« Il est important pour moi de souligner que nous sommes le kibboutz Nir Oz. Ils nous ont oubliĂ©s, que ce soit lâarmĂ©e, que ce soit lâĂtat. Nir Oz se situe exactement entre le kibboutz Magen et le kibboutz Nirim », a-t-il dĂ©clarĂ©. « Nous sommes un kibboutz de 450 personnes, 160 dâentre nous ont quittĂ© le kibboutz. »
« Dans ces chiffres, oui. »
Maor a dĂ©crit ce qui sâest passĂ© : « Nous avons eu une alerte aux roquettes Ă 06h30, ma femme et moi avons mis les enfants au mamad en mĂȘme temps nous avions une grande fille qui dormait avec sa grand-mĂšre au kibboutz, avec un autre petit-enfant. Ă 7h15, nous avons reçu un message indiquant quâil y avait des terroristes dans le kibboutz en uniforme prĂšs de la clinique. Nous Ă©tions sĂ»rs quâil sâagissait dâun incident mineure et que nous allions quitter le mamad dans quelques minutes, puis ma femme mâa dit : âApporte vite lâarme.' »
« A 9h00, les messages ont commencĂ© Ă dire âils sont chez moi, ils brĂ»lent ma maison, que quelquâun mâaide, je suis blessĂ©, envoie quelquâun, et il nây a personne Ă envoyerâ. Câest Ă ce moment-lĂ que jâai compris la gravitĂ© de la situation. A 9h20, jâai entendu un grand bruit sur mon balcon, puis jâai dit Ă ma femme : « Je dois partir, je nâai pas le choix, au moins tu survivras ».
« Instinctivement, jâai eu envie de leur tirer dessus, mais je me suis arrĂȘtĂ© au dernier moment et jâai dit : « Je vais leur tendre une embuscade Ă lâintĂ©rieur de la maison, je tirerai sur quiconque entre ». Je me suis avancĂ© vers lâun dâeux et lui ai tirĂ© deux coups de feu Ă bout portant zĂ©ro, il est tombé », a-t-il partagĂ©.
Lui avez-vous tirĂ© une balle dans la tĂȘte ?
« Oui, et puis tous les gars qui sont lĂ ont commencĂ© Ă criert. Un terroriste est arrivĂ©, a tirĂ© de partout dans ma maison, tout en me lançant une grenade, jâai couru rapidement dans une piĂšce intĂ©rieure, je suis entrĂ© dans la chambre des parents, il y avait une douche, je me suis allongĂ© lĂ , la grenade a explosĂ©, jâai mis du temps Ă rĂ©cupĂ©rer, je suis sorti du couloir au bout de quelques minutes, jâai vu un autre terroriste debout dans ma cuisine, il a levĂ© la tĂȘte, mâa vu, jâai eu peur, je me suis avancĂ© vers lui, je lui ai tirĂ© deux balles dans le haut du corps. »
« Il est tombĂ©, et puis il y a eu encore plus dâagitation Ă lâextĂ©rieur. Dâautres terroristes sont arrivĂ©s, ont tirĂ© sur ma maison, mâont lancĂ© une autre grenade, jâai couru au mĂȘme endroit, je me suis cachĂ©, dans ce cas, elle nâa pas explosĂ©, aprĂšs ça je suis ressorti, jâai vu une autre grenade, jâai couru au mĂȘme endroit, tout ce temps, ça fait environ une heure et demie », a-t-il expliquĂ©. « AprĂšs que jâĂ©tais dans la troisiĂšme grenade et que je me suis cachĂ© dans la salle de bain, ils ont changĂ© de stratĂ©gie, ils sont venus vers moi par derriĂšre, quand jâai vu quâils sâapprochaient de moi dans la piĂšce oĂč je me cachais, je ne les ai pas attendus cette fois-ci, jâai immĂ©diatement tirĂ© sur eux toutes les cartouches que jâavais, ce qui restait. »
« Puis une grenade a Ă©tĂ© lancĂ©e dans ma chambre et jâai rapidement couru vers lâentrĂ©e du mamad, elle a explosĂ©, il mâa fallu un certain temps pour me remettre de cette grenade, dâune maniĂšre ou dâune autre je me suis dirigĂ© vers la piĂšce, jâai vu quâun cocktail Molotov qui Ă©tait lancĂ© sur moi, le matelas a commencĂ© Ă prendre feu, jâai commencĂ© Ă stresser. Ă un moment donnĂ©, je me suis arrĂȘtĂ© et jâai dit : « Câest mieux si la maison brĂ»le et que jâaille das lâabri. Je suis retournĂ©, jâai criĂ© Ă ma femme : « Ouvre-moi », elle lâa fait ». Je ne croyais pas que jâĂ©tais en vie », a-t-il dĂ©clarĂ©.
