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Question : accomplit-on la mitsva dâallumer des bougies de âHanoucca avec une menorah Ă©lectrique ? Peut-on rĂ©citer les bĂ©nĂ©dictions avant de lâallumer ?
A. Gordon
Le rabbin David Hayyim Chelouche, grand rabbin de Netanya, discute en dĂ©tail de lâaccomplissement de mitsvot Ă lâaide de lampes Ă©lectriques dans son Hemda Genuza . Nous allons donner un aperçu de ses commentaires. Le rabbin Chelouche note quâune mishnah (Berachot 51b) enseigne : «Une bĂ©nĂ©diction nâest dite sur la lumiĂšre de la Havdalah que lorsquâelle a Ă©tĂ© utilisĂ©e.» La GuĂ©mara (53b) explique quâune personne nâa pas besoin de lâutiliser littĂ©ralement. Tant que la lumiĂšre peut ĂȘtre utile sâil se tient prĂšs dâelle, il peut dire une bĂ©nĂ©diction pour elle.
La Guemara souligne cependant que si la lumiĂšre Ă©tait dans les plis de son vĂȘtement ou Ă©manait dâune lanterne, ou sâil peut voir une flamme mais ne pas utiliser sa lumiĂšre, ou peut utiliser sa lumiĂšre mais pas voir une flamme, il devrait pas rĂ©citer la bĂ©nĂ©diction. La Guemara dit quâil est comprĂ©hensible de pouvoir utiliser une lumiĂšre sans voir de flamme ; peut-ĂȘtre que la lumiĂšre est cachĂ©e dans un coin. Mais comment peut-on voir une lumiĂšre sans lâutiliser ? La Guemara rĂ©pond quâune flamme vacillante peut ĂȘtre vue mais non utilisĂ©e.
Le Talmud de JĂ©rusalem ( Berachot 8: 6) ajoute un cas intĂ©ressant Ă ceux mentionnĂ©s ci-dessus : «Si on voit la flamme dans un aspaklaria (un miroir)», il est Ă©vident que voir une lumiĂšre rĂ©flĂ©chie dans du verre nâest pas la mĂȘme chose que la voir directement.
Le rabbin Chelouche explique sâil existe une diffĂ©rence essentielle entre une lanterne et un miroir. Est-ce quâun «miroir» est un verre recouvert dâune pellicule et qui rĂ©flĂ©chit la lumiĂšre comme un miroir ? Ou bien sâagit-il dâune vitre en verre non revĂȘtue placĂ©e devant un mur sombre ou un autre objet de sorte que la lumiĂšre qui brille sur elle soit rĂ©flĂ©chie, mais pas aussi brillamment que la lumiĂšre qui brille dans un miroir ?
Ă cet Ă©gard, le rabbin Chelouche cite lâopinion du rabbin Benzion Chai Uziel, un ancien grand rabbin dâIsraĂ«l, qui affirme que si lâon exclut une lanterne de ces lumiĂšres, une personne peut faire une berachah, il faut Ă©galement exclure la lumiĂšre vue Ă travers des lunettes.
Rav Ovadia Yossef, ancien grand rabbin dâIsraĂ«l, est en dĂ©saccord avec le raisonnement de Rabbi Uziel. Il soutient que la lumiĂšre dans une lanterne est comme «une lumiĂšre dans le pli de son vĂȘtement». On ne voit pas la lumiĂšre directement. Mais regarder la lumiĂšre Ă travers des lunettes est la maniĂšre habituelle avec laquelle une personne portant des lunettes regarde. Par consĂ©quent, il est considĂ©rĂ© comme observant la lumiĂšre directement, mĂȘme si techniquement, il la regarde Ă travers du verre.
Le rabbin Chelouche note que la majoritĂ© des autoritĂ©s halachiques, y compris le Rashba (dont les dĂ©cisions servent de guide Ă Â Klal Yisrael ), conviennent quâune flamme dans une lanterne en verre peut ĂȘtre utilisĂ©e pour la Havdalah. Le Meiri, Rashi et le rabbin Yaakov Emden (voir Siddour Beit Yaakov ) statuent en consĂ©quence.
