Plus de 60 % des tunnels du Hamas encore intacts : l’aveu inquiétant d’un responsable israélien

Alors que le cessez-le-feu semble tenir à Gaza, un haut responsable israélien a admis que « plus de 60 % des tunnels du Hamas sont encore existants et n’ont pas été détruits ». Cette déclaration, rapportée par Kan 11 et confirmée par Ynet, révèle l’ampleur d’un défi sécuritaire colossal : malgré une année entière d’opérations terrestres et aériennes, le réseau souterrain du Hamas demeure en grande partie opérationnel.

Le chiffre glace autant qu’il interroge. Les tunnels — surnommés « le métro de Gaza » — constituent depuis plus d’une décennie l’épine dorsale de l’appareil militaire du Hamas : galeries de contrebande, caches d’armes, postes de commandement et voies d’infiltration vers Israël. Tsahal en a détruit des centaines, mais les analystes estiment que le réseau complet s’étendait, avant la guerre, sur plus de 500 kilomètres.

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Le colonel (rés.) Ronen Itsik, spécialiste de la doctrine militaire israélienne, explique dans The Jerusalem Post :

« Les tunnels sont l’outil stratégique du Hamas. Chaque fois qu’on en détruit dix, ils en reconstruisent quinze, plus profonds et plus complexes. »

Selon les services de renseignement israéliens, nombre de ces tunnels sont encore partiellement accessibles, notamment dans les zones de Khan Younès et de Zeitoun. Certains serviraient désormais à cacher des corps d’otages ou à abriter des chefs de brigade survivants. Une partie du réseau s’étend également sous les infrastructures civiles — écoles, hôpitaux, mosquées — rendant toute opération de neutralisation particulièrement délicate sur le plan humanitaire.

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Les ingénieurs de Tsahal, épaulés par des robots de forage et des drones à capteurs thermiques, poursuivent un travail de détection et de cartographie. Le ministère de la Défense a confirmé que « la guerre souterraine » se poursuit, même pendant la trêve. « Chaque tunnel encore debout est une menace pour nos soldats et nos civils », a déclaré un officier du génie militaire.

Cette situation relance le débat politique à Jérusalem. Certains membres de la Knesset critiquent la lenteur du gouvernement, estimant que la destruction complète des tunnels devait constituer un objectif absolu avant toute négociation. D’autres rappellent que le coût humain d’une telle opération serait insoutenable : nombre de tunnels traversent des zones densément peuplées où le Hamas utilise les civils comme boucliers humains.

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Pour Israël, le dilemme est stratégique. D’un côté, un cessez-le-feu fragile qu’il faut maintenir pour permettre la reconstruction et le retour des otages ; de l’autre, une infrastructure terroriste prête à renaître sous les pieds des habitants. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou l’a reconnu à demi-mot :

« Nous avons porté des coups très durs au Hamas, mais il reste encore beaucoup à faire. Tant qu’un seul tunnel subsiste, la menace demeure. »

Les experts rappellent que le Hamas a perfectionné ses méthodes. En utilisant des matériaux civils et en dissimulant les chantiers dans les ruines, l’organisation a appris à reconstruire sans éveiller les radars israéliens. Le renseignement militaire redoute déjà une « reconstitution progressive » du réseau dès la fin officielle de la guerre.

Les États-Unis suivent cette question de près. Le Département d’État, tout en saluant la « retenue » d’Israël pendant la trêve, reconnaît que « la neutralisation complète du système souterrain prendra des années ». Washington encourage l’usage de technologies de détection partagées entre Israël et ses alliés du Golfe, notamment les Émirats arabes unis, qui ont proposé leur aide logistique.

Pour les habitants du sud d’Israël, notamment à Sdérot et Nirim, cette réalité ravive l’angoisse. Chaque vibration sous la terre, chaque bruit sourd la nuit, fait resurgir la peur des infiltrations. Les tunnels ne sont pas seulement une menace militaire : ils sont devenus un symbole du cauchemar collectif israélien — celui d’un ennemi invisible qui renaît sans cesse.

Dans la doctrine sécuritaire israélienne, cette guerre des profondeurs redéfinit les priorités. L’armée devra investir dans des solutions de géodétection automatisées, dans le bétonnage systématique des zones frontalières et dans la surveillance satellitaire continue. Car si le Hamas garde encore ses tunnels, c’est que la prochaine bataille pourrait, une fois encore, partir de sous terre.

Sources :


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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