Après la mairie de Tel-Aviv, plus de quarante conseils locaux à travers Israël ont déjà annoncé qu’ils ne coopéreraient plus avec le Bureau de l’enseignement supérieur d’Avi Maoz. Aux termes des accords de coalition, ce département est soustrait à la subordination du ministère de l’Éducation et transformé en une unité structurelle du Cabinet du Premier ministre, qui sera dirigée par le président du parti Noam « famille traditionnelle valeurs » Avi Maoz.

Les participants (la plupart sont des villes laïcs ) à la campagne de boycott promettent de financer les programmes d’éducation parascolaire à partir des budgets municipaux, mais de ne pas autoriser les programmes financés par l’État qu’Avi Maoz introduira dans les écoles.

La liste des villes et villages qui « ne laisseront pas entrer les programmes selon eux « homophobes, racistes et désobligeants » d’Avi Maoz dans les écoles » est constamment mise à jour. A cette heure, 44 conseils locaux et régionaux ont rejoint la campagne de boycott politique, dont presque toutes les grandes villes du centre du pays – Tel Aviv, Ramat Gan, Rishon LeZion, Holon, Herzliya, Givatayim, Od Hasharon, Ramat HaSharn, Kfar Saba, Modiin, ainsi que Arad, Tel Mond, Kfar Yona, Yavne, Nesher, Ness Ziona et bien d’autres.

Le chef du conseil régional de Haute Galilée, Giora Seltz, a écrit sur Facebook ce qu’il considère comme la justification de la campagne de boycott :

« Pour que nos enfants gardent le sourire. Il est important d’expliquer aux parents, aux habitants et, en premier lieu, aux employés du système éducatif, que les programmes éducatifs, leur contenu dans 120 jardins d’enfants et crèches et 12 écoles du conseil régional seront déterminés, conduits et contrôlés par les directeurs de ces établissements, enseignants en coopération avec les parents, selon la vision du monde du conseil régional et de ses responsables. C’était ainsi, et ce sera ainsi. »

Vendredi, le Premier ministre sortant Yair Lapid a appelé au boycott des programmes d’Avi Maoz. Netanyahu a répondu en accusant Lapid d’« incitation à la rébellion contre le gouvernement légitime ». Cependant, l’appel de Lapid n’était qu’une réponse à la réaction des services municipaux de l’éducation, indignés par le transfert des pouvoirs du ministère de l’Éducation à un politicien d’extrême droite.

Mais l’extreme gauche est aussi « extreme » et cela n’a pas gêné Lapid à en faire des pleins acteurs dans l’ancien gouvernement. Concernant le programme éducatif de Maoz, pourquoi ces villes n’en veulent pas au point de perdre le financement de l’Etat ?

Le programme de Maoz vise à empêcher l’enseignement des « études de genre » dans les écoles primaires.

« En ce qui me concerne, ce gouvernement doit adopter ce projet de loi. C’est une prérogative », a-t-il déclaré.

« Nous sommes ici pour renforcer l’identité juive de l’État et pour renforcer le système éducatif », a-t-il dit, signalant qu’il exigerait également que le ministère de l’Éducation mette au rebut des « programmes d’études progressistes », sans préciser lesquels.

Selon l’Association pour l’égalité LGBTQ en Israël, 80 % des jeunes de la communauté ont déclaré avoir été victimes de violence ou de haine à l’école en raison de leur identité.

Hila Peer, présidente de l’association, a déclaré que la nomination de Maoz « devrait inquiéter tous les parents en Israël ».

« C’est un abandon de la jeunesse LGBTQ « , a-t-elle déclaré. « Netanyahu et le Likud doivent mettre fin à ce péril dès maintenant. Nous ne resterons pas sans rien faire et ne permettrons pas que nos enfants soient abandonnés. »

L’organisation Israel Gay Youth a déclaré : « La raison pour laquelle ils veulent contrôler la pensée et l’esprit des garçons et des filles d’Israël est claire. Si cela se produit, le Likud et Benjamin Netanyahu abandonneront les écoles. Il s’agit d’une démarche dangereuse qui risque de coûter cher aux étudiants israéliens. »

Maoz a déclaré à la chaîne – notoirement de droite – que son parti demanderait également la fermeture de la section égalitaire du mur Occidental, une zone utilisée principalement par les Juifs réformés, mais aussi par certains Juifs orthodoxes plus libéraux, qui préfèrent éviter l’emplacement principal où les hommes et les femmes sont séparés pour des cérémonies de bar mitzvah et de bat mitzvah en plus petits comités. La section égalitaire, également connue sous le nom d’Ezrat Yisrael et d’Arche de Robinson, est située dans une zone située au sud de la section principale et dispose de sa propre entrée.