Benyamin Netanyahu et Yair Lapid se sont violemment opposés ce lundi à la Knesset, dans une joute verbale qui résume à elle seule la fracture politique israélienne : entre la fermeté affichée du Premier ministre et les accusations d’inaction lancées par le chef de l’opposition.
« En avril 2024, tu as appelé à quitter Gaza et à mettre fin à la guerre. Cherche-le sur Google », a lancé Netanyahu, rappelant que Lapid plaidait à l’époque pour une trêve rapide. Le ton n’a pas tardé à monter. « Tu n’as rien fait contre l’Iran, tu n’as que parlé », a riposté Lapid, avant d’ajouter : « Dois-je te rappeler les appels que nous avons eus avant ton retour au pouvoir ? »
Dans la salle, la tension est palpable. Le président de la Knesset, Amir Ohana, est contraint d’intervenir : « La prochaine fois que tu m’appelleras “demi-président”, je t’expulserai de la tribune », lance-t-il à Lapid. Le débat vire au règlement de comptes, mais illustre un point central : la question iranienne est redevenue l’arme politique la plus sensible d’Israël.
Depuis plusieurs mois, Netanyahu multiplie les avertissements sur « l’urgence de la menace nucléaire iranienne », accusant ses prédécesseurs d’avoir « baissé la garde ». Lapid, lui, réplique qu’il a « renforcé les liens stratégiques avec Washington » pendant son bref mandat, citant des échanges confidentiels sur la défense anti-aérienne et les cyber-capacités partagées.
Derrière cette rhétorique, c’est la crédibilité du leadership israélien qui se joue. Netanyahu cherche à réaffirmer son autorité face à une opposition qui le décrit comme « obsédé par sa survie politique ». En toile de fond, le gouvernement prépare la session d’hiver de la Knesset, marquée par des votes clés sur le budget et la loi sur la conscription, tandis que la guerre à Gaza continue d’imposer son calendrier.
Dans les couloirs, plusieurs députés du Likoud estiment que « Lapid tente de rallumer un vieux duel idéologique pour exister dans les sondages », alors que la coalition tente d’afficher l’unité.
Au-delà de l’affrontement personnel, la confrontation Netanyahu-Lapid illustre deux visions de la sécurité israélienne : l’une fondée sur la dissuasion et la durée, l’autre sur la diplomatie et les alliances. Mais une chose est sûre : la menace iranienne n’est plus un sujet d’analyse, c’est désormais le cœur du débat politique israélien.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés
