LâUnion europĂ©enne a admis aujourdâhui (mardi) quâun citoyen suĂ©dois, qui travaille dans son service diplomatique, est emprisonnĂ© en Iran depuis plus de 500 jours. LâidentitĂ© du dĂ©tenu, Johan Flodros, 33 ans, est jusquâĂ prĂ©sent restĂ©e totalement secrĂšte pour toutes les parties impliquĂ©es â lâIran, la SuĂšde et lâUnion europĂ©enne â et Ă Bruxelles, il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© quâil avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© seulement aprĂšs les dĂ©tails de lâaffaire qui a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e hier dans le journal « New York Times ».
La personne qui a confirmĂ© aujourdâhui lâinformation du « Times » est le ministre des Affaires Ă©trangĂšres de lâUnion europĂ©enne, Joseph Borrell, et il lâa fait malgrĂ© le fait que la SuĂšde a Ă©galement refusĂ© hier soir de rĂ©vĂ©ler officiellement lâidentitĂ© de Flodros et a seulement dĂ©clarĂ© quâelle sâefforçait de libĂ©rer « un homme dâune trentaine dâannĂ©es » qui a Ă©tĂ© emprisonnĂ© en Iran. Le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres de Stockholm a soulignĂ© que la rĂ©vĂ©lation du nom du dĂ©tenu pourrait nuire aux efforts visant Ă le libĂ©rer et rendre lâaffaire « plus complexe ».
MalgrĂ© cela, Burrell a spĂ©cifiquement mentionnĂ© le nom de Flodros ce matin lors dâune conversation avec des journalistes lors de sa visite en Espagne, et a Ă©galement confirmĂ© quâil travaillait au service extĂ©rieur de lâUnion. Il a accusĂ© TĂ©hĂ©ran dâavoir arrĂȘtĂ© Flodros « illĂ©galement » et a soulignĂ© que lâUnion a travaillĂ© et continuera de travailler continuellement pour le libĂ©rer : « Chaque fois que nous avons eu une rĂ©union diplomatique, Ă tous les niveaux, nous avons mis cette question sur la table », a-t-il dĂ©clarĂ©. . « Câest dĂ©finitivement une prioritĂ© pour nous, il est dans nos cĆurs et nous ne nous arrĂȘterons pas tant que Flodros ne sera pas libre. »
Borrell a ajoutĂ© que Bruxelles travaillait en Ă©troite collaboration avec la famille de Flodros et le gouvernement de Stockholm. « Je tiens Ă souligner que moi-mĂȘme et mes Ă©quipes Ă tous les niveaux et avec les institutions europĂ©ennes travaillons en coopĂ©ration avec les autoritĂ©s suĂ©doises, qui ont la responsabilitĂ© premiĂšre dâassurer la protection consulaire, ainsi quâavec sa famille, qui fait pression sur lâIran pour le libĂ©rer. »
Flodros, selon le New York Times dâhier, a travaillĂ© auparavant dans plusieurs institutions de lâUnion europĂ©enne et son image a mĂȘme Ă©tĂ© affichĂ©e dans une campagne publicitaire de lâUnion destinĂ©e Ă recruter de jeunes SuĂ©dois. Selon le rapport, il Ă©tait membre de la dĂ©lĂ©gation du service extĂ©rieur pour les affaires de lâAfghanistan, voisin de lâIran, et dans le cadre de ses fonctions, il a effectuĂ© plusieurs visites officielles en RĂ©publique islamique, qui se sont terminĂ©es sans incident inhabituel.
Son arrestation le 17 avril dernier nâa pas eu lieu lors dâune telle visite officielle, mais lors de vacances quâil a passĂ©es en Iran avec des amis suĂ©dois. Flodros, selon le rapport, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© Ă la la fin de ses vacances, alors quâil se trouvait dĂ©jĂ Ă lâaĂ©roport. Depuis, il est dĂ©tenu dans la tristement cĂ©lĂšbre prison « Evin » Ă TĂ©hĂ©ran, une prison oĂč sont dĂ©tenus plusieurs prisonniers Ă©trangers ou possĂ©dant la double nationalitĂ©.
