Polémique autour de Rami Levy : clients en colère face aux livraisons et au service

La chaîne de supermarchés israélienne Rami Levy, réputée pour ses prix bas, est au cœur d’une tempête médiatique. Sur les réseaux sociaux, de nombreux clients dénoncent des problèmes récurrents dans les livraisons en ligne, la qualité des produits et le service client. Les critiques, parfois teintées d’accusations identitaires, soulignent une crise de confiance grandissante envers l’enseigne.

Une vague de témoignages négatifs

En l’espace de quelques heures, des centaines de commentaires ont afflué sur X (anciennement Twitter) et Facebook, pointant du doigt la mauvaise expérience d’achat chez Rami Levy. Une utilisatrice témoigne : « La voiture de livraison arrive avec de la musique de Gaza à plein volume, trois enfants de 10 ans descendent et insistent pour entrer dans la maison. Et au final, il manque la moitié des produits ! ».

D’autres partagent des anecdotes encore plus choquantes : « Ils ont renversé de l’eau de Javel sur mes courses devant ma porte et m’ont compensée avec un pain ! ». Plusieurs internautes racontent avoir reçu des commandes erronées, des produits substitués sans avertissement ou encore des fruits et légumes « pas frais du tout ».

Identité des livreurs et polémique sociale

Une part des critiques prend une tournure identitaire. Certains évoquent un sentiment d’« insécurité » dans les magasins ou dans les livraisons, parlant de « supermarchés des cousins » — une expression connotée en Israël, visant les employés arabes. « Pourquoi ne dit-on jamais qui sont les livreurs ? », interroge un internaute, tandis qu’un autre ironise : « Les livreurs, c’est des Suédois ? ».

Ce ton révèle une tension plus large dans la société israélienne : au-delà de la question logistique, la polémique sur Rami Levy devient aussi un miroir des crispations communautaires.

Un problème structurel des livraisons

Certains anciens employés tentent toutefois de nuancer. Un ex-salarié affirme : « Les livraisons ne sont pas assurées directement par Rami Levy mais par des sous-traitants différents selon les régions. Le choix de ces partenaires est discutable, mais on ne peut pas mettre tout sur le dos du supermarché. »

Cette remarque pointe un problème structurel : la sous-traitance, qui entraîne souvent une perte de contrôle sur la qualité du service.

Comparaisons avec les concurrents

Face à ces critiques, de nombreux clients appellent à se tourner vers des alternatives : Yochananof, Osher Ad, ou encore des enseignes locales comme Boom. « Il n’y a rien de mieux qu’Osher Ad », écrit un internaute. « Pourquoi continuer à enrichir un monopole ? », ajoute un autre en relayant une campagne contre la concentration du marché alimentaire israélien.

La concurrence, plus agressive depuis la flambée du coût de la vie, pourrait profiter de cette crise d’image de Rami Levy pour attirer de nouveaux consommateurs.

Réputation ternie et silence officiel

Pour l’heure, la direction de Rami Levy n’a pas publié de réponse officielle à cette vague de critiques. Mais l’affaire fragilise l’image d’une enseigne longtemps perçue comme la « championne du consommateur » en Israël, synonyme de prix cassés et de démocratisation de la grande distribution.

Le silence de la chaîne risque de renforcer le sentiment d’abandon chez les clients déçus. Après des années où Rami Levy incarnait la lutte contre le coût de la vie, elle apparaît aujourd’hui comme une marque déconnectée des attentes de ses usagers.

La controverse sur Rami Levy dépasse le cadre des courses ratées. Elle révèle les limites d’un modèle centré sur le prix bas, au détriment parfois de la qualité du service et de la transparence. Elle reflète aussi une fracture sociale israélienne, où la méfiance vis-à-vis de certains employés ou sous-traitants se mélange aux frustrations de consommateurs en quête de fiabilité.

Dans un contexte où le coût de la vie reste explosif, l’enseigne risque de payer cher cette perte de confiance, sauf à réagir rapidement par une réforme de ses services de livraison et une communication claire.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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