LâAgence turque anti-israĂ©lienne Anadolu rĂ©sume le contexte derriĂšre les gros titres de Sheikh Jarrah :
En 1956, les 28 familles de rĂ©fugiĂ©s qui ont perdu leur maison pendant la Nakba ont conclu un accord avec le ministĂšre jordanien de la Construction et du DĂ©veloppement et lâagence des Nations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s UNRWA pour leur fournir un logement dans le quartier de Sheikh Jarrah. Ă cette Ă©poque, la Cisjordanie Ă©tait sous domination jordanienne (1951-1967).
Selon la Coalition civique pour les droits des Palestiniens Ă JĂ©rusalem (CCPRJ), le gouvernement jordanien a fourni le terrain tandis que lâUNRWA a pris en charge le coĂ»t de construction de 28 maisons pour ces familles.
Un contrat a Ă©tĂ© conclu entre le MinistĂšre de la construction et de la reconstruction et des familles palestiniennes en 1956, lâune des principales conditions stipulant que les rĂ©sidents paient une redevance symbolique, Ă condition que la propriĂ©tĂ© soit transfĂ©rĂ©e aux rĂ©sidents trois ans aprĂšs lâachĂšvement des travaux de construction » a dĂ©clarĂ© le CCPRJ dans un communiquĂ©.
Ceci, cependant, a Ă©tĂ© interrompu par lâoccupation israĂ©lienne de la Cisjordanie, y compris JĂ©rusalem, en 1967, qui a empĂȘchĂ© lâenregistrement des maisons sous les noms de familles, selon le communiquĂ©.
Deux faits importants doivent ĂȘtre vĂ©rifiĂ©s : la Jordanie a-t-elle rĂ©ellement promis de donner ces maisons Ă ces familles et Ă qui appartenait la terre ?
Les rapports annuels de lâUNRWA qui mentionnent cette question ne vĂ©rifient rien de la premiĂšre affirmation. Son rapport de 1954 dit :
En raison de la pĂ©nurie de logements dans la plupart des villes jordaniennes, les abris reprĂ©sentent un Ă©lĂ©ment de coĂ»t Ă©levĂ© dans le budget des rĂ©fugiĂ©s qui souhaitent devenir autonomes. La fourniture de logements Ă bas prix est donc une nĂ©cessitĂ© urgente. Outre le programme de logement dâAmman, comprenant cinquante maisons pour 253 rĂ©fugiĂ©s bĂ©nĂ©ficiaires de rations, achevĂ© en 1952, lâUNRWA planifie actuellement de nouveaux logements urbains Ă bas prix pour un total de 200 familles Ă Amman, JĂ©rusalem, HĂ©bron et Aqaba. Les rĂ©fugiĂ©s qui occuperont les maisons sont ceux qui sont dĂ©jĂ partiellement autonomes et qui, avec des loyers bas, deviendra entiĂšrement autoportante et donc amovible des rouleaux de rationnement.
Des conceptions sont en cours dâĂ©laboration et des nĂ©gociations sont en cours avec le gouvernement jordanien pour la sĂ©lection de sites appropriĂ©s. Les maisons seront financĂ©es par lâUNRWA, les rĂ©fugiĂ©s payant des loyers nominaux ; le terrain sera obtenu par le gouvernement.
Lâintention Ă©tait que les familles paient un loyer modique, ce qui signifie certainement quâelles ne seraient pas propriĂ©taires des maisons.
Cela a semblĂ© changer lĂ©gĂšrement au fil des ans, passant dâun loyer modique Ă un loyer sans loyer, mais rien nâindiquait que les rĂ©sidents seraient propriĂ©taires du logement.
 DâaprĂšs le rapport de 1955 :
Les travaux de construction du second, Ă Sheikh Jarrah, prĂšs de JĂ©rusalem, ont Ă©galement commencĂ©. Des logements pour 28 familles seront construits au coĂ»t de 55 636 dollars mis Ă la disposition du Gouvernement par lâAgence en vertu dâun accord signĂ© le 16 novembre 1954.
Et le rapport de lâUNRWA de 1956 ajoutait :
Dans le quartier de Sheikh Jarrah, prÚs de Jérusalem, les vingt-huit logements ont été achevés et la sélection des familles est en cours de finalisation.
