Une scène d’une violence extrême s’est déroulée le 22 août dernier dans un parc de loisirs aux Pays-Bas. Une famille israélienne venue passer des vacances paisibles a été prise pour cible lors d’une activité de paintball, transformée en déchaînement de haine antisémite.
Dix minutes d’enfer
Selon le témoignage du père, médecin de profession, une autre famille – identifiée par les victimes comme d’origine marocaine – s’est incrustée dans le jeu. En quelques instants, l’altercation verbale s’est muée en passage à tabac. Les assaillants ont frappé avec les armes de paintball, tiré à bout portant sur les enfants, ramassé des pierres, tout en criant « Heil Hitler » et « On va tuer tous les Juifs ».
Le beau-frère du témoin a été grièvement blessé au visage, souffrant de fractures multiples. Le père lui-même a dû soigner ses plaies sans assistance médicale. Même l’adolescent de la famille n’a pas été épargné. « Ils voulaient nous faire payer le fait d’être Juifs et Israéliens », dénonce le père, encore sous le choc.
Le silence glaçant des spectateurs
Mais au-delà de la brutalité, c’est l’inaction générale qui glace. Pendant près de dix minutes, ni le personnel du parc Center Parcs De Kempervennen, près d’Eindhoven, ni les autres vacanciers n’ont tenté de s’interposer. « Personne ne s’est levé. Personne », martèle la victime.
Lorsque la direction du parc est enfin intervenue, aucune excuse, aucun soin n’ont été proposés. La police locale, appelée sur place, a traité l’affaire avec désinvolture. Lors de l’audition d’une adolescente de la famille, aucun officier spécialisé pour mineurs n’a été requis, en violation des règles néerlandaises. Pire : quand la jeune fille a voulu expliquer que l’agression avait une motivation antisémite, l’officier lui a sèchement lancé : « Je t’ai dit de ne pas me parler. »
Une banalisation inquiétante de la haine
Ce n’est que tard dans la soirée qu’une relocalisation dans un autre établissement a été proposée à la famille israélienne, déjà traumatisée. « Ce qui m’a fait le plus mal, ce ne sont pas seulement les coups, mais l’indifférence », explique le père. « Voir qu’aux yeux de tous, nous pouvions être battus impunément parce que Juifs. »
Ce drame révèle un malaise profond en Europe. Dans un continent qui se proclame champion des droits humains, des Juifs peuvent être menacés de mort en pleine journée, sous les yeux d’une foule immobile. L’antisémitisme, loin d’être éradiqué, se donne désormais en spectacle.
Israël en première ligne, les Juifs européens en danger
Pour de nombreux observateurs israéliens, cette affaire illustre la montée d’un climat délétère : les actes antisémites se multiplient en Europe, souvent sous prétexte de solidarité avec Gaza. Mais derrière les slogans politiques se cache une haine viscérale du Juif.
La famille agressée a porté plainte. Mais au-delà de la procédure judiciaire, c’est la responsabilité morale des institutions néerlandaises qui est posée. Leur passivité interroge : comment un pays européen peut-il tolérer qu’une telle scène se déroule sans réaction immédiate ?
La mémoire de la Shoah impose à l’Europe une vigilance absolue. Or, à Eindhoven comme ailleurs, la lâcheté et l’indifférence banalisent la haine. Pour Israël comme pour la diaspora, cette affaire est un sinistre avertissement : les Juifs ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour assurer leur sécurité.
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