Bonjour Philippe Karsenty, vous avez été un des rares hommes politiques à soutenir activement François Fillon dans l’épreuve qu’il vient de traverser.
Vos passages télévisés ont été très remarqués car vous avez été le seul, absolument le seul, à avoir osé vous attaquer à celui que les médias voulaient imposer pour remplacer François Fillon : Alain Juppé.
Voici d’ailleurs quelques extraits de vos passages sur BFM TV, alors que tout le monde le lâchait :
· Sur l’éventuel remplacement par Alain Juppé
· « La justice n’est pas neutre dans l’affaire Fillon »
· « Le week-end sera difficile à passer mais on va gagner »
· « Le vrai peuple a choisi Trump. Le vrai peuple veut Fillon »
· « Si on nous pique cette élection, on imposera une cohabitation »
Comment avez-vous vécu ces moments de solitude ?
C’était assez étonnant comme sensation, et même amusant, pour moi habitué à faire face à l’ordre établi et aux injonctions des médias. Les gens que je rencontrais dans la rue partageaient mon analyse et mon point de vue. En revanche, j’ai reçu de nombreux appels de politiques me disant tous unanimement : « Arrête de le défendre, on le débranche lundi et on le remplace par Juppé. » Cette idée n’a fait que renforcer ma volonté de défendre François Fillon dans l’adversité. Et puis, je n’étais pas si seul que cela, le maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromantin, l’a aussi fortement soutenu.
Avez-vous agi de façon concertée ?
Nous n’avons pas agi de façon concertée. Le plus important est qu’il ait soutenu François Fillon, d’ailleurs on l’a beaucoup vu dans les médias. C’est le principal et il l’a fait sur d’autres thématiques que moi, nous ne disions pas la même chose. Tant mieux !
Candidature à la députation à Neuilly-Puteaux-Courbevoie
Au niveau local, cela fait plusieurs mois que vous entretenez le suspense sur votre candidature aux élections législatives de juin 2017. Alors, où serez-vous candidat ?
Je suis candidat dans la circonscription où j’habite, où je suis allé au collège, au lycée et où ma mère était institutrice, celle qui regroupe Neuilly, Puteaux et une partie de Courbevoie.
Qu’est-ce qui vous a décidé à être candidat ici à Neuilly-Puteaux ?
Compte tenu de mon implantation locale, je suis le candidat naturel pour devenir le député de cette circonscription.
Mais M. Fromantin en est le député actuel. N’allez-vous pas entrer en concurrence ?
Lorsqu’il s’est présenté pour sa réélection aux municipales de 2014, Jean-Christophe Fromantin a affirmé que si la loi sur le non-cumul des mandats devait s’appliquer, il resterait maire de la ville. Je lui fais confiance, il ne sera donc pas candidat à la députation en juin 2017.
Vous-même êtes investisseur, mais aussi éditeur. Jean-Christophe Fromantin a-t-il d’autres activités ?
Oui, il a lancé avec succès l’initiative de l’exposition universelle de 2025.
Aurez-vous une étiquette pour cette élection ?
Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, m’a proposé l’investiture de son parti le mois dernier. Mais ça, c’était avant, avant le grand bazar qui a vu l’UDI s’éloigner de la candidature de François Fillon pour revenir le soutenir.
Alors, avez-vous une étiquette ?
Non, à ce stade, je n’ai pas d’étiquette. Quand j’observe comment se comportent les « dignitaires » des partis, soutenant un candidat un jour, le lâchant le lendemain, pour revenir au bercail le jour d’après, je préfère aujourd’hui rester candidat en dehors des partis. Voyons comment va se dérouler l’élection présidentielle et quel sera l’état de la France, de la Droite et du Centre à son issue. De plus, face à la confusion actuelle, il me semble qu’être hors des partis qui se déchirent est un atout. On verra plus tard, quand la situation s’éclaircira.
Je lance ma campagne car je suis légitime, probablement le plus légitime dans cette circonscription que je connais bien pour représenter des électeurs qui me connaissent bien.
Y a-t-il d’autres candidats déclarés à cette élection ?
Oui, Les Républicains ont donné leur investiture à une femme tout à fait respectable qui est actuellement députée européenne.
Mais n’y a-t-il pas d’incompatibilité entre le mandat de député européen et celui de député à l’Assemblée nationale ?
Oui, en effet, on ne peut pas être les deux à la fois. Il serait mieux que la candidate LR renonce à son mandat de député européen pour montrer qu’elle s’engage réellement dans la circonscription.
Philippe Karsenty à la mairie de Neuilly
Avez-vous eu des points de désaccord sur la gestion municipale ou les prises de position de Jean-Christophe Fromantin à l’Assemblée nationale ?
Nous avons travaillé ensemble pendant 9 ans et naturellement, nous avons eu des points de friction et c’est normal, mais les points d’accord dominaient et nous avons travaillé et coopéré ensemble efficacement pendant 9 ans.
Pourquoi avez-vous décidé d’être candidat, pour faire quoi ?
J’ai décidé d’être candidat pour porter à l’Assemblée nationale une voix que l’on n’entend pas assez dans le débat public ; celle qui demande une responsabilisation des médias et de leurs dérives, celle qui brisera les règles non écrites du politiquement correct qui bride toute expression d’une pensée trop vite caricaturée en dérapage, celle qui s’attaquera au matraquage fiscal qui a fait de la France un enfer fiscal que certains cherchent à quitter pour d’autres cieux… Je souhaite aussi que nous agissions mieux pour la sécurité, nationale et internationale. J’aimerais que la France retrouve une diplomatie cohérente et juste, à l’opposé de ce qu’on a vu depuis trop longtemps.
© Christian Larnet pour Dreuz.info.