Portugal : Nous dĂ©placerons l’ambassade lorsque JĂ©rusalem sera la capitale de deux États

Le Portugal ne dĂ©mĂ©nagerait son ambassade Ă  JĂ©rusalem que lorsque la ville serait la capitale Ă  la fois de l’État d’IsraĂ«l et de l’État de Palestine, a dĂ©clarĂ© le ministre portugais des Affaires Ă©trangĂšres Santos Silva au Jerusalem Post lors de sa visite de deux jours.

Son pays n’a pas l’intention de suivre les États-Unis sur cette question, a-t-il dĂ©clarĂ© alors qu’il Ă©tait assis sur la terrasse de l’hĂŽtel King David Ă  JĂ©rusalem, situĂ© dans la partie ouest de la ville.

Le Portugal n’envisagerait une telle dĂ©marche, a-t-il dit, que « le jour oĂč il pourra mettre les deux ambassades Ă  JĂ©rusalem, celle du Portugal en IsraĂ«l et celle du Portugal en Palestine ».

Lorsqu’on lui a demandĂ© s’il considĂ©rait l’endroit oĂč il Ă©tait assis comme faisant partie d’IsraĂ«l, il a rĂ©pondu : «Je pense que c’est un fait.»

Mais lorsqu’on lui a demandĂ© s’il considĂ©rait JĂ©rusalem comme la capitale d’IsraĂ«l, il a rĂ©pondu avec prĂ©caution : «Vous savez que l’ambassade du Portugal est Ă  Tel Aviv».

Silva est arrivĂ© en IsraĂ«l tard dimanche soir, dans le cadre d’une visite beaucoup plus mĂ©diatisĂ©e du conseiller principal amĂ©ricain de la Maison Blanche, Jared Kushner, lundi, suivie du dĂ©part mardi d’un DĂ©lĂ©gation conjointe israĂ©lo-amĂ©ricaine au Maroc pour signer les premiers documents concernant la normalisation des relations entre JĂ©rusalem et Rabat.

Silva a fait face Ă  la pandĂ©mie de COVID-19 pour se rendre en IsraĂ«l et dans les territoires palestiniens quelques jours Ă  peine avant les vacances de NoĂ«l, dans le cadre de ses travaux prĂ©paratoires avant que son pays ne soit promu Ă  la prĂ©sidence du Conseil de l’Union europĂ©enne en janvier.

L’Allemagne a utilisĂ© cette position pour tenter de dĂ©samorcer les tensions entre l’UE et IsraĂ«l sur deux questions majeures : le conflit israĂ©lo-palestinien et l’Iran. Il a invitĂ© le ministre des Affaires Ă©trangĂšres Gabi Ashkenazi Ă  une rĂ©union de ses homologues de l’UE et a Ă©voquĂ© la reprise du Conseil d’association UE-IsraĂ«l, qui s’est rĂ©uni pour la derniĂšre fois en 2012.

M. Silva, Ă  JĂ©rusalem, a Ă©voquĂ© la nĂ©cessitĂ© de relations chaleureuses entre IsraĂ«l et l’UE et l’importance d’une rĂ©union du Conseil d’association UE-IsraĂ«l. Il a notĂ© les points de dĂ©saccord avec IsraĂ«l, mais a dĂ©clarĂ© qu’il voulait aborder les questions Ă  partir d’un lieu de dialogue.

À l’instar des Allemands, il a dĂ©clarĂ© que la promesse d’IsraĂ«l de suspendre l’annexion des colonies de JudĂ©e et de Samarie en Ă©change d’accords de normalisation avec les Émirats arabes unis et BahreĂŻn avait ouvert la porte Ă  l’amĂ©lioration des relations entre IsraĂ«l et le pays. UE.

« Il Ă©tait important que le processus de normalisation signifiait la suspension des plans d’annexion », a dĂ©clarĂ© Silva lors d’un entretien avec le Post lundi soir. « Cela nous a permis de voir la future conversation et la coopĂ©ration avec IsraĂ«l sous un jour beaucoup plus positif », a dĂ©clarĂ© Silva.

