Quelques jours aprĂšs les tirs de 400 roquettes dont plusieurs tombĂ©es Ă Netivot, dont lâune a touchĂ© directement une maison, une autre prĂšs dâune Ă©cole et une troisiĂšme prĂšs dâun jardin dâenfants, les autres ont Ă©tĂ© interceptĂ©es. Il nây a pas eu de victimes. BH.
Lâune des principales raisons pour lesquelles Netivot devient la cible des terroristes est que la ville grandit, sâĂ©tend Ă lâouest et sâapproche de Gaza. En cinq ans environ, la population de la ville est passĂ©e de 30 Ă prĂšs de 40 000 personnes, avec la construction de milliers dâunitĂ©s de logement supplĂ©mentaires dans la ville. Bien que les nouveaux quartiers ressemblent Ă tous les nouveaux quartiers construits en IsraĂ«l, rien ne changera le cĆur de la « vieille » ville de Netivot, sans tout ces centres commerciaux, assez petite pour ĂȘtre intime, mais assez grande pour ne pas ĂȘtre encombrĂ©e. Ses habitants sont incroyablement sympathiques et patriotes envers leur pays.
La derniĂšre fois que Gaza avait attaquĂ© cette ville, il y a un an, tout le monde Ă©tait dĂ©couragĂ©. Cette fois ci encore, les gens de Netivot ne sont pas trĂšs gais, juste un peu plus usĂ©s, fatiguĂ©s, voire fĂąchĂ©s par la municipalitĂ© qui a Ă©tĂ© la premiĂšre dans toute la rĂ©gion Ă annoncer un retour Ă lâĂ©cole a Ă©tĂ© la premiere ville Ă faire face aux roquettes aprĂšs un cessez le feu non respectĂ©, obligeant les enfants Ă trouver des abris dans leur cour de recrĂ©ations (14 novembre).
Les pages Facebook et les groupes Whatsapp ont montrĂ© des vidĂ©os difficiles Ă voir. Enfants effrayĂ©s, hurlant et pleurant, courant vers des abris. Les parents essaient de les calmer, sans succĂšs. Des vidĂ©os dâenfants cachĂ©s sous des lits et de femmes ĂągĂ©es hurlant dâhorreur. Câest affreux et horrible et cela ne sâoublie pas facilement.
« Personne ne compte les consĂ©quences psychologiques que nous payons pour nous et nos enfants », dit une femme de Netivot. « Le dicton âPas de victimesâ est dĂ©tachĂ© de la rĂ©alitĂ©. Personne nâest mort, câest vrai, mais tout le monde meurt de lâintĂ©rieur. Tous les enfants sont mentalement blessĂ©s. Dans dix ans, une gĂ©nĂ©ration de soldats angoissĂ©s se joindra Ă la sĂ©curitĂ© de ce pays. Ce que vous ne voyez pas et ne comprenez pas empire. Si vous venez ici, vous remarquerez que je ne me plains pas, mais un Ă©tranger ne comprendra pas une telle situation. «Â
On essaie de se trouver des excuses que ça ira mieux demain, mais ce nâest pas le cas aujourdâhui :
« Lâhomme cherche du rĂ©confort dans ce dĂ©sarroi, essayant se crĂ©er une routine. Par exemple, » Le Hamas tire toujours la nuit « â et voici, que cette fois-ci il tire aussi le matin. »
 » Le Hamas a peur de tirer dans une Ă©cole « , et voici que cette fois-ci, il tire dans une Ă©cole. Vous ne pouvez vous habituer Ă rien. Le niveau dâanxiĂ©tĂ© ne se rĂ©tablit pas de temps en temps â il rassemble, sâaccumule. Les enfants ont peur de se doucher seuls, voire de fermer la porte de la salle de bain. Câest dysfonctionnel, trĂšs difficile Ă vivre. «Â
Quâen est-il de la solution la plus simple ?
Partir ? Nous aimons la ville, câest notre centre de vie, le travail, tout. Le dĂ©part est un lourd tribut Ă payer. Et en plus, câest exactement ce que la Hamas veut de nous. Et quâen est-il des Ashkelonites ?
Un autre rĂ©sident qui est arrivĂ© Ă Netivot il y deux ans ajoute : « Jâai toujours entendu les habitants du sud affirmer quâils Ă©taient sous-estimĂ©s mais ce nâest que maintenant que je comprends ce sentiment. Ils vous disent: bon, câest juste un ballon. Câest juste un petit feu. Eh bien, câest juste un seul missile et personne nâest mort. Le Premier ministre a fait beaucoup de bien, mais la situation est fatigante ».
Les netivotiens sont en colĂšre. Pas contre le Hamas, mais contre IsraĂ«l, mĂȘme si les rĂ©pliques ont Ă©tĂ© plus Ă©nergiques cette fois-ci. Il y a aussi ceux qui disent que lâunitĂ© des gens pendant ces temps leur fait du bien, quâils ressentent lâamour sincĂšre, et sont touchĂ©s par les journalistes qui sâintĂ©ressent Ă leur cas et les artistes qui viennent chanter dans les abris pour donner un peu de joie aux plus jeunes.
Netivot est connu aussi pour lâendroit oĂč le rabbin Yoram Abergel est enterrĂ© et dĂ©cĂ©dĂ© dâun cancer Ă lâĂąge de 58 ans il y a quatre ans et trĂšs aimĂ© par les habitants de la ville grĂące Ă laquelle Netivot est devenue la capitale des voyages dâIsraĂ«l : environ les deux tiers de tous les voyages en IsraĂ«l se rendent dans cette ville. La blague dit que si vous criez « Yoram » dans la rue, 15 enfants vont faire demi-tour.
Netivot est une ville du Likoud, mĂȘme si lors des derniĂšres Ă©lections, le Shas a Ă©tĂ© plus fort que le Likoud par quelques centaines de voix, ici Bibi est Dieu. « MĂȘme si nous pleurons et nous plaignons constamment, les Ă©lections arrivent et le Likoud est votĂ© en masse par les netivotiens.
De mĂȘme, Yehezkel Yegna, prĂ©sident du Likoud Ă Sdot Negev, met en garde : « LâEtat ne donne pas son avis, mais un jour tous ces traumatismes vont Ă©clater. « En tant que Likoudnik, vous pensez que je ne suis pas en colĂšre ? Et quelle colĂšre ! Non seulement sur le plan de la sĂ©curitĂ©, mais aussi sur la situation de lâemploi et de lâĂ©ducation Ă Netivot et la question de la prĂ©sence des BĂ©douins car il y a de nombreuses choses qui doivent nous mettre en colĂšre, mais lorsque nous en arrivons aux urnes, nous avons une vision du monde national et libĂ©ral. Nous ne connaissons pas toutes les considĂ©rations de Netanyahu. Il a ses raisons â des questions gĂ©opolitiques et autres. » a dĂ©clarĂ© Yegna.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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