LâIran a rĂ©vĂ©lĂ© avoir arrĂȘtĂ© un citoyen suĂ©dois seulement en juillet de lâannĂ©e derniĂšre, soit trois mois plus tard, sans mentionner son nom. MĂȘme Ă cette Ă©poque, cette dĂ©cision Ă©tait considĂ©rĂ©e comme une tentative de TĂ©hĂ©ran de faire pression sur Stockholm pour quâelle libĂšre lâancien responsable iranien Hamid Nouri de la prison suĂ©doise. Nouri, un ancien haut responsable du systĂšme judiciaire de la RĂ©publique islamique, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© dans un aĂ©roport suĂ©dois en 2019 et y a Ă©tĂ© reconnu coupable lâannĂ©e derniĂšre de meurtre et de violation du droit international pour sa participation Ă lâexĂ©cution de milliers dâopposants au rĂ©gime en 1988.
La sentence a ensuite provoquĂ© une crise diplomatique avec TĂ©hĂ©ran, qui a rappelĂ© son ambassadeur de Stockholm. Seulement deux semaines plus tard, le mĂȘme message iranien est arrivĂ© concernant lâarrestation du citoyen suĂ©dois soupçonnĂ© dâespionnage.
Un autre citoyen suĂ©dois, Ahmed Reza Jalali , mĂ©decin et maĂźtre de confĂ©rences Ă lâInstitut Karolinska de Stockholm, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en Iran. Jalali a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en avril 2016 et condamnĂ© Ă mort au motif quâil Ă©tait un espion au service dâIsraĂ«l. LâIran est accusĂ© de lui avoir transmis des informations destinĂ©es Ă contribuer Ă lâassassinat de scientifiques nuclĂ©aires de haut niveau. Dans le passĂ©, des membres de sa famille ont affirmĂ© quâil Ă©tait Ă©galement utilisĂ© par lâIran comme monnaie dâĂ©change pour faire pression sur la SuĂšde et la forcer Ă libĂ©rer lâancien responsable iranien de prison.
LâIran, rappelons-le, arrĂȘte rĂ©guliĂšrement sans raison des citoyens Ă©trangers, principalement des EuropĂ©ens et des AmĂ©ricains, et les accuse ensuite dâespionnage â une conduite qui en Occident est appelĂ©e « diplomatie des otages » : en Europe et aux Ătats-Unis, ils prĂ©tendent que câest la voie de TĂ©hĂ©ran de les faire chanter et de les obliger Ă libĂ©rer les prisonniers iraniens dĂ©tenus pour actes terroristes.
Le mois dernier, un accord dâĂ©change de prisonniers a Ă©tĂ© conclu entre TĂ©hĂ©ran et Washington et, selon certaines informations, lâIran devrait libĂ©rer cinq citoyens amĂ©ricains en Ă©change de la libĂ©ration de plusieurs prisonniers iraniens dĂ©tenus aux Ătats-Unis et du dĂ©gel de six milliards de dollars gelĂ©s par la CorĂ©e du Sud . Les prisonniers amĂ©ricains ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s de la prison dâEvin, oĂč ils Ă©taient dĂ©tenus jusquâĂ prĂ©sent, mais ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s en rĂ©sidence surveillĂ©e en Iran jusquâĂ ce que lâargent soit libĂ©rĂ©. ââCet accord de prisonniers est Ă©galement considĂ©rĂ© comme faisant partie dâune dĂ©marche plus large pour parvenir Ă un accord entre lâIran et lâOccident afin de rĂ©duire les tensions autour de son programme nuclĂ©aire.
La « diplomatie du kidnapping » de lâIran lui a permis de conclure un autre accord cette annĂ©e et, en mai, la Belgique a libĂ©rĂ© lâofficier des renseignements iranien Asdullah Asadi , qui a purgĂ© une peine de 20 ans de prison sur son territoire pour avoir projetĂ© de faire exploser un rassemblement dâexilĂ©s iraniens prĂšs de Paris il y a cinq ans. En Ă©change, lâIran a libĂ©rĂ© un humanitaire belge et trois autres citoyens europĂ©ens.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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