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Peut on utiliser une ménorah électrique pour Hanoucca ? 

Peut on utiliser une ménorah électrique pour Hanoucca ?  - Infos-Israel.News

 

 

Question : accomplit-on la mitsva d’allumer des bougies de ‘Hanoucca avec une menorah Ă©lectrique ? Peut-on rĂ©citer les bĂ©nĂ©dictions avant de l’allumer ?

A. Gordon

Réponse de Rav Yaacov Glass :

Mon oncle, HaRav Sholom Klass, a soutenu que lorsqu’il n’y a pas d’autre choix, nous pouvons utiliser des lampes Ă©lectriques ( Responsa of Modern Judaism , vol. I, p. 199). Cette dĂ©cision est conforme Ă  celles du rabbin Chaim Ozer Grodzinski et du rabbin Meir Blumenfeld.

Le rabbin David Hayyim Chelouche, grand rabbin de Netanya, discute en dĂ©tail de l’accomplissement de mitsvot Ă  l’aide de lampes Ă©lectriques dans son Hemda Genuza . Nous allons donner un aperçu de ses commentaires. Le rabbin Chelouche note qu’une mishnah (Berachot 51b) enseigne : «Une bĂ©nĂ©diction n’est dite sur la lumiĂšre de la Havdalah que lorsqu’elle a Ă©tĂ© utilisĂ©e.» La GuĂ©mara (53b) explique qu’une personne n’a pas besoin de l’utiliser littĂ©ralement. Tant que la lumiĂšre peut ĂȘtre utile s’il se tient prĂšs d’elle, il peut dire une bĂ©nĂ©diction pour elle.

La Guemara souligne cependant que si la lumiĂšre Ă©tait dans les plis de son vĂȘtement ou Ă©manait d’une lanterne, ou s’il peut voir une flamme mais ne pas utiliser sa lumiĂšre, ou peut utiliser sa lumiĂšre mais pas voir une flamme, il devrait pas rĂ©citer la bĂ©nĂ©diction. La Guemara dit qu’il est comprĂ©hensible de pouvoir utiliser une lumiĂšre sans voir de flamme ; peut-ĂȘtre que la lumiĂšre est cachĂ©e dans un coin. Mais comment peut-on voir une lumiĂšre sans l’utiliser ? La Guemara rĂ©pond qu’une flamme vacillante peut ĂȘtre vue mais non utilisĂ©e.

Le Talmud de JĂ©rusalem ( Berachot 8: 6) ajoute un cas intĂ©ressant Ă  ceux mentionnĂ©s ci-dessus : «Si on voit la flamme dans un aspaklaria (un miroir)», il est Ă©vident que voir une lumiĂšre rĂ©flĂ©chie dans du verre n’est pas la mĂȘme chose que la voir directement.

Le rabbin Chelouche explique s’il existe une diffĂ©rence essentielle entre une lanterne et un miroir. Est-ce qu’un «miroir» est un verre recouvert d’une pellicule et qui rĂ©flĂ©chit la lumiĂšre comme un miroir ? Ou bien s’agit-il d’une vitre en verre non revĂȘtue placĂ©e devant un mur sombre ou un autre objet de sorte que la lumiĂšre qui brille sur elle soit rĂ©flĂ©chie, mais pas aussi brillamment que la lumiĂšre qui brille dans un miroir ?

À cet Ă©gard, le rabbin Chelouche cite l’opinion du rabbin Benzion Chai Uziel, un ancien grand rabbin d’IsraĂ«l, qui affirme que si l’on exclut une lanterne de ces lumiĂšres, une personne peut faire une berachah, il faut Ă©galement exclure la lumiĂšre vue Ă  travers des lunettes.

Rav Ovadia Yossef,  ancien grand rabbin d’IsraĂ«l, est en dĂ©saccord avec le raisonnement de Rabbi Uziel. Il soutient que la lumiĂšre dans une lanterne est comme «une lumiĂšre dans le pli de son vĂȘtement». On ne voit pas la lumiĂšre directement. Mais regarder la lumiĂšre Ă  travers des lunettes est la maniĂšre habituelle avec laquelle une personne portant des lunettes regarde. Par consĂ©quent, il est considĂ©rĂ© comme observant la lumiĂšre directement, mĂȘme si techniquement, il la regarde Ă  travers du verre.

