atomiques pour atteindre cet objectif.

Je sais qu’il y a des gens qui n’aiment pas quand je parle de ces vérités qui dérangent. Ils préfèrent que nous ne parlons pas d’un Iran nucléaire comme une menace existentielle. Ils disent que ce langage, même si il est vrai, sèmera  la peur et la panique.

Je me demande si ces personnes n’ont pas perdu toute foi dans le peuple d’Israël?

Pensent-ils que cette nation, qui a surmonté tous les dangers, n’a pas la force d’affronter cette nouvelle menace?

L’État d’Israël a triomphé face à de nombreuses menaces existentielles quand il était beaucoup moins puissant qu’aujourd’hui?

David Ben Gourion a dit aux israéliens la vérité sur les dangers existentiels auxquels ils sont confrontés en 1948, lorsque cinq armées de pays arabes ont essayé d’étouffer Israël dans son berceau.

Levi Eshkol a dit aux gens d’Israël la vérité en 1967, quand un nœud coulant était placé autour du cou d’Israël et nous étions seuls face à notre destin.

Et quand le peuple d’Israël a entendu ces vérités, il n y a pas eu de panique et tout le monde s’est uni devant l’adversité. Avons-nous été déjà paralysés par la peur ou n’avons-nous pas fait ce qui était nécessaire pour nous protéger ?

Je crois en le peuple d’Israël  car cette croyance est basée sur nos expériences. Je crois que le peuple d’Israël peut supporter la vérité. Et je crois que nous avons la capacité de vaincre ceux qui cherchent à nous nuire.

Ceux qui rejettent les menaces de l’Iran comme un simple artifice ralenti n’ont rien appris de l’Holocauste. Mais nous ne devrions pas être surpris.

Il y a toujours parmi les nôtres ceux qui préfèrent se moquer de ceux qui disent les vérités qui dérangent.

C’est ainsi que Zeev Jabotinsky a été reçue quand il a mis en garde les Juifs de Pologne de l’Holocauste imminent.

C’est ce qu’il a dit en 1938, à Varsovie:

« Je fais appel à vous, les Juifs de Pologne, qui sont au sommet de la communauté juive mondiale. Je continue à vous mettre en garde sans cesse qu’une catastrophe se rapproche. Je suis devenu gris et vieux dans ces années, mon cœur saigne pour vous, chers frères et sœurs, ne voyez vous pas le volcan qui va bientôt commencer à cracher son dévorante lave … Je vois que vous ne voyez pas cela parce que vous êtes immergés et coulés dans vos soucis quotidiens … Écoutez-moi pour  le nom de D.ieu! Sauvez vous tant qu’il est encore temps, car il en reste très peu.  »

Mais les intellectuels juifs de premier plan ont ridiculisé Jabotinsky, et plutôt que de tenir compte de son avertissement, ils l’ont attaqué.

C’est ce que Shalom Asch, l’un des plus grands écrivains de notre nation, a dit :

« Ce que Jabotinsky est en train de faire en Pologne va trop loin. Sa déclaration est préjudiciable au sionisme et aux intérêts vitaux de notre peuple … Il est honteux qu’il soit dirigeant d’une nation.  »

Je sais qu’il y a aussi ceux qui croient que le mal unique de l’Holocauste ne doit jamais être invoqué pour discuter de d’autres menaces auxquels sont confrontés les juifs.

Je suis totalement en désaccord. Au contraire. Ne pas dire la vérité n’est qu’un confort pour certains – Aujourd’hui, il y a ceux qui veulent détruire des millions de personnes juives – et minimiser l’Holocauste,afin  d’offenser ses victimes et  d’ignorer les leçons.

Non seulement le Premier Ministre d’Israël a  le droit, de parler des dangers existentiels, ou d’invoquer la mémoire d’un tiers de notre nation qui a été anéanti. Il est de son devoir.

Il y a une scène mémorable dans la Shoah dans le documentaire de Claude Lanzmann qui explique cette obligation, plus que tout.

Dans la vie dure dans le ghetto de Varsovie, Léon Feiner du Bund et Menachem Kirschenbaum des sionistes se sont entretenus avec Jan Karski du Mouvement polonais pendant la Guerre mondiale .

Jan Karski avait une vie décente, un homme sensible, et ils le prièrent de faire appel à la conscience du monde contre les crimes nazis. Ils ont décrit ce qui se passait, on lui montrait, mais en vain.

Ils ont dit: «Aidez-nous. Nous n’avons pas de pays, nous n’avons pas de gouvernement, et nous n’avons même pas de voix parmi les nations »

Ils avaient raison.

Il y a 70  ans, le peuple juif n’avait pas la capacité nationale de convoquer les nations, ni la puissance militaire pour se défendre.

Mais aujourd’hui les choses sont différentes.

Aujourd’hui, nous avons une armée. (Et D…)

Nous avons la capacité, le devoir et la volonté de nous défendre.

Je n’hésiterais pas à dire la vérité devant le monde, quel que soit le malaise.
J’ai dis la vérité à l’Organisation des Nations Unies; j’ai dis la vérité, à Washington DC, la capitale de notre grand ami, les États-Unis, et dans d’autres capitales importantes; Et j’ai dis la vérité, ici à Jérusalem, à  Yad Vashemr.

Je vais continuer à dire la vérité au monde, mais d’abord et avant tout il faut que je parle à mes propres citoyens. Je sais que mon peuple est assez fort pour entendre la vérité.

La vérité est que l’Iran est doté d’armes nucléaires qui constitue une menace existentielle pour l’État d’Israël.

La vérité est que l’Iran est doté d’armes nucléaires qui est une menace politique pour  d’autres pays dans la région et une grave menace pour la paix dans le monde.

La vérité est que l’Iran doit être arrêté afin d’obtenir ses armes nucléaires.

Il est du devoir de tout le monde, mais au-dessus de tout, il est de notre devoir.

La mémoire de l’Holocauste va au-delà de maintien des services commémoratifs; ce n’est pas seulement un souvenir historique.

La mémoire de l’Holocauste nous oblige à appliquer les leçons du passé afin d’assurer la base de notre avenir.

Nous ne pourrons jamais nous enfouir la tête dans le sable.

Am Israël Hai.