En conclusion, le rabbin Chelouche souligne quâune ampoule Ă©lectrique, qui est une lumiĂšre dans un verre, est considĂ©rĂ©e comme une flamme et lâallumer ressemble Ă une flamme dâune flamme existante â une des caractĂ©ristiques requises du point de vue de lâhalacha dâune flamme valide. Il compare Ă©galement le filament Ă lâintĂ©rieur dâune ampoule Ă la mĂšche dâune bougie, en se demandant si le filament est une flamme allumĂ©e ou le sujet de la chaleur intense qui brille et Ă©met de la lumiĂšre.
La lumiĂšre produite par le filament dâune ampoule Ă©lectrique est une lumiĂšre simple. Nous dĂ©cidons cependant, conformĂ©ment Ă Beit Hillel ( Berachot 51b), quâune flamme de la Havdalah doit consister en plus dâune lumiĂšre (câest pourquoi nous disons  » borei meâorei haâesh  » et non  » shebara meâor haâesh âSelon Beit Shammai). Ainsi, la bĂ©nĂ©diction Ă Â Havdalah ne peut pas ĂȘtre rĂ©citĂ©e sur une ampoule Ă©lectrique.
Quâen est-il de lâutilisation de lampes Ă©lectriques comme bougies du shabbat?Â
En cas de circonstances attĂ©nuantes, les ampoules Ă©lectriques seraient autorisĂ©es. Le but des lumiĂšres du shabbat est dâamĂ©liorer la shalom bayit, la tranquillitĂ© intĂ©rieure et la lumiĂšre Ă©lectrique accomplit cette tĂąche aussi bien que les anciens types dâĂ©clairage. Le rabbin Chelouche dĂ©clare quâil est mĂȘme permis de rĂ©citer la bĂ©nĂ©diction appropriĂ©e lorsquâon utilise des ampoules Ă©lectriques comme bougies du shabbat.
On pourrait donc sâattendre Ă ce quâil statue de la mĂȘme maniĂšre concernant les lumiĂšres de Chanukah, mais le rabbin Chelouche dĂ©clare expressĂ©ment quâil hĂ©site Ă le faire. Il fait remarquer que les lumiĂšres de âHanoucca rappellent la mĂ©norah du temple et que les ampoules Ă©lectriques ne ressemblent manifestement pas aux flammes de la menorah dĂ©crites dans la Torah. Nous lisons dans Parashat Tetzaveh(Exode 27:20): « Veâyikchu elecha shemen zayit zach katit lamaâor, lehaâalot ner tamid â Ils vous prendront de lâhuile dâolive pure et pressĂ©e pour lâĂ©clairage, afin dâallumer continuellement la lampe. âLa Torah dĂ©crit clairement une flamme naturelle Ă©clairĂ©e par de lâhuile. Ainsi, une menorah Ă©lectrique ne serait pas valide.
Le rabbin Zev Dov Slonim ( Shaâarei Halacha 354) remarque que le mot    « ner », qui fait partie de la bĂ©nĂ©diction « leâhadlik ner », fait rĂ©fĂ©rence Ă la lumiĂšre dâune bougie (ou mĂšche dâhuile), qui exclurait une flamme, qui nâa pas de mĂšche. Ainsi, selon le rabbin Slonim, les lampes Ă gaz seraient invalides Ă la fois pour les lampes du shabbat et pour les lampes de Chanukah. Comme les lampes Ă©lectriques nâont pas de mĂšche, on peut en dĂ©duire que la mĂȘme rĂšgle sâapplique Ă elles.
Le rabbin Ovadia Yosef, dans sa rĂ©ponse, Yechaveh Daâat (38), souligne que la dĂ©claration des Sages ( Chabbat 21) selon laquelle toutes les huiles et mĂšches pouvant ĂȘtre utilisĂ©es pour les bougies du Shabbat sont autorisĂ©es pour les lumiĂšres de Chanukah, y compris lâĂ©lectricitĂ© car il produit une telle illumination fine.
