La Radio Argentine a diffusé un enregistrement audio dans lequel on entend prétendument le procureur Alberto Nisman dire que même si on voulait le « tuer », « il ne fera pas un seul pas en arrière », se référant à la plainte déposée en 2015 contre la présidente Cristina Fernandez de Kirchner, quelques jours avant sa mort.
« Il y a beaucoup de gens contre qui j’ai des preuves. (…) Même s’ils veulent me tuer ou chercher les moyens pour que je recule, car certains sont déjà impliqués et ne savent pas comment s’en sortir », a dit Nisman lors d’une conversation téléphonique en Août 2014, avec le directeur de l’Agence Nouvelles juives, Daniel Berliner.
Le procureur menant l’enquête sur l’attaque contre le centre communautaire juif de AMIA à Buenos Aires, où ont été tuées 85 personnes en 1994 a pris un nouveau tour quand en Janvier 2015, il a accusé Fernandez de Kirchner ainsi que d’autres hauts responsables de son gouvernement de dissimuler des informations. Il a accusé l’Iran d’être derrière cette attaque avec l’aval de son pays, ce qui jusqu’à aujourd’hui est toujours en vigueur en toute impunité, grâce à la signature d’un protocole d’accord entre l’Iran et l’Argentine en 2013.
Quelques jours avant d’apparaitre au congrès, il a été retrouvé mort dans sa maison.
« Maintenant, j’ai la preuve », a souligné le procureur dans la conversation avec Berliner.
Dans l’audio, Nisman prédit que sa recherche allait mettrait fin « avec des gens en cause » parce qu’à son avis il y avait « des agents de l’Etat impliqués dans cette manigance ».
« Ceci est très grave. (…) Cela se terminera mal. (…) C’est une question de mois », a prédit le procureur.
Dans la communication familière avec Berliner, avec qui il a eu une longue amitié, Nisman a affirmé qu’il n’y avait « aucun doute » qu’il risquait une « charge maximale » et pouvait devenir aussi un « prisonnier ».
« Je suis tranquille. Ceux qui ne sont pas tranquilles (…) sont ceux qui ont fait ces choses », a t-il ajouté.
En Mars 2016, une chaîne de télévision a diffusé une autre audio de la dernière interview, encore avec Berliner dans lequel tous les Argentins voulaient la preuve qui était « à portée de main ».
Nisman a fondé sa demande à la direction de l’ancien gouvernement dans l’accord d’entente entre l’Argentine et l’Iran en 2013 et, selon lui, l’accord impliquait en échange des suspects dans l’attaque du AMIA pour stimuler le commerce des argentins pour le pétrole iranien.
Bien que la plainte ait été déposée en mai 2015, elle a été réouverte en décembre dernier auprès de plusieurs tribunaux, et aujourd’hui la justice travaille sur ce dossier.
Sa mort date de plus de deux ans et selon la famille, il n’a pas encore été précisé si ce fut un suicide ou un homicide.