NI VIOLENCE NI TORTURE – Par Rony Akrich

Malheureusement et trop souvent, les hommes dĂ©figurent leur ĂȘtre propre, ou celui d’autrui, par faiblesse, par lĂąchetĂ©.
FrĂ©quemment, l’individu, convaincu d’ĂȘtre le garant de l’autoritĂ©, utilisera la violence lorsqu’il pressentira l’échappĂ©e de son pouvoir.
L’ĂȘtre vertueux et raisonnable, lui, incite Ă  la dĂ©fĂ©rence sans exiger aucune soumission, il est l’autoritĂ© par excellence.
Nulle raison de menacer ses subordonnĂ©s pour ĂȘtre mieux apprĂ©ciĂ© et reconnu, sinon, nous sommes en prĂ©sence d’une tyrannie, pure et primaire, prouvant la faiblesse du quidam. Ces individus se prennent soudain dans le tourbillon du pouvoir, abandonnant toute apprĂ©ciation libre et objective de leurs faits et gestes, se reconnaissant ainsi comme principale doublure du rĂšgne de l’autoritĂ©. Les voilĂ  devenus seuls maitres Ă  bord, seuls reprĂ©sentants des dĂ©cisions mais aussi des desseins gouvernementaux et juridiques. Ils se dĂ©barrassent, rĂ©guliĂšrement, des sursauts de leur responsabilitĂ© en l’adjugeant Ă  une autoritĂ© politique en quĂȘte d’un rĂ©sultat, coĂ»te que coĂ»te.
En d’autres situations, certains esprits bien Ă©clairĂ©s, mais souvent mal intentionnĂ©s, auraient affirmĂ©, Ă  cor et Ă  cri, l’infamie d’un rĂ©gime utilisant des maniĂšres peu orthodoxes pour parvenir Ă  leurs fins. Mais non, rien de trĂšs nouveau sous le soleil, la pauvresse se gelait sur le trottoir et les passants passaient sans mĂȘme lui offrir, un tant soit peu, de mansuĂ©tude.

On manifeste pour le prix du gaz mais, jamais, pour les qualitĂ©s de l’ĂȘtre et du devenir.

Les charmes du pouvoir sont enivrants. S’ils dissimulent et fardent la rĂ©alitĂ©, ils permettent, surtout, Ă  notre homme de se sentir tout ou partie de cet enchevĂȘtrement des arcanes du palais. Satisfait et subjuguĂ© d’ĂȘtre, enfin, l’instrument, il va s’offrir corps et Ăąme Ă  la structure qui, dorĂ©navant, concevra et rançonnera ses dĂ©marches. Face Ă  de telles et hautes responsabilitĂ©s, accordĂ©es dans le secret des alcĂŽves de services, qui ne le sont pas moins, comment ne pas ĂȘtre reconnaissant et s’offrir, ainsi, Ă  l’abandon de sa propre autonomie consciente et se dĂ©sordonner sous l’autoritĂ© de tutelle. LĂ  oĂč un caractĂšre doctrinal se grĂšve, s’ensuit une discipline dĂ©terminĂ©e pour une communautĂ© humaine soumise aux affres d’un systĂšme tout adaptĂ© au maintien de l’allĂ©geance, sans bornes, au pouvoir en place. On se doit d’ancrer ‘une foi, une conviction’ aux sources desquelles il est impossible, pour quiconque, d’agir autrement.
En clair, la docilitĂ© et, parfois, la servilitĂ© au ‘souverain’, la soumission atone, sont conquises grĂące Ă  une lobotomie de la raison.
Le tortionnaire torture, il croit bien faire. Il veut une info, seulement une info, il ne fait qu’obĂ©ir aux ordres.
J’ajoute, oui Ă  ces ordres si la sĂ©curitĂ© de la population est en jeu, Ă  ce moment-lĂ , mais jamais pour des raisons bassement politiques!

Concernant la nature de l’ĂȘtre, quelle diffĂ©rence existe-t-il entre les agissements de ces barbouzes, au service de sombres dictatures, qui pensent faire pour le mieux et le meilleur, et les maitres d’Ɠuvre des soit-disant, ‘États de Droit’ ?