La Jordanie sâĂ©tait emparĂ©e des terres appartenant aux juifs aprĂšs la guerre dâindĂ©pendance. Comme le rĂ©sume lâOLP dans lâun des mĂ©mos des «Palestine Papers» qui admettaient librement que les Juifs possĂ©daient de grandes quantitĂ©s de terres en JudĂ©e et en Samarie :
En aoĂ»t 1950, le gouverneur administratif gĂ©nĂ©ral jordanien de la Cisjordanie a publiĂ© une proclamation visant Ă empĂȘcher le franchissement des frontiĂšres entre les zones arabes et les zones juives en Palestine, et lâinterdiction du commerce et des relations avec lâennemi n° (55) de 1950. Cette proclamation prĂ©voyait que les rĂ©sidents de lâĂtat dâIsraĂ«l (y compris ses citoyens arabes) seraient considĂ©rĂ©s comme des ennemis au regard des lois relatives au commerce avec lâennemi. Sâappuyant sur lâordonnance de 1939 sur le commerce avec lâennemi et sur la proclamation, le ministre jordanien de lâIntĂ©rieur a nommĂ© le gardien des biens ennemis et lui a confiĂ©, par le biais dâune multitude dâordonnances dâacquisition spĂ©cifiques et gĂ©nĂ©rales, la propriĂ©tĂ© des IsraĂ©liens en Cisjordanie. Â
Le dĂ©positaire a dĂ©tenu et administrĂ© la propriĂ©tĂ© juive en Cisjordanie jusquâen 1967 conformĂ©ment Ă lâordonnance sur le commerce avec lâennemi ( par opposition Ă lâadministration de la terre comme une propriĂ©tĂ© dâabsents selon les pouvoirs et les rĂšgles du DIH ). Certains de ces biens ont Ă©tĂ© utilisĂ©s par le gardien Ă des fins publiques, telles que la crĂ©ation de camps de rĂ©fugiĂ©s, la rĂ©habilitation des rĂ©fugiĂ©s et la mise en place de camps militaires et de marchĂ©s. Dans dâautres cas, la propriĂ©tĂ© Ă©tait louĂ©e à des particuliers, qui lâutilisaient Ă des fins agricoles, commerciales ou rĂ©sidentielles, selon ses caractĂ©ristiques.
Notez que lâOLP admet que la Jordanie nâa pas traitĂ© les biens appartenant aux juifs conformĂ©ment au droit international humanitaire (DIH). MĂȘme lâOLP admet que la Jordanie a pris illĂ©galement des terres aux Juifs.
Cependant, nulle part il nây a dâindication que la Jordanie a vendu ces terres â comme le montre cette note, la terre a Ă©tĂ© louĂ©e Ă dâautres. Cela doit inclure lâUNRWA, qui au dĂ©but des annĂ©es 1950 Ă©tait encore considĂ©rĂ©e comme une agence temporaire â la Jordanie ne voulait pas cĂ©der volontairement des terres Ă lâUNRWA de maniĂšre permanente. Et lorsque la Jordanie a autorisĂ© des particuliers Ă utiliser la terre, elle a Ă©tĂ© louĂ©e et non vendue.
Il est impossible que la Jordanie ait acceptĂ© de donner cette terre aux rĂ©sidents palestiniens de Sheikh Jarrah. Car en effet selon, un rĂ©sumĂ© de lâAgence juive datant dâenviron 1950 a montrĂ© que le ministĂšre jordanien de la Construction et de la Reconstruction a dĂ©finitivement attribuĂ© des propriĂ©tĂ©s appartenant Ă des Juifs Ă lâUNRWA, mais ne les a pas vendues :
Il Ă©tait bien connu Ă lâĂ©poque que les propriĂ©tĂ©s que la Jordanie donnait Ă lâUNRWA Ă©taient souvent celles qui appartenaient Ă des Juifs. Il nây a absolument aucune raison de penser que les terres dont les Arabes revendiquent maintenant la propriĂ©tĂ© Ă Sheikh Jarrah appartenaient Ă lâorigine Ă des Arabes â si tel Ă©tait le cas, ils auraient protestĂ© contre la prise de contrĂŽle de ces terres par la Jordanie dans les annĂ©es 1950 et la construction de lâUNRWA sur ces terres.
Bien que ces preuves soient fragmentaires, elles indiquent toutes que les terres de Sheikh Jarrah appartenaient Ă lâorigine Ă des Juifs, ont Ă©tĂ© prises par la Jordanie et prĂȘtĂ©es ou louĂ©es Ă lâUNRWA â mais jamais cĂ©dĂ©es ou vendues Ă des particuliers.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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