Le rav Yossef note lâopinion du rabbin Isaac Shmelkes ( Beit Yitzhak , Yoreh Deâah 120: 5) selon laquelle on ne peut utiliser ni flamme Ă gaz ni ampoule Ă©lectrique pour allumer les lampes de Chanukah, car lâhuile dâolive est prĂ©fĂ©rable pour remplir la mitzva. Les lampes Ă gaz et Ă©lectriques sont utilisĂ©es toute lâannĂ©e ; par consĂ©quent, nous ne percevons pas leur utilisation comme quelque chose dâextraordinaire et lâeffet souhaitĂ© de pirsum haâness pourrait ne pas ĂȘtre accompli.
Cette opinion est conforme Ă la dĂ©claration de Rema ( Orach Chayim 671: 7) selon laquelle une personne devrait «prendre soin de ne pas allumer de bougies de âHanoucca lĂ oĂč elle allume dâautres bougies, car on ne remarquera pas quâil allume les lumiĂšres pour accomplir la mitzvah des lumiĂšres de Chanuka. » Il faut noter lâallumage des lumiĂšres de Chanuka, et cela ne peut ĂȘtre accompli que par une action hors du commun. Par consĂ©quent, conclut le rabbin Shmelkes, il ne faut pas utiliser de flamme de gaz ni dâampoules Ă©lectriques.
Le Rabbin Ovadia Yossef nâest pas de cet avis et fait remarquer que la dĂ©claration du Rema ne mentionne que lâhuile dâolive comme choix optimal, mais que les Sages incluaient dâautres moyens dâĂ©clairage. En ce qui concerne le souci de diffĂ©rencier les ampoules Ă©lectriques allumĂ©es pour Chanukah des autres lampes environnantes, il note que la mĂ©norah de Chanukah Ă©lectrique a une forme distincte, et que son objectif est clair.
Il propose une raison diffĂ©rente pour invalider une menorah Ă©lectrique : aucune huile nâest en cause. Citant un certain nombre dâautoritĂ©s halakhique, le rabbin Ovadia Yossef a soulignĂ© que les lumieres de Chanuka doivent possĂ©der Ă la fois de lâhuile et des mĂšches. Il note cependant une autoritĂ©, le rabbin Mordechai Fogelman ( Beit Mordechai 40), qui permet Ă quelquâun passant prĂšs dâune synagogue arborant une menorah Ă©lectrique de rĂ©citer la bĂ©nĂ©diction de « Sheâasah nissim » (mais pas « Leâhadlik »)  ner » , car il nâa pas allumĂ© une lumiĂšre) Ă Â condition que la menorah est situĂ© Ă Â moins de 20 Amot au- dessus du sol.
Le rabbin Ovadia Yossef nâautorise pas la rĂ©citation de « Sheâasah nissim » dans un tel cas, dĂ©clarant que cela serait considĂ©rĂ© comme une beracha levatala, prononçant en vain le nom de Dieu.
Dans son rĂ©sumĂ©, le rabbin Ovadia Yossef a dĂ©clarĂ© quâon ne remplissait pas la mitsva dâallumer des bougies de Hanoucca avec une menorah Ă©lectrique, mais convenait que si une personne nâavait pas dâautre menorah, elle devrait lâallumer sans bĂ©nĂ©diction. Sâil vient plus tard sur une menora casher, il devrait allumer les lumiĂšres avec les bĂ©nĂ©dictions appropriĂ©es.
Nous voyons donc dans les diffĂ©rentes opinions (Ă lâexception de Rabbi Shmelkes) que si lâon nâavait pas dâautre choix, une menorah Ă©lectrique pourrait ĂȘtre allumĂ©e, mais les bĂ©nĂ©dictions habituelles ne devraient pas ĂȘtre rĂ©citĂ©es, malgrĂ© la possibilitĂ© que la mitsva dâallumer les lumiĂšres de Chanukah ont Ă©tĂ© accomplies.
En ce qui concerne lâomission de la bĂ©nĂ©diction : il convient de noter que le fait de dire que cela ne constitue pas la mitsva, ni lâabsence de bĂ©nĂ©diction nâaffaiblit sa performance, comme le dit la Guemara (voir Berachot 15a et Rashi ad loc. Sv « Lo yitrom » et â Beracha deRabbanan il â).
Pour lâĂ©lĂ©vation des Ămes de Louise Yoheved bat Noira Shoshana et Adina Gilda bat Louise Yoheved
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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