« Je lui ai criĂ© pendant plusieurs minutes, Ă la fin elle a ouverte la porte et a mĂȘme Ă©tĂ© surprise que jâĂ©tais en vie. Nous sommes restĂ©s au mamad, le feu a dĂ» sâĂ©teindre. Au bout dâune heure ou deux, ils sont revenus chez moi, ont tirĂ© Ă distance sur ma porte, ont apparemment pris le corps du terroriste et ont ensuite incendiĂ© la maison », a-t-il ajoutĂ©.
Plus tard, il a racontĂ© lâarrivĂ©e des forces de Tsahal, qui ont failli le tuer par accident. « Jâai dit Ă ma femme : âNous attendronsâ (dans la mamad), nous avons mis une serviette Ă la porte, jâai dit Ă ma femme : âNous « Nous attendrons le plus longtemps possible, car si nous quittons la fenĂȘtre, ils vont probablement pointer un canon sur nous.  » Nous avons attendu le plus longtemps possible, il y avait dĂ©jĂ un stade oĂč nous ne pouvions pas attendre. Ma femme mâa dit : « Nous devons sortir », jâai ouvert une fenĂȘtre, ma femme a fait sortir tous les enfants, alors que jâĂ©tais debout sur le rebord de la fenĂȘtre, la police est arrivĂ©e. »
Quelle heure etait tâil ?Â
« 13h40. »
A 06h30 vous avez reçu lâalerte aux roquettes, Ă 09h30-09h00 vous avez quittĂ© le mamad, puis pendant une heure et demie jusquâĂ 11h00, vous avez menĂ© la bataille et puis jusquâĂ 13h30 vous Ă©tiez dans le mamad quand ils ont incendiĂ© la maison de lâextĂ©rieur, alors vous ĂȘtes parti.
« Oui. Alors que jâĂ©tais sur le rebord de la fenĂȘtre avec le pistolet, les forces de Yassam sont venues dans ma direction, jusquâĂ la porte principale, et il Ă©tait sĂ»r que jâĂ©tais un terroriste. Jâai vu tous les lasers sur moi, je leur ai criĂ© : « Shema Israel Hachem elokenou, Hachem ehad », pour quâils sachent que je suis juif. Ils nây croyaient toujours pas, le commandant de la force a saisi la main de ma femme et a dit : « Qui est-ce ? Elle lui dit : « Mon mari ». Il lui a dit : « Comment sâappelle-t-il ? », elle a rĂ©pondu : « Yaron, laisse-le », ce nâest quâĂ ce moment-lĂ quâil a Ă©tĂ© convaincu. »
Des camionnettes du Hamas passent devant les clĂŽtures du kibboutz Bari (photo : utilisation conformĂ©ment Ă lâarticle 27a)
Lorsque cette force est arrivĂ©e, nây avait-il plus de terroristes dans le kibboutz ?
« Il nây en avait plus, et jâen suis fou. Il y en avait en quantitĂ© dans le kibboutz. »
Maor a continuĂ© Ă raconter ce qui sâest passĂ© : « Il y a beaucoup dâautres histoires en mĂȘme temps, ma fille Ă©tait chez ma grand-mĂšre, et la grand-mĂšre, une femme de 70 ans, a luttĂ© pendant des heures avec les terroristes, et ils lui a tirĂ© dessus dans la porte, la balle est entrĂ©e dans le mamad et, miraculeusement, elle est passĂ©e devant elle. Elle a rĂ©ussi Ă se tenir devant eux, et ma fille mâa dit âviens nous sauver, grand-mĂšre ne peut pas tenirâ, je lui ai dit âceux qui sortent meurentâ. Nous avons Ă©tĂ© lynchĂ©s, notre Ă©quipe en attente sâest battue comme des lions. CâĂ©taient des nuĂ©es de gens. »
Parviens-tu Ă dormir la nuit ?Â
« Pas beaucoup, mais jâai peu dormi. Ceux qui ne lâont pas vĂ©cu, ne peuvent coprend. Il ne comprend pas ce quâon a vĂ©cu. Câest impossible de comprendre ce quâon a vĂ©cu. On a vĂ©cu un massacre. , et nous Ă©tions seuls, les FDI ne nous ont pas aidĂ©s. Chaque matin, je dis Ă mes enfants : « Nous avons eu le privilĂšge dâĂȘtre soldats, de grandir en Terre dâIsraĂ«l, nous avons un pays qui nous protĂ©gera », câest comme ça que jâai Ă©tĂ© Ă©levĂ©, câest quelque chose qui va de soi, et ils nous ont abandonnĂ©s. »
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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