On a commencĂ© par nĂ©gliger toute sensibilitĂ© envers la condition humaine, un Ă©tat oĂč, tous les hommes, dĂšs leur origine, possĂšdent une mĂȘme valeur intrinsĂšque. La position sociale, le pouvoir, l’autoritĂ© n’octroient, en aucun cas, le droit de dĂ©figurer cette essence humaine, cette image Divine sur le visage de l’Humain. Ayant pris du galon, l’individu prend de l’ampleur et son ego s’épanche de tous bords, la nouvelle autoritĂ© lui ĂŽte tout naturel et lui soustrait toute contrition.
MĂȘme si la sociĂ©tĂ© consent Ă  l’état de droit, de maniĂšre contractuelle, cela ne lui donne aucune lĂ©gitimitĂ©, ne l’autorise en rien Ă  abuser de ces pouvoirs.

Le factuel demeure les droits fondamentaux de la personne, particuliĂšrement des vulnĂ©rables, la sauvegarde de l’espace intime et le respect de la dignitĂ© de chaque ĂȘtre. Si nous sommes les garants de ce consensus, nous devons protĂ©ger l’intĂ©gritĂ© morale et physique des citoyens et garder un Ɠil critique sur nos hommes politiques, nos institutions juridiques, nos services de police et du renseignement.
Je suis contre tous ceux qui mĂ©prisent la majestĂ© de l’Humain, car mon hĂ©ritage, d’ĂȘtre HĂ©breu, m’engage vis-Ă -vis de ces principes suprĂȘmes, offerts au pied du mont SinaĂŻ.

Je le dis, je le rĂ©pĂšte et je l’affirme, l’Homme a Ă©tĂ© créé Ă  l’Image de Dieu, je perçois le monde, la nature, Ă  travers le prisme de l’identitĂ© morale et de ses valeurs. Je m’intime de protĂ©ger les visages, d’ĂȘtre attentionnĂ©, de ne jamais desservir l’image Divine, et prescrire autour de moi un Amour incommensurable pour toute la CrĂ©ation. L’Amour m’oblige Ă  devenir le combattant du mal, de la haine, de tous les fondamentalismes et de tous les radicalismes.

Ayons le courage de conquĂ©rir notre promesse Ă  la fĂ©licitĂ©, la pensĂ©e seule ou bien la retraite ascĂ©tique nous Ă©loigne, peut-ĂȘtre, des maux de la sociĂ©tĂ© mais elle nous pĂ©trifie dans la dĂ©pouille de nos aspirations et dĂ©nonce l’opacitĂ© de l’univers comme infranchissable. Notre projet d’identitĂ© morale, d’une initiative prodigue, d’une percĂ©e vers l’autre et, tout autant, la dĂ©fense passionnĂ©e de la nature mobilisent notre responsabilitĂ© Ă  l’égard des hommes et Ă  l’égard du monde. Nous n’en dĂ©cĂšlerons l’élan vital que dans l’apprĂ©ciation des traits de l’autre, prochain. La solitude du visage qui se dĂ©tourne empĂȘche le regard et limite l’horizon. Je ne peux voir cet autre avancer vers moi Ă  visage dĂ©couvert. Dans sa nuditĂ©, il m’interroge, il me transporte vers un vĂ©ritable face Ă  face avec moi-mĂȘme, il devient le gĂ©niteur de mon bien-ĂȘtre, de ma dĂ©livrance intime. L’homme s’entend comme le rĂ©ceptacle du verbe Divin, une parole non plus crĂ©atrice mais paternelle et chaleureuse, celle-ci venant nous entretenir pour mieux nous guider. Elle tente inlassablement de mobiliser l’ensemble des forces somnolentes afin de combattre la mĂ©diocratie et offrir Ă  l’univers un devenir meilleur et plus harmonieux. L’homme doit proposer, au monde, une raison d’ĂȘtre, pas uniquement une raison d’avoir. Il doit fĂ©dĂ©rer son humanitĂ©, humaniser son rĂšgne et faire en sorte que, plus jamais, la rĂ©alitĂ© et le rĂȘve ne soient sĂ©parĂ©s.
Si guerre il y aura, alors ce sera une lutte sans merci contre toutes les forces obscures et militantes de la nécrophilie, (amour de la mort). Nous voulons et nous aurons un jour cette délivrance, dans toutes ses occurrences! Amen.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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