L’Azerbaïdjan a historiquement été un foyer silencieux et favorable aux Juifs depuis l’époque où ils ont été persécutés injustement en Europe de l’Est ou au Proche Orient. Les Juifs sont considérés comme une nation fiable pour le peuple de ce pays de majorité musulmane. Bien sûr l’Azerbaïdjan a réussi passer un parcours exemplaire de la sécularisation de l’islam, un défi préoccupant pour la plupart des sociétés du golfe Arabo-Persique. Mais le cas azerbaïdjanais du vivre-ensemble nous permette de constater que les musulmans et Juifs ont vécu ensemble dans la bonté et l’amitié, essayant toujours de respecter les valeurs religieuses, culturelles et sociales de l’autre. De plus, les membres des deux groupes religieux sont intéressés à maintenir cette amitié. Aucun Juif n’a encore vu de discrimination raciale ou religieuse en Azerbaïdjan.
Israël et l’Azerbaïdjan : une relation à toute épreuve
L’Azerbaïdjan est l’un des rares pays musulmans à entretenir de solides relations avec Israël. Israël est devenu le quatrième État à reconnaître l’indépendance de l’Azerbaïdjan après la déclaration en 18 octobre 1991. Cependant, la coopération et les relations amicales entre les Juifs et les Azerbaïdjanais ont des racines plus profondes. Sa location sur la fameuse Route de la Soie, sa richesse d’hydrocarbures et le climat convivial de l’Azerbaïdjan à l’égard des Juifs ont fait de ce beau pays une destination attractive pour les Juifs du Monde. Historiquement la tradition religieuse et culturelle des Juifs en Azerbaïdjan est considérée comme faisant partie du riche héritage du multiculturalisme du peuple azerbaïdjanais. Les Juifs fonctionnaient habituellement comme une nation ethnique active qui jouait un rôle puissant et considérable dans l’administration politique et économique de la société azerbaïdjanaise. En outre, ils ont contribué au développement des services scientifiques et technologiques en Azerbaïdjan.
L’Etat hébreu est le leader mondial des spyware, les logiciels d’espionnage et le plus inviolable du Moyen-Orient qui a des intérêts géopolitiques et géoéconomiques communs avec l’Azerbaïdjan dans le Caucase du Sud et la région de la mer Caspienne. La coopération renforcée entre deux pays se développe avec succès dans tous les azimuts, tels que le commerce, l’énergie, les technologies, la science, le tourisme, l’agriculture, la médecine et la défense. L’Azerbaïdjan est considéré comme un partenaire stratégique et important pour les élites politiques et militaires israéliennes, ce partenariat a été consolidé durant le gouvernement de Benjamin Netanyahu, actuel Premier ministre et le chef du parti Likoud en Israël. Le partenariat israélo-azerbaïdjanais ne repose pas seulement sur la coopération politique, économique et énergétique, mais aussi sur le partage de liens culturels entre deux pays, en raison du fait qu’il existe un héritage ethnique-culturel juif en Azerbaïdjan. Les élites israéliennes et les diasporas juives plus influentes du Monde sont conscientes que les droits civiques des Juifs ethniques ont été sauvegardés dans l’Azerbaïdjan multiculturel, en conséquence les Juifs ont pratiqué leur propre tradition culturelle, ethnique et religieuse, ainsi que pour recevoir une éducation dans leur propre langue.
Coopération stratégique et de défense
Les relations entre Israël et l’Azerbaïdjan ont été comme un « iceberg » avec la plupart des relations étant sous la surface et seulement le bord visible. L’Azerbaïdjan et Israël sont confrontés à de nombreux défis communs, dont le terrorisme, la prolifération, la cyberguerre et la prévention de la propagation de l’idéologie islamiste radicale. Israël et l’Azerbaïdjan ont développé une relation stratégique profonde pour affronter les menaces communes et elle a pris une position courageuse contre les efforts de déstabilisation de la région, plus précisément le terrorisme mondial.
