Les services de renseignement américains et européens constatent en 2025 un ralentissement notable des opérations de sabotage imputées à la Russie, signe que Vladimir Poutine chercherait à reprendre la main sur ses campagnes de guerre hybride. Depuis plusieurs années, Moscou a recours à des intermédiaires – souvent issus du grand banditisme local – pour mener des actions visant à semer la panique et perturber des infrastructures civiles en Europe. Mais ces exécutants se révèlent parfois imprévisibles, allant au‑delà des objectifs fixés et créant des risques politiques non maîtrisés.
La guerre hybride, combinant moyens militaires conventionnels et non conventionnels sans déclaration de guerre formelle, a explosé après l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Les expulsions massives de diplomates russes ont poussé Moscou à utiliser davantage de criminels locaux pour incendier, vandaliser ou saboter des cibles en représailles au soutien occidental à Kiev.
En 2024, pas moins de 30 attaques de ce type ont été recensées : sabotage de câbles optiques et de tours de téléphonie en Suède, incendies criminels visant des entrepôts logistiques liés à l’Ukraine, perturbations GPS, voire complots d’assassinat. Cette année, le chiffre est tombé à 11 incidents entre janvier et mai. Les raisons ?
- Risque diplomatique avec Washington : Poutine chercherait à éviter de provoquer Donald Trump, fraîchement revenu à la Maison-Blanche et désireux de conclure un accord de paix sur l’Ukraine.
- Manque de fiabilité des agents locaux : certains agissent de leur propre initiative pour « impressionner » le renseignement russe, créant des débordements incontrôlés.
- Pression judiciaire accrue : des lois plus sévères au Royaume-Uni et ailleurs, avec peines de prison renforcées, dissuadent les recrues, qui ne bénéficient d’aucune immunité diplomatique.
- Priorité à l’Ukraine : le GRU (renseignement militaire) a redéployé d’importants moyens vers le front ukrainien.
Pour autant, les capitales européennes mettent en garde : cette baisse n’est pas un arrêt. Les opérations se poursuivent à l’Est du continent et les cyberattaques russes restent constantes, ciblant réseaux gouvernementaux, infrastructures énergétiques et communication.
Des affaires récentes illustrent encore la menace :
- En mars 2024, trois Britanniques ont été condamnés pour l’incendie d’un entrepôt londonien fournissant du matériel Starlink à l’Ukraine.
- En mai 2025, le Premier ministre polonais Donald Tusk a accusé Moscou d’être derrière un incendie criminel qui a ravagé un centre commercial à Varsovie.
Pour le président finlandais Alexander Stubb, « la Russie mène aujourd’hui deux guerres : l’une, conventionnelle, en Ukraine ; l’autre, hybride, contre l’Europe et l’Occident pour saper la sécurité et influencer l’opinion publique ».
En tentant de resserrer le contrôle sur ses réseaux criminels, le Kremlin révèle à la fois sa capacité de nuisance et ses fragilités : manque de ressources, agents peu fiables, exposition croissante face à des gouvernements européens désormais mieux préparés à identifier et sanctionner ces opérations clandestines.
Sources et liens recommandés :
- Catégorie Alerte Info 24/24 – Infos-Israel.News
- Catégorie Moyen-Orient et sécurité internationale – Infos-Israel.News
- Alyaexpress-News
- Rak Be Israel