Polémique aux Francofolies de Spa : la présence d’Amir, chanteur franco-israélien, provoque des annulations

À l’approche des Francofolies de Spa, le célèbre festival musical belge, une nouvelle polémique vient troubler la programmation : la participation du chanteur franco-israélien Amir, connu pour sa carrière post-The Voice et sa représentation de la France à l’Eurovision, suscite la grogne de plusieurs artistes. En cause : ses prises de position favorables à Israël qui, dans le climat actuel, deviennent un motif de boycott assumé.

Selon le média belge Sudinfo, plusieurs artistes ont exprimé leur malaise à l’idée de partager l’affiche avec Amir, qu’ils accusent d’avoir soutenu ouvertement l’armée israélienne et de refuser de qualifier la situation à Gaza de « génocide ». Malgré cette contestation, la majorité des artistes programmés, dont Colt, Lovelace, Nicou, Lauravioli et SMR, ont maintenu leur venue au festival.

Seule exception notable : la chanteuse Yoa, 25 ans, qui a annoncé via Instagram qu’elle renonçait à son concert prévu le 18 juillet. Dans son message, elle invoque ses « convictions sociales, politiques et humanistes » pour justifier son retrait, regrettant qu’Amir soit, selon elle, complice d’un « déni de génocide en Palestine » et soutien actif de Tsahal.

Cette décision alimente un débat plus large sur la place du militantisme politique dans la sphère culturelle. La tendance au boycott d’artistes israéliens, souvent encouragée par des mouvements comme le BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), s’invite ainsi au cœur des festivals européens. Faut-il bannir un artiste pour ses opinions ou ses nationalités ? La question divise. D’autant plus qu’Amir, artiste populaire et apprécié du public francophone, s’est toujours défendu d’associer sa carrière musicale à des causes politiques.

Cette affaire fait écho à d’autres controverses récentes où la culture est instrumentalisée à des fins idéologiques. Rappelons que la Belgique n’en est pas à son premier boycott culturel : l’année dernière, plusieurs cinéastes avaient demandé l’exclusion de films israéliens de certains festivals locaux. Une dynamique qui s’intensifie avec chaque résurgence du conflit israélo-palestinien.

Dans les réseaux sociaux, les réactions se divisent : certains saluent le courage de Yoa, d’autres dénoncent une hypocrisie qui vise à stigmatiser les artistes juifs ou israéliens dès qu’ils refusent de diaboliser Israël. Un internaute résume : « Si Amir soutient Israël, il est persona non grata. Si un autre soutient le Hamas, c’est un acte militant. Deux poids, deux mesures. »

Pendant que la polémique enfle, les organisateurs des Francofolies de Spa n’ont pas encore commenté officiellement la situation, mais la présence d’Amir est maintenue. Le chanteur n’a pas encore réagi publiquement, mais ses précédentes interventions ont toujours affirmé son attachement à la paix et à la coexistence, tout en assumant son identité israélienne.

Pour suivre l’évolution de la situation et les controverses culturelles autour d’Israël :

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