Il a averti que si IsraĂ«l renonçait Ă  cet engagement, le potentiel d’amĂ©liorer les relations entre IsraĂ«l et l’UE serait compromis. «Ce serait un gros problĂšme pour nous. Ce serait un obstacle Ă  l’approfondissement de la coopĂ©ration entre les deux entitĂ©s », a-t-il dĂ©clarĂ©. Il lui a Ă©tĂ© expliquĂ©, a dit Silva, que « la normalisation Ă©tait le contraire de l’annexion ».

Silva a parlĂ© positivement des accords d’Abraham, nĂ©gociĂ©s par les États-Unis, sous la rubrique desquels des accords arabo-israĂ©liens ont Ă©tĂ© conclus. Silva a dĂ©clarĂ© que les accords ont donnĂ© une nouvelle vie Ă  la rĂ©gion et au processus de paix gelĂ© avec les Palestiniens. L’entrĂ©e du prĂ©sident Ă©lu amĂ©ricain Joe Biden Ă  la Maison Blanche ouvrirait Ă©galement de nouvelles possibilitĂ©s dans ce domaine, a-t-il dĂ©clarĂ©.

« Nous devons examiner attentivement les changements récents dans la région et ensuite créer les conditions pour la relance des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens », a-t-il dit.

« Les Palestiniens et les IsraĂ©liens » en ont besoin, a dĂ©clarĂ© Silva, ajoutant que l’UE voulait aider Ă  faciliter ce processus.

C’est un message qu’il a emportĂ© avec lui lorsqu’il s’est rendu mardi Ă  Ramallah avant de rentrer au Portugal en fin d’aprĂšs-midi.

Le Premier ministre de l’AutoritĂ© palestinienne Muhammed Shtayyeh et le ministre des Affaires Ă©trangĂšres de l’AutoritĂ© palestinienne Riyad Malki ont appelĂ© le Portugal Ă  reconnaĂźtre unilatĂ©ralement le statut d’État palestinien. C’est une demande que le Portugal a rejetĂ©e car il estime qu’une telle mesure ne devrait ĂȘtre prise que par consensus avec l’ensemble de l’Union europĂ©enne, et Ă  l’heure actuelle, le bloc est divisĂ© sur la question.

Le parlement portugais a demandĂ© Ă  son gouvernement de reconnaĂźtre le statut d’État palestinien ; Mais Ă  ce jour, l’Union europĂ©enne et le gouvernement portugais soutiennent que la reconnaissance du statut d’État palestinien ne pourrait intervenir qu’aprĂšs la conclusion d’un accord sur le statut final de la rĂ©solution du conflit dans lequel deux États sont prĂ©vus.

Mais le Portugal et l’UE conviennent avec l’AutoritĂ© palestinienne que les contours d’une solution Ă  deux États doivent ĂȘtre basĂ©s sur les lignes d’avant 1967 avec JĂ©rusalem-Est en tant que capitale palestinienne.

Le Portugal et l’UE s’opposent aux activitĂ©s de « colonisation » israĂ©lienne.

Silva a parlĂ© au Post de ce dĂ©saccord, expliquant que son pays et l’UE s’opposent Ă  toute activitĂ© de colonisation et Ă  la pratique israĂ©lienne de dĂ©molir les structures palestiniennes illĂ©gales.

« Nous devons persister Ă  appeler nos amis israĂ©liens Ă  ne pas continuer les dĂ©molitions », a dĂ©clarĂ© Silva, ajoutant qu’il Ă©tait particuliĂšrement prĂ©occupĂ© par la dĂ©molition par IsraĂ«l des structures financĂ©es par l’UE pour les Palestiniens. La dĂ©cision de l’UE de poursuivre cette construction sans permis, qui est difficile Ă  obtenir, a Ă©tĂ© un point de discorde entre l’UE et IsraĂ«l.

Il a notĂ© qu’en dĂ©pit des dĂ©saccords avec IsraĂ«l, il considĂ©rait les relations entre les deux pays comme trĂšs importantes, Ă  la fois en raison de liens historiques et en raison de liens contemporains et de caractĂ©ristiques similaires.

« Nous sommes des pays proches », a-t-il déclaré.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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