L’Azerbaïdjan au cours des deux dernières décennies a renforcé la coopération en matière de défense avec Israël. Bien qu’ayant des liens historiques, les liens stratégiques-fraternelles entre Israël et l’Azerbaïdjan se sont renforcés grâce à la vision pragmatique du président d’Azerbaïdjan Ilham Aliyev. L’Azerbaïdjan a choisi Israël comme un partenaire fiable et a investi dans des équipements et des systèmes de défense israéliens. Ayant des relations diplomatiques à partir de 1992, établissant l’ambassade d’Israël à Bakou en 1993, Israël considère l’Azerbaïdjan comme un partenaire important. L’Azerbaïdjan est un grand fournisseur de l’approvisionnement pétrolier des Israéliens 40%. Cependant, l’Azerbaïdjan a choisi de ne pas ouvrir une ambassade en Israël, en raison de sa «réalité géopolitique», et maintient un canal de communication officieux pour le dialogue intergouvernemental, à travers les bureaux israéliens des compagnies aériennes azerbaïdjanaises AZAL.
Mais le temps est arrivé pour réfléchir de nouveau sur l’ouverture de l’ambassade d’Azerbaïdjan en Israël. L’Azerbaïdjan a joué un rôle crucial en reliant l’Europe et l’Asie, car il constitue le seul moyen d’infrastructures de transport et de l’énergie de contourner l’Iran et la Russie, via la mer Caspienne. Il a choisi d’opter pour un équilibre, tout en travaillant en étroite collaboration avec l’Iran et la Russie, avec d’autres puissants européens et asiatiques, tout en construisant des relations stratégiques avec Israël. La particularité exceptionnelle de l’Azerbaïdjan est qu’elle a de fortes relations avec Israël et elle est aussi un membre important du monde musulman. L’Azerbaïdjan reste membre actif de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), elle a ses propres liens avec de nombreux pays musulmans. Elle n’est pas devenue isolée à cause de cela. L’Azerbaïdjan a montré qu’elle pouvait être très attachée à valeurs séculières libérales et être un acteur important dans la communauté islamique, tout en entretenant des relations normales avec Israël.
L’occupation de 20% du territoire azerbaïdjanais par l’Arménie, la consolidation des groupes islamistes dans la région incitent l’Azerbaïdjan d’approfondir les capacités de sécurité avec Israël. Israël joue un rôle primordial et constructif dans le renforcement de l’armée azerbaïdjanaise et de son système auto-défense.
Israël a équipé l’armée azerbaïdjanaise d’une technologie militaire avancée. Le Premier ministre Netanyahu a déclaré lors de sa visite officielle en Azerbaïdjan le 14 décembre 2016: « Je ne nie pas que j’ai une double intention », tout en montrant son intérêt sincère à renforcer les liens commerciaux et de sécurité avec ces pays. Il voulait également utiliser sa visite pour montrer aux Etats arabes modérés qu’il est possible pour les Etats musulmans d’avoir liens forts et ouverts avec Israël.
Au cours de la dernière décennie, Israël a approvisionné l’Azerbaïdjan une grande variété d’armes modernes : les véhicules blindés, aux UAV de toutes sortes, radars et systèmes de défense aérienne ou systèmes d’artillerie et les drones. L’Azerbaïdjan a acquis de l’équipement militaire des entreprises israéliennes valant de 5 milliards de dollars d’ici 2016. Les équipements militaires fournis par l’industrie militaire d’Israël ont une importance dans la défense des positions azerbaidjanaises durant l’éventuelle escalade avec l’Arménie autour du Haut Karabakh. Selon le renseignement français en ligne (the French Intelligence Online), Israël a également fourni à Bakou des systèmes radar avancés, des postes de contrôle et de commandement et d’autres équipements de collecte de renseignements. Il a même fait une offre pour fournir à Bakou un satellite d’observation de 150 millions de dollars.
