Dans une interview que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accordée à CNN en réponse au discours scandaleux du leader démocrate au Sénat Chuck Schumer, qui a appelé à des élections en Israël, il a fait une comparaison difficile à contester :

« Seul le public israélien doit décider ou pas des élections. Je pense que cette situation est ridicule. C’est comme après le 11 septembre, pendant la lutte contre Al-Qaïda : un responsable Israélien a t’il appelé à des élections anticipées aux États-Unis ou à la démission du président Bush. On ne fait pas cela pour une démocratie sœur. »

Même si tout cela est vrai et dans un anglais impressionnant, et même s’il est important, après une telle crise de conscience, d’être interviewé par les médias américains et d’influencer l’opinion publique et la voix juive, nous devons nous poser une question troublante qui découle de l’analogie que Netanyahu lui-même a fait.

Cinq mois de guerre,  n’est-il pas temps pour le Premier ministre de contacter les électeurs (et ceux qui n’ont pas voté) sous la forme d’un entretien avec les médias israéliens pour des questions d’orientation, comme il le fait aussi deux fois par jour avec les pays etrangers ? 

Ce dernier jour, Netanyahu a également été interviewé par la chaîne FOX NEWS. Si l’on suit l’analogie qu’il a choisie, la question se pose : après le 11 septembre ou pendant une guerre américaine, un président américain accorderait-il des interviews à des animateurs de télévision uniquement en Israël et pas dans son propre pays ?

Même si l’on prend en compte le concept qui nous restait dans les médias avant le 7 octobre – les animateurs de chaînes qui se jetteront uniquement sur la proie et combattront l’interviewé comme s’il était Marwan Issa, rendront difficile à l’interviewé de terminer une phrase.

Et même si être interviewé par des intervieweurs qui se mobiliseront avec détermination pour apporter leur soutien au Premier ministre n’est pas une solution, il est difficile d’accepter la réalité selon laquelle Netanyahu n’existe à ce jour qu’à travers des conférences de presse au format peu convivial « une question limité à chaque journaliste ».

Le Premier ministre, qui fait face à des pressions internationales et internes déchirantes sur la question des personnes enlevées, il doit s’asseoir devant un intervieweur sérieux, neutre et sans influence politique ou électorale.