Niv Peretz : un policier tué dans une chasse à l’homme, symbole d’une criminalité devenue « terreur intérieure »

Le nom de Niv Peretz s’ajoute à la liste des policiers israéliens tombés dans l’exercice de leurs fonctions. Ce jeune agent a trouvé la mort hier lors d’un affrontement dans le village arabe de Zalfa, au nord du pays, après une course-poursuite avec des trafiquants d’armes. Ces criminels, lourdement armés et sans la moindre crainte des forces de l’ordre, n’ont pas hésité à ouvrir le feu contre la police. L’incident illustre une réalité glaçante : la criminalité dans la société arabe israélienne a franchi tous les seuils et se transforme en menace nationale.

Depuis plusieurs années, les tirs deviennent quotidiens dans certaines localités arabes. Les meurtres s’enchaînent, souvent liés à des règlements de comptes entre clans ou organisations mafieuses. Mais ce qui était jadis perçu comme un « problème interne » déborde désormais vers l’ensemble du pays. « Ces hommes armés ne sont plus des criminels ordinaires : ce sont des terroristes qui imposent leur loi par la peur », confiait hier un haut responsable policier.

Le drame de Zalfa met en lumière une double menace. D’abord, celle d’un effondrement du sentiment de sécurité dans les villes arabes elles-mêmes, où habitants et élus locaux dénoncent une véritable atmosphère de terreur. Ensuite, celle du passage du crime organisé vers des actions à caractère nationaliste. Car les armes illégales qui circulent librement — fusils d’assaut, explosifs, grenades — ne sont pas seulement utilisées pour des affaires criminelles. Demain, elles pourraient servir à des attaques terroristes contre des civils juifs.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a réagi avec virulence après la mort de Peretz : « Nous faisons face à une mafia armée qui défie l’État. Il faut une guerre totale contre les organisations criminelles. Chaque jour de retard coûte des vies. » Cette rhétorique reflète une inquiétude croissante : la prolifération des armes illégales menace désormais autant la cohésion sociale que la sécurité nationale.

Les chiffres sont alarmants. Plus de 200 homicides ont été recensés dans la société arabe israélienne depuis le début de l’année, un record historique. La police estime à plusieurs centaines de milliers le nombre d’armes illégales en circulation, souvent issues de contrebande depuis la Jordanie, l’Égypte ou même les dépôts de Tsahal. « Tant que ces arsenaux resteront entre les mains des criminels, personne n’est à l’abri », explique un ancien chef de district de la police.

Pour les habitants des localités arabes, la situation est devenue insoutenable. Les extorsions, menaces et fusillades nocturnes font partie du quotidien. Mais la peur dépasse aujourd’hui ce cadre : elle s’étend aux grandes villes mixtes comme Haïfa, Lod ou Ramla, où la criminalité arabe s’infiltre dans le tissu social et économique. Le parallèle avec le terrorisme n’est plus seulement rhétorique : il s’agit d’un système mafieux qui fragilise l’autorité de l’État et alimente la radicalisation.

Face à ce défi, de nombreux experts appellent à une réponse intégrée : un investissement massif dans les forces de police, le démantèlement systématique des réseaux criminels, mais aussi une coopération renforcée avec les services de renseignement. Certains plaident pour que la lutte contre la criminalité armée soit traitée comme une priorité sécuritaire nationale au même titre que la menace du Hamas ou du Hezbollah.

La mort de Niv Peretz symbolise la ligne rouge franchie. Elle rappelle que la criminalité n’est plus une affaire périphérique mais une menace directe contre tous les citoyens d’Israël, juifs comme arabes. Elle impose une réponse ferme et rapide, car chaque jour de passivité alimente une spirale de violence incontrôlable.

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