La coopération militaire et de renseignement avec Israël a pour but de revigorer l’Azerbaïdjan pour renforcer sa sécurité nationale. Israël a construit une clôture autour de l’aéroport international de Bakou afin d’améliorer les infrastructures énergétiques de l’Azerbaïdjan, de réaliser des trains militaires pour les troupes azerbaïdjanaises et de protéger la sécurité du président azerbaïdjanais lors de ses visites à l’étranger. L’Azerbaïdjan et Israël ont collaboré ensemble pour éradiquer les organisations islamistes radicales et empêcher la propagation de la menace venant des pays voisins de la région. La coopération contre le terrorisme international entre l’Azerbaïdjan et Israël est plus efficace qui est estimée et louée parfaitement par les pays occidentaux. Après avoir rencontré l’ambassadeur israélien Eitan Naeh à Bakou l’octobre 2001, le grand auteur de la stratégie de la politique étrangère de l’Azerbaïdjan Heydar Aliyev a déclaré que sa position dans la lutte contre le terrorisme international était identique avec Israël.
Certes, l’échec de l’alliance israélo-azerbaïdjanaise dans la lutte contre les courants extrémistes et radicaux de la région serait dommageable et aurait des conséquences imprévisibles pour Bakou et Jérusalem. Les tentatives de Téhéran pour imposer son idéologie religieuse pourraient avoir des répercussions catastrophiques sur la sécurité d’Israël et le potentiel de l’Azerbaïdjan pour être un allié indépendant et fort dans la région. En même temps que le principe de «dissuader l’Iran», Israël devait envoyer un message fort au monde arabe, à savoir qu’Israël peut avoir des liens diplomatiques et stratégiques avec les nations du monde musulman. Face à l’instabilité croissante dans la région et à l’acrimonie croissante dans la sphère internationale, Israël tente d’ouvrir de nouvelles voies d’amitié, tout en renforçant ses partenariats stratégiques.
Enfin, l’Azerbaïdjan étant un pays du dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations elle a accueilli en même temps l’Eurovision, les Jeux de Solidarité islamique et les Jeux Européens Bakou-2015. Parvenu à parcourir sur une modernisation Bakou garde toujours son charisme oriental en Europe. Pour cela seulement l’Azerbaïdjan pouvait démontrer au Monde musulman qu’il est possible d’établir un partenariat indéfectible avec Israël sans lui haïr ou cibler comme un pays mal vu.
Par Said Musayev* pour Infos-Israel.News
- Said est né en 1988 en Azerbaïdjan. Il étudie les différentes cultures la culture juive en tète et le dialogue interculturel-inter-religieux. Plus précisément l’histoire de la coexistence des Juifs sans aucune confrontation sociale, ethnique ou religieuse en Azerbaïdjan. Il a travaillé en 2014 au sein du Parlement européen à Bruxelles. il est ancien diplômé en Sciences politiques (Université Montesquieu Bordeaux IV) et est titulaire d’un Master de Droit et Science Politique spécialisé sur l’Intégration Communautaire et la Politique européenne de Voisinage (Université de Reims Champagne-Ardenne). Il est doctorant en sciences politiques et sociales (Institut des Droits de l’Homme au sein de l’Académie nationale des Sciences d’Azerbaïdjan). Le sujet de sa thèse est la « Lutte européenne contre l’Antisémitisme, l’Islamophobie et la radicalisation des jeunes dans le contexte des droits de l’homme et le cas azerbaïdjanais ». Il a eu un travail de thèse sur « Le rôle stratégique de l’Azerbaïdjan dans la sécurisation des approvisionnements gaziers de l’UE à l’horizon 2020 ». Il est expert sur les enjeux géopolitiques du gaz autour du bassin Caspienne/Asie Centrale et la Russie. Said est mais également bloguer sur The Times of Israel et l’auteur de nombreux articles sur la sécurité des approvisionnements gazier de l’Union européenne à l’Horizon 2020, la Russie et la grande Eurasie. Said a travaillé récemment en tant que conseiller chargé des affaires étrangères au sein d’un Comité d’Etat à Bakou. En 2016, Said a été premier azerbaïdjanais graduated le programme « Israël, son économie et la société » de l’Université Numérique européenne des Etudes juives-UNEEJ, projet dirigé par l’institut Elie Wiesel et l’Alliance Israélite Universelle (AIU).
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