Un mois s’est écoulé depuis le massacre de Black Sabbath, le 7 octobre, et des preuves choquantes continuent d’affluer vers les bureaux de la police de Lahav 433, où l’on tente de monter un dossier collectif contre les terroristes du Hamas capturés. Le dossier comprend entre autres les enquêtes des terroristes ainsi que les témoignages des survivants.

L’un des témoignages recueillis est celui d’une jeune femme qui s’est cachée avec son compagnon dans un abri pendant le massacre, où elle a été témoin du viol et du meurtre d’une jeune Israélienne. « J’ai vu qu’ils ont plié quelqu’un et l’ont violée », raconte la jeune femme. « Ils portaient des uniformes olive, elle était vivante et saignait dans le dos. Elle a été violée et exécutée. »

Chaos : Documentation de la fête « Nova » près du kibboutz Ra’im

Pour la première fois, les enquêteurs de la police ont également été exposés à des messages de membres de Zaka décrivant les événements horribles, qui ont apporté des témoignages officiels qui seront utilisés le moment venu dans le processus judiciaire et pour commémorer l’événement. Des descriptions de ce qu’ils ont vu à leur arrivée sur les lieux de la mort, qui peuvent témoigner que les terroristes du Hamas ont commis des délits sexuels sur des femmes avant leur exécution.

Selon les témoignages des membres de Zaka, certains des hommes retrouvés ont également été victimes d’abus sexuels. Dans certains cas, les parties intimes des victimes ont été mutilées. L’un des membres de Zaka a déclaré aux enquêteurs d’une voix tremblante que dans de nombreux cas « Il était difficile d’identifier s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme ». Selon un haut responsable de la police, « les citoyens de Gaza ont également commis des actes de meurtre avant de commettre des actes de pillage ».

L’unité 433 de Lahav est constamment engagée en coopération avec le Shin Bet et d’autres forces de sécurité dans les enquêtes sur les terroristes capturés. Grâce à leurs enquêtes, la police entend imposer la responsabilité collective du massacre. Dans l’une des enquêtes, un terroriste du Hamas a décrit comment il a exécuté un homme et une femme avec un marteau.

Kfar Aza deux semaines après le début des combats // Photo : Shmuel Buchris

Dans le cadre de la constitution du dossier, les enquêteurs doivent recueillir les témoignages des horreurs auprès des survivants définis comme des « victimes de crimes » et des « témoins ». « Il y a une difficulté à entrer en contact avec des gens dont le monde leur est tombé dessus », disent-ils dans Lahav 433, « cela nécessite une intelligence émotionnelle et mentale ». L’unité est sûre qu’il s’agit de l’affaire la plus importante jamais connue par l’État, encore plus que celle d’Eichmann. Dans le cas d’un accord avec des prisonniers, ajoutent les chercheurs, les témoignages et les preuves pourraient également être utilisés dans le futur dans des poursuites internationales.

L’un des appels choquants qui sont parvenus à la police lors du massacre provenait d’une jeune fille de 15 ans. « Je suis une fille de 15 ans, j’ai école demain », a crié la jeune fille au téléphone juste avant l’attaque , lorsque le terroriste qui la tenait a pris l’appareil. L’opérateur a tenté de mendier la vie de la jeune fille, mais en vain et elle a été exécutée. « Une grande partie des meurtres ont été commis par des civils », souligne LBlahav 433.

Les enquêteurs affirment vouloir prouver que l’attaque du Hamas a été organisée et planifiée. Les enquêteurs ont également pu surveiller les groupes du Hamas sur Telegram, où les terroristes ont envoyé une partie de la documentation sur les crimes qu’ils ont commis afin de s’encourager mutuellement. Au cours de l’enquête, il s’est avéré que chaque équipe de terroristes était également accompagnée de documentalistes qui enregistraient les atrocités avec des caméras GoPro et des téléphones intelligents qui retransmettaient les massacres en direct au commandement de Gaza.

Au sommet du Lahav 433, on affirme que certains réseaux sociaux comme Facebook et Instagram coopèrent avec eux, mais que certains accumulent des difficultés. « Tout le monde n’est pas passé en mode guerre », affirme la police, ajoutant qu’elle estime qu’il faudra encore plusieurs semaines pour rassembler tous les preuves.

A ce stade, la police refuse de dire si des éléments venus d’Israël ont aidé à l’attaque du Hamas, mais affirme qu’il existe des preuves que des habitants qui ne vivent pas à Gaza ont également participé au massacre. Il convient de souligner que quelques jours après le massacre, des survivants ont déclaré avoir entendu des terroristes se parler en langue persane.

L’un des commandants des terroristes capturés a décrit dans son enquête que chaque escouade avait une mission et que les terroristes étaient divisés en classes à des fins de compartimentation. Il a décrit comment ils se sont entraînés pendant des années et ont pris de petites résolutions pour ne pas échouer. Chaque escouade a reçu une procédure de combat et les trois premières missions n’étaient connues que des commandants d’escouade, ceci pour éviter les fuites d’informations.

Les terroristes avaient des projets ambitieux, l’un d’entre eux étant de s’emparer d’une localité à long terme. L’un des objectifs était de prendre les habitants  en otages et de négocier avec eux.