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Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a soumis aujourd’hui (dimanche) son affidavit à la Cour suprême, en réponse à celui du chef du Shin Bet, s’absentant pour cela de la majeure partie de la réunion du gouvernement.
Netanyahu y a écrit que Ronen Bar a menti en affirmant avoir averti d’une guerre :

« La prétention de Ronen Bar selon laquelle il aurait alerté tout le système est fausse. Il n’a pas réveillé le Premier ministre, ni le ministre de la Défense, ni les équipes d’urgence des kibboutzim, et n’a pas ordonné l’évacuation ou l’annulation du festival Nova », a-t-il déclaré.

Extrait de l’affidavit du Premier ministre :
Netanyahu a dévoilé dans son affidavit une partie du compte-rendu de la réunion du Shin Bet menée par Ronen Bar dans la nuit du 7 octobre, et a écrit à ce sujet :

« Les principes d’action fixés par Bar lors de cette réunion sécuritaire, une heure et quart avant le massacre, représentent l’échec du renseignement le plus grave de l’histoire d’Israël. »

Netanyahu a aussi écrit qu’il avait dit à Bar de ne rien faire qui retarderait son procès. Il a rejeté l’affirmation selon laquelle il aurait demandé d’utiliser les moyens du Shin Bet contre des manifestants, précisant qu’en réalité, c’était Bar qui demandait la plupart du temps des rencontres en tête-à-tête.

Dans une annexe à son affidavit, Netanyahu a présenté un tableau montrant qui avait sollicité des réunions privées et à quelles dates :

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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« En mars, c’est Bar qui a demandé à rester avec moi en réunion privée », a-t-il écrit.
« L’examen des procès-verbaux des réunions en 2023-2024 montre que dans la majorité des cas, c’est Ronen Bar qui a demandé à rester seul avec moi sans appareil d’enregistrement. »

Netanyahu est brièvement entré dans la salle du gouvernement uniquement pour revoter sur la décision de destituer Ronen Bar, décision adoptée sans opposition. Il a dit aux ministres :

« Je vous recommande de lire chaque mot et chaque point de mon affidavit. Je n’ai pas cru ce que j’ai lu sur ce que Bar a dit une heure avant le massacre, tout est documenté. »

Les ministres ont souligné qu’il fallait empêcher qu’un haut responsable sécuritaire reste en fonction sans la confiance du gouvernement. Netanyahu leur a précisé que :

« La Cour suprême ne peut pas intervenir sur cette question, c’est une décision du gouvernement. »
Et s’il devait y avoir annulation par la Cour, le gouvernement rediscuterait de la suite à donner.

Il a aussi noté qu’un document voté par les ministres mentionne que la conseillère juridique du gouvernement a refusé de représenter l’exécutif devant la Cour suprême plus de fois que dans toutes les autres gouvernements israéliens cumulés.

Réponse de Ronen Bar à l’affidavit de Netanyahu :
Bar a réagi :

« Tous les détails, révélés ou confidentiels, que j’ai soumis sont parfaitement véridiques. Le phénomène de pressions exercées par le Premier ministre sur des avis professionnels s’est répété à plusieurs reprises. »

Il a affirmé avoir été sommé de transmettre des informations sur des citoyens israéliens participant à des manifestations et d’obéir au Premier ministre en cas de crise constitutionnelle, plutôt qu’à la Cour.
Il a aussi relevé que :

« Contrairement à ce qu’affirme Netanyahu, l’ensemble des enquêtes montrent que c’est le Shin Bet qui a alerté le système sécuritaire dans la nuit du 7 octobre. »

Quant à l’échec du renseignement, Bar souligne que les chefs sécuritaires ont assumé leur responsabilité, mais que :

« La politique du « calme » et le financement du Hamas — directement dictés par Netanyahu — ont affaibli la dissuasion et alimenté des erreurs de jugement. »

Bar appelle à :

« La création immédiate d’une commission d’enquête nationale pour faire toute la lumière sur ce qui s’est passé, au bénéfice de tous les citoyens d’Israël. »


Contexte supplémentaire :
Lundi dernier, Bar avait soumis à la Cour suprême son propre affidavit contre son éviction par Netanyahu, affirmant que ses licenciements n’étaient pas d’ordre professionnel mais liés à des attentes de loyauté personnelle envers le Premier ministre.
Il avait aussi averti que limoger le chef du Shin Bet alors que des enquêtes sensibles contre l’entourage de Netanyahu étaient en cours envoyait un signal glaçant à l’appareil sécuritaire.