Une violente controverse a éclaté en Israël autour de la procureure militaire générale sortante, Yifat Tomer Yerushalmi, à la suite de déclarations extrêmement accusatrices de l’avocat Yoram Sheftel. Invité ce matin sur la radio Galei Israël, dans l’émission Paamayim Hafoukh animée par Avi Grinzeig et l’avocate Yiska Bina, Sheftel a lancé une attaque frontale contre la haute responsable juridique de Tsahal, l’accusant d’avoir indirectement causé la mort de dizaines de soldats israéliens durant la guerre.
Dès le début de son intervention, Yoram Sheftel a employé des termes particulièrement durs, affirmant que la procureure militaire devait, selon lui, faire l’objet d’une enquête pour « aide à l’ennemi en temps de guerre ». Il a soutenu que les avis juridiques émis par Yifat Tomer Yerushalmi auraient été « mensongers » et contraires au droit international, et qu’ils auraient eu pour effet de restreindre gravement la liberté d’action opérationnelle de l’armée israélienne sur le terrain.
Selon Sheftel, certaines décisions juridiques prises au début de l’offensive terrestre ont empêché Tsahal d’utiliser des moyens destinés à neutraliser des engins explosifs, au motif qu’ils pouvaient causer des dommages environnementaux ou exposer des civils palestiniens à des risques collatéraux. Il a affirmé que ces interdictions auraient forcé les soldats à opérer dans des conditions beaucoup plus dangereuses, conduisant, selon ses propos, à des pertes humaines évitables. « Ces avis ont littéralement lié les mains de l’armée », a-t-il déclaré, ajoutant que l’état-major avait suivi ces directives au détriment de la sécurité des combattants.
Les propos de l’avocat ont immédiatement suscité de vives réactions, tant dans les milieux politiques que médiatiques. Pour ses détracteurs, ces accusations relèvent d’une attaque personnelle grave, non étayée par des preuves publiques, contre une fonction essentielle au respect du cadre légal de l’action militaire. D’autres voix, en revanche, estiment que ce débat reflète un malaise plus profond au sein de la société israélienne, concernant le rôle du droit et des juristes militaires en temps de guerre asymétrique.
Cette polémique intervient dans un contexte déjà tendu autour de la hiérarchie juridique de l’État. Il y a quelques ימים, le journaliste Avishai Grinzeig avait révélé sur la chaîne i24NEWS que le général de brigade Gal Asael, adjoint de la procureure militaire sortante, aurait déclaré lors de son interrogatoire que l’ensemble de ses actions avaient été « accompagnées et guidées » par le bureau de la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara. Cette révélation a relancé les accusations de politisation excessive des décisions juridiques liées à la conduite de la guerre.
L’affaire dite de la « procureure militaire » est devenue en quelques jours un symbole des fractures internes en Israël, entre ceux qui considèrent que les contraintes juridiques sont indispensables pour préserver la légitimité internationale de Tsahal, et ceux qui estiment qu’elles ont coûté des vies sur le champ de bataille. À ce stade, aucune procédure judiciaire officielle n’a été annoncée à l’encontre de Yifat Tomer Yerushalmi, et les accusations portées par Yoram Sheftel restent de nature déclarative.
Alors que la guerre a profondément marqué la société israélienne et ravivé les débats sur la responsabilité, la chaîne de commandement et les décisions prises avant et pendant les combats, cette affaire illustre la tension croissante entre impératifs sécuritaires et cadres juridiques. Elle souligne aussi à quel point la question de la responsabilité des décideurs civils et militaires demeure l’un des sujets les plus explosifs du débat public israélien actuel.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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