Cette année, comme chaque année, je n’irai pas à ce dîner parce que le CRIF ne représente plus les Juifs de France depuis longtemps.
Le CRIF ne représente plus personne, ou presque. Son fonctionnement est non démocratique et ses élections sont le résultat de conciliabules de « grands électeurs » issus de microscopiques associations qui ne représentent pas les Juifs de France.
« le CRIF a abandonné ses principes et ses valeurs afin de garder accès aux allées du pouvoir »
Le CRIF était chiraquien en 1995, sarkozyste en 2007, puis il est devenu hollandais depuis 2012.
Comment expliquer ces soumissions successives quand on observe le comportement des dirigeants politiques français, tant vis-à-vis des Juifs de France que de leurs choix de politiques, intérieure et extérieure ?
Simplement parce que le CRIF a abandonné ses principes et ses valeurs afin de garder accès aux allées du pouvoir.
Le CRIF aurait dû représenter les Juifs de France auprès du pouvoir. Il ne fait plus que représenter le pouvoir auprès des Juifs de France.
Depuis 2012, cette dérive n’a fait que s’accentuer, sous l’influence d’anciens dirigeants de l’UEJF, cette pouponnière du PS où se recyclent ses anciens représentants et dont l’actuel président s’était permis de boycotter la visite d’un ministre israélien en visite à Paris, Naftali Bennet.
Ce dernier était trop à droite pour ces gauchistes invétérés et invertébrés.
Une fois intégré dans le système politique PS, ce sont ces anciens dirigeants de l’UEJF qui donnent le tampon judéo-casher à des grands assassins de Juifs tels que Mahmoud Abbas qui reçut le 21 septembre 2015, des mains d’Anne Hidalgo, la médaille de Vermeil de la Ville de Paris (Anne Hidalgo qui est, malgré cela, elle aussi invitée au dîner du CRIF).
Sous l’influence de ces gauchistes, la newsletter du CRIF est devenue une revue de presse où l’on retrouve parfois des liens vers des articles de ceux qui diffament Israël et les Juifs depuis de nombreuses années ; notamment des gens comme Claude Askolovitch ou d’autres moins connus qui soutiennent le faux reportage al Dura de Charles Enderlin.
De même, alors que le 20h de France 2 faisait la propagande du boycott d’Israël le 10 février 2016, le CRIF demandait cinq jours plus tard au chef du service politique de France 2, Nathalie Saint Cricq, d’interviewer François Fillon pour les amis du CRIF.
En fait, le CRIF se contente de la protection policière qu’offrent les pouvoirs publics aux établissements accueillant des Juifs au lieu de leur demander de s’attaquer à la racine du mal, la propagande antisioniste et antisémite diffusée par nombre de médias français, particulièrement certains médias publics tels que l’AFP, France Télévision et Radio France.
En mai prochain, le nouveau président du CRIF sera élu. En fait, il ne fera qu’entrer en fonction puisque ce système est si démocratique qu’il n’a produit qu’un seul candidat.
Le nouveau président du CRIF sera Francis Kalifat, un homme respectable à qui je souhaite bien du courage mais surtout qui, j’espère, saura réformer ce regroupement d’associations à la dérive et en déshérence afin de représenter dignement et fermement la communauté juive française qui en a tant besoin.
Philippe Karsenty
PS : merci à Pierre Jova du Figaro de m’avoir interrogé ; je m’y trouve sur la même longueur d’onde qu’Alain Finkielkraut : Le dîner du Crif, rendez-vous incontournable des politiques.