Il est difficile pour les familles des victimes des attentats israéliens sous l’égide d’Arafat, chef de l’OLP de comprendre comment viser la paix tout en se recueillant sur la tombe d’un terroriste comme Arafat.

Le Premier Ministre Valls a peut être voulu faire passer la pilule aux franco-israéliens en se rendant d’abord sur les tombes de d’Ilan Halimi, des victimes de Toulouse et de l’hypercacher enterrées au cimetière de Givat Shaoul à Jérusalem, mais il sera difficile pour les Israéliens en général de croire en cette paix sous la tutelle française.

Aujourd’hui, à Ramallah, Valls s’est recueilli sur la tombe d’Arafat. Pour les victimes juives, ce type de comportement n’est juste qu’une preuve de plus que la France n’a pas encore compris ce que veut dire combattre le terrorisme.

Pour information, selon Identité Juive, Arafat a organisé d’innombrables attaques contre Israël. Il serait notamment derrière l’attentat contre l’équipe israélienne aux Jeux Olympiques de Munich : 11 athlètes seront tués. En 1988, il déclare renoncer à la lutte armée et tenter de trouver une solution pacifique au conflit. Il reçoit même le prix Nobel de la paix avec Itzak Rabin et Shimon Pérès en 1993 pour leurs efforts pour trouver un accord. Après avoir transmis le pouvoir à Mahmoud Abbas, il meurt le 11 novembre 2004 à Clamart, en France.

Yasser Arafat était pendant plusieurs décennies une figure terroriste qui prônait la violence palestinienne. Arafat était souvent considéré comme l’ennemi numéro un par Israël. Il a été qualifié de « chef terroriste » et de « menteur congénital », voire de « réincarnation d’Hitler ».

Les Israéliens ne prêtent attention à Arafat qu’après 1965, lorsqu’il se lance dans la lutte armée.

Le 13 novembre 1974, Arafat fait un discours devant l’Assemblée générale des Nations unies. Il y définit le sionisme comme une idéologie raciste, impérialiste et colonialiste, il y justifie la violence palestinienne en la comparant aux luttes nationalistes d’autres peuples du monde.

Le 22 novembre 1974, l’Organisation est admise comme membre observateur à l’ONU, faisant d’Arafat le premier représentant d’une organisation terroriste à participer à une session plénière de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies. En octobre 1976, lors du 8ème sommet arabe à Rabat, les chefs d’États arabes admettent l’OLP comme membre à part entière de la Ligue arabe.

D’autre part, des attaques palestiniennes contre le territoire israélien sont organisées sous ordre direct d’Arafat. Le 11 mars 1978, un commando palestinien débarque au sud de Haïfa et prend les passagers d’un autobus en otage. Le lourd bilan est au total de 35 morts et 74 blessés graves dont de nombreux civils juifs.

A partir de 1981, Arafat ordonna de lancer des roquettes depuis le Liban sur les habitations juives. Israël lança alors l’opération militaire, dite opération Paix en Galilée, qui vit s’affronter 15 000 terroristes Palestiniens dirigés par Arafat et 85 000 soldats israéliens. La structure de commandement qu’il avait imaginée sur le terrain s’effondre, les officiers sur lesquels il comptait prennent la fuite.

Said Aburich, l’un des proches d’Arafat décrit cette situation comme suit : « La légendaire tendance d’Arafat à s’entourer d’incapables flagorneurs et son manque d’organisation coûtaient cher aux Palestiniens ».

En effet, Arafat était un faux guerrier, qui déambulait toujours en uniforme comme Pinochet, qui ne mettait  jamais de vêtements civils et malgré cela qui n’avait jamais participé à un seul combat. La guerre, il y envoyait, comme il l’avait toujours fait, les autres pour la faire en son nom, les pauvres âmes qui croyaient en lui.

Dans les mêmes camps d’entraînement terroriste de L’OLP, on trouvait même des enfants de 10 ans. Pauvres enfants palestiniens poussés pour être des bombes humaines dans les attentats suicides. Une centaine d’enfants bombes humaines étaient en formation pour le compte de l’OLP.

Arafat, ce chef d’une bande d’assassins, a aussi lancé des actions terroristes contre les chrétiens au Liban. En 1976, le massacre de Damour était commis principalement par les milices palestiniennes. Cela a marqué le déclenchement de la guerre civile libanaise (1).

En 1988, il a lancé la première Intifada, ou « révolte des pierres », en Judée Samarie et sur la bande de Gaza. L’éclatement de l’Intifada précipite la proclamation depuis Alger d’un État palestinien dans la nuit du 14 au 15 novembre 1988 et Arafat est élu par le Conseil national palestinien, président de ce nouvel État.

Yasser Arafat s’allie même avec le pire dictateur des pays arabes, Saddam Hussein, et il applaudit l’invasion du Koweït par l’Irak, ce qui était perçu comme une trahison par le Koweït. Sa décision mènera à la faillite de l’OLP, puisque plusieurs États, comme l’Arabie saoudite et le Koweït, lui retirent alors leur soutien financier. Cette alliance vaut à Yasser Arafat, après la deuxième guerre du Golfe et la défaite des armées irakiennes, le ressentiment et la colère des monarchies pétrolières et des Américains.

En 1991, le soutien d’Arafat à Saddam Hussein était aussi perçu par les Israéliens comme une alliance avec l’homme qui bombarde leur pays de missiles SCUD.

