Le nombre d’incendies criminels a diminué en région parisienne. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué au matin que « l’intensité des incidents en Île-de-France était nettement moindre que les jours précédents ». Sur les 470 détenus du jour au lendemain dans tout le pays, 250 se trouvent dans la région de la capitale. Tous sont pour la plupart des jeunes de 14 à 18 ans.
Pour freiner la violence et le vandalisme à travers le pays, 45 000 policiers ont été envoyés cette nuit-là, soit 5 000 de plus que la veille. « La République va gagner », a solennellement annoncé le ministre de l’Intérieur.
Les événements les plus graves ont eu lieu dans les grandes villes de province. A Marseille, une foule déchaînée a pris d’assaut un magasin d’armes, dans lequel 7 fusils ont été volés. A Lyon, de jeunes braqueurs déclenchent une grosse explosion dans la poste. Dans la même ville, dans le quartier nord-ouest, des armes automatiques ont été tirées, apparemment à partir de fusils d’assaut Kalachnikov. Dans la banlieue sud de Troyes, les « jeunes » mettent le feu à plusieurs immeubles.
Le capitaine de l’équipe de France de football, Kylian Mbappe, qui jouit d’une grande autorité auprès de la soi-disant « jeunesse des banlieues » (un euphémisme forgé en France pour désigner les enfants d’immigrés du Maghreb et d’Afrique noire), a appelé vendredi à arrêter les émeutes dans les rues. « La violence doit cesser pour faire place au deuil, au dialogue et à la reconstruction », a-t-il tweeté.
Un policier a tué Nahel, 17 ans, dans une voiture à Nanterre, en banlieue parisienne, après que le jeune homme eut refusé de suivre les ordres de la police de s’arrêter.
Nahel, qui n’a pas de permis de conduire, conduisait une Mercedes « empruntée » par ses soins (selon une enquête menée auprès d’une société de location au Luxembourg). Il s’est engagé dans la voie réservée aux transports en commun, ce qui a naturellement attiré l’attention des agents de la circulation. Ils étaient suivis par des policiers à moto. Le jeune homme n’a pas répondu au premier ordre de s’arrêter. Lorsque la police a allumé les feux clignotants, la voiture s’est arrêtée.
D’après le récit du compagnon du jeune homme assassiné, le policier lui aurait crié : « Éteins le moteur, ou je te tire dessus ». Ensuite, le policier a frappé plusieurs fois la vitre avec un bâton avec les mots « Ne bougez pas, sinon vous allez recevoir une balle ». Selon le témoin, le conducteur a instinctivement relâché la pédale suite aux coups de bâton sur la vitre et la voiture a roulé. Le policier a exécuté la menace et a tiré à bout portant. L’interview du témoin est publiée par la chaîne BFMTV .