La Ministre française de l’Education, Najat Vallaud Belkacem, a révélé un projet pour enseigner l’arabe aux enfants de l’école primaire dès l’âge de six ans. Belkacem a suggéré d’inclure l’arabe parmi les choix linguistiques des élèves français.
«L’arabe sera enseigné dans les écoles primaires si les ressources humaines sont là et si les parents le demandent», a déclaré la Ministre française sur BFM ce mardi.
Les paroles de Vallaud-Belkacem ont outragé un certain nombre de politiciens français qui ont accusé la Ministre socialiste d’arrimage.
«C’est une hérésie, les jeunes doivent pouvoir être formés avec des cours de français et d’histoire permettant une assimilation réussie», a dit Louis Aliot, leader d’extrême-droite du Front national (FN) sur Twitter.
«En France, nous devons d’abord étudier la culture française», a ajouté le député français Bruno Le Maire sur BFM.
«Apparemment, vous ne voulez pas de la France», a dit Jean-Frédéric Poisson du Parti démocrate-chrétien tout en demandant au Ministre de l’éducation de démissionner.
Annie Genevard, une députée « Les Républicains », a averti que l’enseignement de l’arabe serait «un cheval de Troie» conduisant à «l’endoctrinement islamique».
Pendant ce temps, la Ministre de l’Éducation a souligné que l’arabe est la langue officielle de 26 pays en Afrique et dans la Péninsule Arabique. Cependant, dans les écoles primaires françaises, elle représente moins de 0,1 pour cent des langues étrangères enseignées – loin derrière l’anglais (95%) et l’allemand, selon Le Monde.
La France abrite la plus grande communauté musulmane en Europe. Bien qu’il n’y ait pas de chiffres officiels, la droite française considère l’origine ethnique et religieuse d’une personne comme une affaire privée, on estime que six à dix pour cent des résidents français sont musulmans. Un rapport de la Brookings Institution intitulé, «Être musulman en France» estime qu’il y a 5 millions de personnes ‘d’origine musulmane’ dans le pays qui voit l’islam comme «seconde religion» après le catholicisme.
La majorité des musulmans français viennent de pays de langue arabe comme l’Afrique du Nord, à savoir, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, selon le rapport, qui met l’accent sur le défi de l’intégration des musulmans dans la société française. La moitié d’entre eux ont moins de 24 ans.
Les forces politiques de droite ont longtemps critiqué la politique d’intégration du gouvernement. La semaine dernière, environ 500 militants du mouvement anti-migrant ‘Génération Identitaire’ sont descendus dans les rues de Paris pour protester contre «l’islamisation de la France». Les manifestants ont scandé des slogans comme «Non à l’islamisation» et «les Français sont en colère», tout en évoquant les dernières attaques terroristes dans le pays.