Le rabbin Chelouche note que la majoritĂ© des autoritĂ©s halachiques, y compris le Rashba (dont les dĂ©cisions servent de guide à Klal Yisrael ), conviennent qu’une flamme dans une lanterne en verre peut ĂȘtre utilisĂ©e pour la Havdalah. Le Meiri, Rashi et le rabbin Yaakov Emden (voir Siddour Beit Yaakov ) statuent en consĂ©quence.

En conclusion, le rabbin Chelouche souligne qu’une ampoule Ă©lectrique, qui est une lumiĂšre dans un verre, est considĂ©rĂ©e comme une flamme et l’allumer ressemble Ă  une flamme d’une flamme existante – une des caractĂ©ristiques requises du point de vue de l’halacha d’une flamme valide. Il compare Ă©galement le filament Ă  l’intĂ©rieur d’une ampoule Ă  la mĂšche d’une bougie, en se demandant si le filament est une flamme allumĂ©e ou le sujet de la chaleur intense qui brille et Ă©met de la lumiĂšre.

La lumiĂšre produite par le filament d’une ampoule Ă©lectrique est une lumiĂšre simple. Nous dĂ©cidons cependant, conformĂ©ment Ă  Beit Hillel ( Berachot 51b), qu’une flamme de la Havdalah doit consister en plus d’une lumiĂšre (c’est pourquoi nous disons  » borei me’orei ha’esh  » et non  » shebara me’or ha’esh ”Selon Beit Shammai). Ainsi, la bĂ©nĂ©diction à Havdalah ne peut pas ĂȘtre rĂ©citĂ©e sur une ampoule Ă©lectrique.

Qu’en est-il de l’utilisation de lampes Ă©lectriques comme bougies du shabbat? 

En cas de circonstances attĂ©nuantes, les ampoules Ă©lectriques seraient autorisĂ©es. Le but des lumiĂšres du shabbat est d’amĂ©liorer la shalom bayit, la tranquillitĂ© intĂ©rieure et la lumiĂšre Ă©lectrique accomplit cette tĂąche aussi bien que les anciens types d’éclairage. Le rabbin Chelouche dĂ©clare qu’il est mĂȘme permis de rĂ©citer la bĂ©nĂ©diction appropriĂ©e lorsqu’on utilise des ampoules Ă©lectriques comme bougies du shabbat.

On pourrait donc s’attendre Ă  ce qu’il statue de la mĂȘme maniĂšre concernant les lumiĂšres de Chanukah, mais le rabbin Chelouche dĂ©clare expressĂ©ment qu’il hĂ©site Ă  le faire. Il fait remarquer que les lumiĂšres de ‘Hanoucca rappellent la mĂ©norah du temple et que les ampoules Ă©lectriques ne ressemblent manifestement pas aux flammes de la menorah dĂ©crites dans la Torah. Nous lisons dans Parashat Tetzaveh(Exode 27:20): « Ve’yikchu elecha shemen zayit zach katit lama’or, leha’alot ner tamid – Ils vous prendront de l’huile d’olive pure et pressĂ©e pour l’éclairage, afin d’allumer continuellement la lampe. ”La Torah dĂ©crit clairement une flamme naturelle Ă©clairĂ©e par de l’huile. Ainsi, une menorah Ă©lectrique ne serait pas valide.

Le rabbin Zev Dov Slonim ( Sha’arei Halacha 354) remarque que le mot      « ner », qui fait partie de la bĂ©nĂ©diction « le’hadlik ner », fait rĂ©fĂ©rence Ă  la lumiĂšre d’une bougie (ou mĂšche d’huile), qui exclurait une flamme, qui n’a pas de mĂšche. Ainsi, selon le rabbin Slonim, les lampes Ă  gaz seraient invalides Ă  la fois pour les lampes du shabbat et pour les lampes de Chanukah. Comme les lampes Ă©lectriques n’ont pas de mĂšche, on peut en dĂ©duire que la mĂȘme rĂšgle s’applique Ă  elles.

Le rabbin Ovadia Yosef, dans sa rĂ©ponse, Yechaveh Da’at (38), souligne que la dĂ©claration des Sages ( Chabbat 21) selon laquelle toutes les huiles et mĂšches pouvant ĂȘtre utilisĂ©es pour les bougies du Shabbat sont autorisĂ©es pour les lumiĂšres de Chanukah, y compris l’électricitĂ© car il produit une telle illumination fine.

