Netanyahu promet : « Les élections se tiendront à leur date prévue » malgré le blocage du service militaire

Dans une atmosphère politique surchauffée, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a tenté lundi de rétablir le calme au sein de sa coalition. Interrogé par le journaliste Amit Segal dans les couloirs de la Knesset, il a martelé :

« Les élections se tiendront à leur date prévue. Nous adopterons le budget et la loi sur la conscription. »

Ce message vise à rassurer les partenaires du Likoud, alors que les discussions sur la réforme du service militaire sont à nouveau suspendues. La Commission de la Défense a en effet annoncé l’annulation de toutes les sessions prévues cette semaine, « en attente d’un avis juridique ».

Ce report fragilise un équilibre déjà instable. Les partis ultra-orthodoxes, essentiels à la survie de la coalition, menacent de bloquer le budget si la nouvelle loi n’offre pas une exemption claire pour les étudiants en yeshiva. De leur côté, plusieurs députés du Likoud craignent qu’un compromis trop visible avec les Haredim ne fasse perdre la base laïque du parti.

Pour Netanyahu, la marge de manœuvre est étroite : concilier le soutien de la droite religieuse tout en conservant l’image d’un gouvernement attaché à l’unité nationale.
« Les rumeurs selon lesquelles les Haredim sont furieux sont sans fondement », a-t-il assuré. Mais les signaux internes ne trompent pas : des échanges tendus ont eu lieu entre le Premier ministre et les dirigeants de Shas et du Judaïsme unifié de la Torah.

Le contexte complique encore la tâche : la guerre à Gaza, la menace iranienne, et les débats juridiques non résolus sur le rôle de la Cour suprême plongent le gouvernement dans une session d’hiver explosive. Même les alliés les plus loyaux évoquent déjà des « scénarios d’élections anticipées » si le texte sur la conscription échoue.

Dans cette crise institutionnelle, Netanyahu cherche à renvoyer l’image d’un dirigeant expérimenté, capable de temporiser sans céder. « Nous irons jusqu’au bout », a-t-il confié à un proche cité par Channel 12. En réalité, la stabilité du gouvernement repose désormais sur une équation simple : pas de loi sur le service militaire, pas de coalition.

À quelques mois d’un possible retour aux urnes, Netanyahu tente de s’ériger à nouveau en garant de la stabilité israélienne. Une position qu’il défend depuis plus d’une décennie, mais qui, cette fois, dépendra moins de sa rhétorique que de sa capacité à maintenir ses partenaires religieux autour de la table.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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