Le président Isaac Herzog a accueilli aujourd’hui (mardi), à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, des experts médicaux, des spécialistes en santé mentale ainsi que des familles d’otages, pour une discussion spéciale sur les impacts médicaux, environnementaux et mentaux de la captivité sur tous ceux détenus par l’organisation terroriste Hamas.
Lors de cette discussion, ont participé le Prof. Hagaï Levin, chef du département de santé au sein de l’équipe des otages, le Dr Amir Blumenfeld, ancien chef du département de traumatologie de Tsahal, Noa Argamani et Yocheved Lifshitz, représentantes des survivants de la captivité et des familles d’otages, le Dr Einat Yahana, psychologue spécialisée en réhabilitation, le Dr Oren Eran, médecin généraliste dans la région du Néguev occidental, et le Dr Hagar Mizrahi, responsable de la division médicale au ministère de la Santé.
Le président Herzog a ouvert la discussion en déclarant :
« 431 jours de violations des droits humains les plus horribles qu’on puisse imaginer. Aujourd’hui, c’est la Journée internationale des droits de l’homme, et aucune des droits fondamentaux n’est respectée par cette organisation criminelle et terroriste qu’est le Hamas. Le monde entier doit s’élever de toutes ses forces contre cette organisation monstrueuse, responsable de la plus flagrante des violations des droits humains. Nous avons entendu des exemples clairs de cette brutalité au cours de la dernière heure.
Sur la base du rapport présenté ici, des diverses sources d’information auxquelles j’ai accès, ainsi que des données reçues en continu, je peux affirmer catégoriquement : les otages sont en danger de mort imminent. Nous devons tout mettre en œuvre, par tous les moyens possibles, pour les ramener chez eux. Il est clair, au-delà de tout doute, que le sang de nos frères et sœurs crie vers nous depuis les profondeurs de Gaza. Comme cela a été dit : sauver une vie, c’est sauver tout un monde. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver ces mondes entiers. »
Noa Argamani a diffusé une vidéo tournée alors qu’elle était captive et a déclaré :
« Cette vidéo, diffusée en janvier, montre un missile de l’armée de l’air qui a frappé un bâtiment. Je suis restée blessée, ensanglantée, la tête ouverte, et personne n’est venu m’aider – ni la Croix-Rouge, ni des médecins, personne. Quand les médecins ont vu mes blessures à mon retour, ils ont dit que c’était un miracle médical. Je ne sais pas combien d’otages ont vécu les mêmes situations, mais eux n’ont pas eu la chance de diffuser une vidéo comme moi. Mais cela ne change rien : je n’ai pas reçu de soins malgré la vidéo. Nous ne savons pas dans quel état ils se trouvent. Il y a encore 100 otages là-bas, et leur sort pourrait être bien pire que le mien. »
Yocheved Lifshitz, survivante de la captivité, a raconté :
« J’y suis restée 17 jours, bien trop longtemps. J’ai perdu 5 kilos en 17 jours et ma tension artérielle était au plus bas. Si j’étais restée 50 jours, je serais revenue dans un cercueil. Ce qui m’a sauvé, c’est une maladie que j’avais, et ils ont décidé qu’ils ne voulaient pas que je reste là bas. »
Daniel Lifshitz a souligné :
« Rapatrier les otages est une obligation morale, non seulement en tant que peuple, mais en tant qu’êtres humains. En cette Journée des droits de l’homme, nous sommes rappelés que tout être humain, indépendamment de sa race, religion, nationalité ou sexe, a droit à des droits fondamentaux, parmi lesquels le droit à la vie, à la sécurité personnelle, à la liberté et à l’égalité. En ce moment, 100 personnes se voient refuser tous ces droits par une organisation terroriste monstrueuse, et ce, depuis 431 jours. Le seul droit qui leur reste est celui d’espérer leur libération. Je suis ici aujourd’hui, submergé par la douleur mais aussi rempli d’espoir. Cette attente est insupportable, tant physiquement que mentalement, pour les familles. Mais ce qui donne la force de continuer, c’est l’espoir. La seule manière de panser cette blessure est de parvenir à un accord global qui ramènera ces 100 personnes chez elles. Nous ne pouvons plus perdre de temps. »
Le Prof. Hagaï Levin a ajouté :
« Leur état de santé est critique. C’est une catastrophe de santé publique. Chaque individu représente un monde entier. Mais ensemble, cela constitue un événement massif, sans précédent : 100 otages détenus dans des conditions inhumaines depuis 431 jours. Leur état de santé se détériore et ils pourraient ne pas survivre à l’hiver. Tous sont fragiles, tous en danger de mort.
La faim prolongée cause des dommages au cerveau, au cœur, au système immunitaire et à toutes les fonctions vitales. Cela laissera des séquelles irréversibles, car pour chacun d’eux, il y aura une faiblesse critique pouvant conduire à la mort. »