Orit Strock : « Je ne vois pas comment cet accord permet d’atteindre les objectifs de la guerre »

Alors qu’IsraĂ«l s’apprĂȘte Ă  mettre en Ɠuvre l’accord de libĂ©ration des otages, la ministre des Colonies et des Missions nationales, Orit Strock, a exprimĂ© ce jeudi un soutien mĂȘlĂ© d’indignation. Si elle salue la perspective du retour des otages vivants, elle dĂ©nonce un compromis qui, selon elle, « trahit le sang versĂ© pour atteindre les buts de guerre ». Dans une dĂ©claration diffusĂ©e depuis JĂ©rusalem, Strock parle d’un « matin de honte » : « Honte Ă  la normalisation du principe mĂȘme de libĂ©rer des terroristes en Ă©change de nos enfants, honte anticipĂ©e pour les victimes futures de cette approche sanglante. »

La ministre, membre du parti Sionisme religieux, rappelle que la Knesset a votĂ© rĂ©cemment Ă  une large majoritĂ© contre toute reconnaissance d’un État palestinien, un point pourtant inclus dans le prĂ©ambule diplomatique du nouvel accord. « C’est une honte supplĂ©mentaire, dit-elle, de normaliser une logique “osloĂŻde” qui remet notre sĂ©curitĂ© entre des mains Ă©trangĂšres. » Ses propos, publiĂ©s par Ynet et Maariv Online, traduisent la colĂšre d’une partie de la droite nationaliste israĂ©lienne, convaincue que l’accord fragilise la dissuasion d’IsraĂ«l et rĂ©compense le Hamas aprĂšs le massacre du 7 octobre.

Dans le mĂȘme souffle, Orit Strock rend hommage aux soldats de Tsahal et Ă  leurs familles : « GrĂące Ă  leur bravoure, nous avons surmontĂ© des obstacles, des menaces et des peurs incommensurables. Nos officiers sur le terrain n’ont jamais cessĂ© de mener cette guerre depuis le front. » Mais sa gratitude s’accompagne d’une amĂšre rĂ©flexion : « Ce matin est un matin d’hĂ©sitation. Nous tournons le dos aux objectifs de guerre — dĂ©truire le Hamas, supprimer toute menace venant de Gaza. Nous avons promis, moi-mĂȘme et le Premier ministre, de ne jamais renoncer Ă  ces buts sacrĂ©s, gravĂ©s dans le sang de nos fils. Et pourtant, je ne vois pas comment cet accord nous permet de les atteindre. »

Ces propos illustrent la fracture grandissante au sein du gouvernement Netanyahou, pris en Ă©tau entre la joie nationale liĂ©e au retour des otages et la crainte d’une victoire symbolique du Hamas. Tandis que le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump se fĂ©licite d’un “accord de paix solide et durable”, plusieurs ministres israĂ©liens y voient un marchĂ© dangereux. « Le Hamas se relĂšvera, avertit Strock, il utilisera la trĂȘve pour se rĂ©armer et menacer Ă  nouveau nos villes. » Le dĂ©bat interne rĂ©vĂšle un dilemme moral et stratĂ©gique : comment concilier le devoir de sauver les otages et la nĂ©cessitĂ© d’assurer la sĂ©curitĂ© Ă  long terme d’IsraĂ«l.

À travers sa critique, Orit Strock se positionne comme la porte-voix de la droite idĂ©ologique, celle qui refuse de voir la guerre se conclure sans victoire claire. Son avertissement ne s’adresse pas seulement au gouvernement, mais Ă  toute la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne : ne pas confondre la compassion avec la capitulation. Car pour elle, la vĂ©ritable paix ne viendra pas des signatures diplomatiques, mais de la certitude que le Hamas, cette fois, ne pourra plus jamais renaĂźtre.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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