« Nouvelle Gaza » : Israël soutient discrètement quatre milices palestiniennes pour remplacer le Hamas

C’est un projet aussi audacieux que risqué. Selon un rapport exclusif de Sky News, Israël soutiendrait indirectement quatre milices palestiniennes opérant à Gaza dans le cadre d’une initiative baptisée « Nouvelle Gaza », visant à instaurer une administration alternative au Hamas. Ces groupes, composés de combattants locaux opposés au mouvement islamiste, bénéficieraient d’une assistance logistique, d’un encadrement politique de l’Autorité palestinienne et, selon certaines sources, d’un appui financier des Émirats arabes unis.

D’après les informations de Sky News Arabia, ces milices contrôlent actuellement plusieurs quartiers dans les zones où Tsahal maintient une présence militaire, notamment dans le centre et le sud de la bande. Leur objectif affiché : « assurer la sécurité, éviter le retour du Hamas et favoriser la reconstruction ». Une ambition qui, selon les analystes, pourrait redessiner la carte politique de Gaza après deux décennies de domination islamiste.

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Un porte-parole de l’une de ces factions, identifié comme Abou al-Astal, a confirmé leur existence tout en niant toute coordination militaire directe avec Israël. « Nous n’avons aucun lien opérationnel avec Tsahal. Notre but est d’empêcher que le Hamas reprenne le contrôle et d’instaurer un gouvernement palestinien sans guerre, sans armes et sans terreur », a-t-il déclaré à la presse locale.

En coulisses, les observateurs parlent pourtant d’une coopération tacite. Tsahal permettrait à ces groupes d’opérer dans certaines zones en échange de renseignements sur les cellules du Hamas encore actives. Une alliance de circonstance, fondée sur un intérêt commun : neutraliser le mouvement islamiste sans replonger la région dans un chaos total.

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Selon The Times of Israel, cette stratégie s’inscrit dans le cadre d’un projet politique plus large porté par Jérusalem et coordonné avec Washington : transformer Gaza en territoire sous supervision palestinienne, mais sans le Hamas. L’idée, inspirée du modèle post-conflit de Mossoul après la défaite de Daech, consiste à déléguer la sécurité à des acteurs locaux, sous contrôle discret d’Israël et de ses partenaires arabes.

Un haut responsable israélien cité par Haaretz confirme la logique de cette approche :

« Nous n’avons aucun intérêt à gouverner Gaza. Mais nous ne pouvons pas la laisser entre les mains d’une organisation terroriste. Il faut créer une alternative palestinienne crédible, capable d’administrer le territoire sans menace pour Israël. »

Les Émirats arabes unis, qui avaient déjà proposé en 2024 un plan de reconstruction économique sous condition de démilitarisation, soutiennent cette initiative dans le cadre des Accords d’Abraham. Selon des sources diplomatiques arabes, Abou Dhabi aurait accepté de financer une partie de la logistique humanitaire des zones contrôlées par ces milices. L’objectif est de bâtir une « gouvernance palestinienne pragmatique », plus proche des intérêts régionaux que de l’idéologie islamiste du Hamas.

À Ramallah, l’Autorité palestinienne avance prudemment. Officiellement, elle nie tout rôle dans cette « Nouvelle Gaza », mais plusieurs responsables du Fatah admettent « un dialogue informel » avec ces factions. L’enjeu pour Mahmoud Abbas serait de rétablir une présence politique minimale à Gaza sans apparaître comme un instrument d’Israël.

Les réactions du Hamas, elles, ne se sont pas fait attendre. Le mouvement a dénoncé une « conspiration sioniste et arabe » visant à diviser la résistance. Dans un communiqué, il accuse Israël et ses alliés de « créer des milices collaboratrices » pour justifier une occupation déguisée. Le Hamas menace de traiter ces groupes « comme des traîtres » et d’engager contre eux des représailles armées.

Pour les experts israéliens, cette réaction confirme que le projet touche un point névralgique. « Si le Hamas tremble, c’est que la structure alternative commence à fonctionner », estime l’ancien général Amos Gilad. « La clé, c’est la sécurité : prouver aux habitants de Gaza qu’ils peuvent vivre sans Hamas et sans roquettes. »

Le président américain Donald Trump, informé du projet, aurait donné son feu vert à une coopération élargie entre Israël, l’Autorité palestinienne, l’Égypte et les Émirats pour « créer les conditions d’une paix durable ». Un haut fonctionnaire américain a confié à Reuters : « Nous soutenons toute initiative qui remplace la terreur par la stabilité, même si elle doit passer par des arrangements temporaires. »

Reste une question cruciale : ces milices locales, fragiles et encore mal structurées, pourront-elles tenir sans Tsahal ? Dans un territoire miné par la méfiance et la pauvreté, la légitimité politique ne se décrète pas, elle se conquiert.

La « Nouvelle Gaza » est peut-être une promesse d’ordre, mais elle reste une expérience sous haute tension. Si elle réussit, elle pourrait transformer le Moyen-Orient. Si elle échoue, elle ne fera qu’ajouter un chapitre de plus à l’interminable cycle des illusions et des guerres.

Sources :


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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