Hier, pendant six heures, entre huit heures du soir et deux heures du matin, Israël est revenu à ce qu’il était autrefois : une nation dotée de superpuissances. Une intelligence à couper le souffle, une capacité d’exécution qui éclipse les films d’action hollywoodiens, un bras long et polyvalent capable d’opérer n’importe où sur la planète sans être exposé et une créativité sans fin.

Peu de temps après, nous avons repris nos esprits : malgré la demande sans équivoque du bureau du Premier ministre de ne pas commenter l’élimination de Haniyeh à Téhéran, trois ministres se sont empressés de tweeter des tweets ridicules et enfantins , dans l’espoir de rafler la gloire et de remporter un prix et ont recu une poignée de likes.

D’une manière générale, notre histoire est celle de la lutte entre ces deux extrêmes. D’un côté, la puissance israélienne technologique, précise, professionnelle et de sang-froid. Une puissance , une nation start-up, la meilleure force aérienne du monde, le légendaire Mossad, une capacité infinie à accomplir n’importe quelle tâche, aussi époustouflante soit-elle.

De l’autre côté, Israël, avec une foule de gauche qui attaque un gouvernement élu, qui met en péril l’armée et la critique, qui accuse le bien contre le mal, qui oublie qui sont ceux en premiere ligne, et qui ose dire que si les otages sont toujours à Gaza, c’est ce gouvernement qui en est responsable.

Eh bien, ce qui s’est passé hier à Beyrouth et à Téhéran relève de l’élite. Peut-être même au-dessus de l’élite, l’excellence, leur détermination, leur courage, leurs capacités, basées sur la discipline personnelle, l’éducation, la formation et l’orientation de leur mission. En un clin d’œil hier, les « pilotes » , qu’ils soient de gauche ou de droite sont revenus à ce qu’ils ont toujours été : la police d’assurance du peuple d’Israël.

J’ai tendance à croire que même le chef d’état-major, l’armée israélienne, le Mossad et toute la chaîne de commandement de l’armée israélienne bénéficieront désormais d’un jour ou deux de répit dans la campagne anti-bibiste et d’accusations qui est bombardée par des masses soumises à un lavage de cerveau, tous les jours.

En revanche, Tsahal a prouvé hier qu’elle était effectivement capable d’affronter quatre fronts à la fois : Gaza, Beyrouth, Téhéran. Pour résumer cette partie, du moins pour l’instant : c’est un score très élevé pour tous ceux qui ont participé aux deux dernieres éliminations : l’échelon politique, c’est-à-dire le Premier ministre Netanyahu et le ministre de la sécurité Galant, l’échelon militaire, c’est-à-dire le chef d’état-major Herzi Halevi, le chef d’état-major Aharon Haliva (oui, il a également mieux réfléchit que le 7 octobre), l’Unité 8200, le Mossad, le Shin Bet, les pilotes de l’Air Force et leurs commandants.

Les dirigeants du Hamas ont été éliminés en bloc, tandis que l’organisation grandit et se renforce. Le Hamas est à un point bas historique, proche de la rupture, à moitié écrasé. Avec ou sans nom, il est trop tôt pour faire son éloge. On ne sait toujours pas si, comment et quand viendra la réaction du Hezbollah et de l’Iran (le Hamas m’inquiète moins pour le moment). L’action d’Israël se situe exactement à la limite entre un coup douloureux, surprenant et puissant, mais sans pratiquement aucun dommage périphérique ni perte civile.

La logique veut que le Hamas va lancer, peut-être même augmenter légèrement la portée de ses missiles, mais attention à ne pas dégénérer en guerre. Le problème est qu’il n’y a pas beaucoup de logique autour de nous. Pour le moment, il ne reste plus qu’à faire confiance à Dieu et ensuite aux Américains. L’euphorie momentanée qui s’est abattue sur nous n’obscurcit pas les images horrifiantes du 7 octobre, de manière explicite.