C’est une histoire à la fois douloureuse et inspirante qui se termine provisoirement à New York. Raif Rashad, rescapé du festival Nova à Reïm lors du massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas, a annoncé la fermeture de son restaurant « Tabounia » après seulement six mois d’activité.
Originaire de Daliyat al-Karmel, localité druze du nord d’Israël, Rashad avait ouvert son établissement à Manhattan comme un acte de résilience. La cuisine, expliquait-il, était devenue sa thérapie, sa façon de « reprendre le contrôle de sa vie » après avoir survécu à l’horreur. « Tabounia » servait une gastronomie israélienne et moyen-orientale raffinée, inspirée par les traditions druzes et la culture culinaire israélienne moderne.
Une fermeture économique, pas une défaite morale
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Rashad a confié avoir pris cette décision « le cœur lourd », expliquant que les coûts de fonctionnement exorbitants de New York et une clientèle insuffisante rendaient l’aventure insoutenable.
Cependant, il a tenu à rassurer sa communauté : l’aventure « Tabounia » se poursuivra sous forme de service traiteur et par la participation à divers événements à travers la ville. Pour Rashad, il ne s’agit pas d’un échec, mais d’une adaptation : continuer à diffuser son histoire et sa culture par la nourriture, tout en restant économiquement viable.
Une trajectoire marquée par le 7 octobre
La symbolique était forte : ouvrir un restaurant israélien dans l’une des capitales gastronomiques du monde quelques mois après avoir échappé au pire massacre antisémite depuis la Shoah. Rashad en avait fait un message clair : « Je ne laisserai pas le terrorisme me briser. Je cuisinerai, je partagerai et je vivrai. »
À travers ses plats, il racontait non seulement son identité druze et israélienne, mais aussi sa résistance face à la haine. De nombreux Israéliens et membres de la diaspora juive avaient fait de « Tabounia » une adresse militante autant que culinaire.
Un message universel
La fermeture du restaurant n’est donc pas seulement une question économique : elle illustre aussi les défis auxquels font face les entrepreneurs issus de communautés immigrées ou rescapées de conflits. À New York, où la concurrence est féroce, il faut bien plus qu’une belle histoire pour remplir une salle chaque soir.
Pourtant, Rashad transforme cette épreuve en opportunité : en passant au traiteur et aux événements privés, il espère toucher encore davantage de monde, tout en continuant à témoigner. Car pour lui, chaque assiette servie est aussi une victoire contre ceux qui ont tenté de le tuer le 7 octobre.
Une histoire de courage à suivre
Dans le contexte de l’actualité internationale, où la guerre et le terrorisme marquent encore les esprits, l’histoire de Rashad rappelle qu’au-delà des grandes stratégies militaires et diplomatiques, ce sont souvent les parcours individuels qui incarnent le mieux la résistance d’Israël.
« Tabounia » n’est plus une adresse fixe à New York, mais elle reste une bannière : celle d’un survivant qui refuse de se laisser réduire au statut de victime, et qui choisit de répondre à la haine par la créativité, la cuisine et la vie.
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