Le rav Yossef note l’opinion du rabbin Isaac Shmelkes ( Beit Yitzhak , Yoreh De’ah 120: 5) selon laquelle on ne peut utiliser ni flamme Ă  gaz ni ampoule Ă©lectrique pour allumer les lampes de Chanukah, car l’huile d’olive est prĂ©fĂ©rable pour remplir la mitzva. Les lampes Ă  gaz et Ă©lectriques sont utilisĂ©es toute l’annĂ©e ; par consĂ©quent, nous ne percevons pas leur utilisation comme quelque chose d’extraordinaire et l’effet souhaitĂ© de pirsum ha’ness pourrait ne pas ĂȘtre accompli.

Cette opinion est conforme Ă  la dĂ©claration de Rema ( Orach Chayim 671: 7) selon laquelle une personne devrait «prendre soin de ne pas allumer de bougies de ‘Hanoucca lĂ  oĂč elle allume d’autres bougies, car on ne remarquera pas qu’il allume les lumiĂšres pour accomplir la mitzvah des lumiĂšres de Chanuka. » Il faut noter l’allumage des lumiĂšres de Chanuka, et cela ne peut ĂȘtre accompli que par une action hors du commun. Par consĂ©quent, conclut le rabbin Shmelkes, il ne faut pas utiliser de flamme de gaz ni d’ampoules Ă©lectriques.

Le Rabbin Ovadia Yossef n’est pas de cet avis et fait remarquer que la dĂ©claration du Rema ne mentionne que l’huile d’olive comme choix optimal, mais que les Sages incluaient d’autres moyens d’éclairage. En ce qui concerne le souci de diffĂ©rencier les ampoules Ă©lectriques allumĂ©es pour Chanukah des autres lampes environnantes, il note que la mĂ©norah de Chanukah Ă©lectrique a une forme distincte, et que son objectif est clair.

Il propose une raison diffĂ©rente pour invalider une menorah Ă©lectrique : aucune huile n’est en cause. Citant un certain nombre d’autoritĂ©s halakhique, le rabbin Ovadia Yossef a soulignĂ© que les lumieres de Chanuka doivent possĂ©der Ă  la fois de l’huile et des mĂšches. Il note cependant une autoritĂ©, le rabbin Mordechai Fogelman ( Beit Mordechai 40), qui permet Ă  quelqu’un passant prĂšs d’une synagogue arborant une menorah Ă©lectrique de rĂ©citer la bĂ©nĂ©diction de « She’asah nissim » (mais pas « Le’hadlik »)  ner » , car il n’a pas allumĂ© une lumiĂšre) à condition que la menorah est situĂ© à moins de 20 Amot au- dessus du sol.

Le rabbin Ovadia Yossef n’autorise pas la rĂ©citation de « She’asah nissim » dans un tel cas, dĂ©clarant que cela serait considĂ©rĂ© comme une beracha levatala, prononçant en vain le nom de Dieu.

Dans son rĂ©sumĂ©, le rabbin Ovadia Yossef a dĂ©clarĂ© qu’on ne remplissait pas la mitsva d’allumer des bougies de Hanoucca avec une menorah Ă©lectrique, mais convenait que si une personne n’avait pas d’autre menorah, elle devrait l’allumer sans bĂ©nĂ©diction. S’il vient plus tard sur une menora casher, il devrait allumer les lumiĂšres avec les bĂ©nĂ©dictions appropriĂ©es.

Nous voyons donc dans les diffĂ©rentes opinions (Ă  l’exception de Rabbi Shmelkes) que si l’on n’avait pas d’autre choix, une menorah Ă©lectrique pourrait ĂȘtre allumĂ©e, mais les bĂ©nĂ©dictions habituelles ne devraient pas ĂȘtre rĂ©citĂ©es, malgrĂ© la possibilitĂ© que la mitsva d’allumer les lumiĂšres de Chanukah ont Ă©tĂ© accomplies.

En ce qui concerne l’omission de la bĂ©nĂ©diction : il convient de noter que le fait de dire que cela ne constitue pas la mitsva, ni l’absence de bĂ©nĂ©diction n’affaiblit sa performance, comme le dit la Guemara (voir Berachot 15a et Rashi ad loc. Sv « Lo yitrom » et “ Beracha deRabbanan il “).

Pour l’élĂ©vation des Âmes de Louise Yoheved bat Noira Shoshana et Adina Gilda bat Louise Yoheved


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