Il fût paradoxalement sauvé par le nouveau gouvernement israélien, avec la gauche qui arrive au pouvoir en 1992 représentée par Yitzhak Rabin et Shimon Peres, qui estiment qu’il faut lui donner une chance. Le 13 septembre 1993, la Déclaration de Principes dite « accords d’Oslo », est signée à la Maison Blanche sous l’égide du président Bill Clinton. Le monde entier retient la poignée de main historique échangée entre le premier ministre israélien Yitzhak Rabin et Yasser Arafat.

Arafat a trahi les Israéliens (et le monde entier en quelque sorte) lorsqu’il a refusé de donner toutes les garanties nécessaires en matière de sécurité, en vue de la création d’un État autonome palestinien en Judée Samarie et dans la bande de Gaza (2). Arafat a été notamment critiqué par l’un de ses proches, le ministre palestinien Nabil Amr, pour l’échec du Sommet de Camp David II.

En septembre 2000, la seconde Intifada est initiée par Arafat. Suite au déclenchement de cette vague de violence, les discussions de paix sont interrompues et Yasser Arafat redevient, pour la plupart des Israéliens, un assassin.

Les attentats du 11 septembre 2001 précipitent les États-Unis dans la « guerre contre le terrorisme » à partir de décembre 2001, alors qu’au même moment, Yasser Arafat est considéré comme responsable du déclenchement de la seconde Intifada et des attentats-suicides par le gouvernement israélien. Il sera boycotté par le gouvernement américain.

Yasser Arafat va passer les dernières années de sa vie enfermé dans la Mouqata’a, son QG de Ramallah, encerclée par les forces israéliennes. Interdit de voyage aussi bien en Palestine qu’à l’étranger, il va perdre toute prise sur les évènements, gardant toutefois le contrôle de l’Autorité palestinienne et de l’OLP.

Pour Israël, Arafat n’est plus un interlocuteur valable et ne méritait pas la confiance de la communauté internationale. Un crédo partagé par Washington, qui fait de son départ une condition préalable à la création d’un État palestinien indépendant.

Même les dernières années de sa vie, il n’a pas renoncé au terrorisme. En 2002, l’« Affaire du Karine A » met directement en cause Yasser Arafat : un bateau transportant 50 tonnes d’armement est arraisonné par l’armée israélienne : selon cette dernière la cargaison est destinée aux Palestiniens. Des documents montreront que le bateau était possédé par l’Irakien Ali Mohamed Abbas et il était destiné à l’Autorité palestinienne.

C’est en 2003 que des membres du gouvernement Sharon vont jusqu’à proposer publiquement d’ « éliminer » le chef terroriste palestinien (3). Dans la foulée, Sharon confirme que, si Arafat quitte Ramallah et les territoires autonomes pour se rendre à l’étranger, il ne sera pas autorisé à revenir. La très forte réaction de la communauté internationale force le gouvernement Sharon à se rétracter (4).

Yasser Arafat est décédé le 11 novembre 2004, à Paris. Il est accusé d’avoir détourné au profit de son organisation plusieurs centaines de millions de dollars qui étaient destinés au peuple palestinien, et un conflit d’intérêts financiers a éclaté après sa mort sur les sommes disparues entre sa femme résidant à Paris en France et à Gammarth en Tunisie, et l’OLP. Des magazines comme Forbes estiment que Arafat était riche de 300 millions de dollars alors que des officiels américains estiment sa fortune haute de 1 milliard de dollars. Sa femme aurait reçu alors qu’elle vivait à Paris 100 000 dollars chaque mois de la part de l’autorité palestinienne.

Le FMI estime à au moins 898 millions de dollars le montant des détournements sur les financements alloués à l’autorité palestinienne entre 1994 et 2000. Mohamed Rachid, présenté comme l’agent financier personnel de Yasser Arafat, aurait ainsi géré sur plusieurs années une fortune considérable à travers de nombreux investissements aux rendements avérés.

Arafat est également accusé de financer le terrorisme palestinien et d’utiliser les aides internationales pour acheter des armes. Certains groupes auteurs d’attentats-suicides en Israël sont liés directement au Raïs palestinien. Maslama Thabet, l’un des leaders du groupe, s’exprimant dans le quotidien USA Today, affirme : « nous recevons nos instructions du Fatah. Notre chef est Yasser Arafat lui-même ».

Israël a publié plusieurs documents trouvés dans les dossiers d’Arafat, prouvant que celui-ci avait tacitement approuvé les attentats perpétrés par les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa. De son côté, l’Union européenne enquête sur les allégations de détournement de ses aides par l’Autorité palestinienne.

Ftouh Souhail, Tunis

(1) La massacre de Damour a eu lieu le 20 janvier 1976 pendant la guerre civile libanaise de 1975-1990. Ce massacre a été commis principalement par les milices palestiniennes contre les habitants chrétiens de Damour.
(2)Il refuse également les propositions du Président américain Bill Clinton de renoncer au droit au retour des réfugiés palestiniens en échange du statut de Jérusalem comme capitale de la Palestine et d’Israël. Des personnalités arabes, comme le président égyptien Hosni Moubarak, pressent Arafat d’accepter cette offre mais celui-ci répond que cela est impossible. Arafat provoque la rupture des pourparlers de Taba le 27 janvier 2001.
(3)Le journaliste israélien Uri Dan rapporte, dans son livre Ariel Sharon : Entretiens intimes avec Uri Dan, une conversation téléphonique qui se serait alors tenue entre Ariel Sharon et George W. Bush, Sharon informant Bush qu’il ne se sentait plus tenu par la promesse qu’il lui avait faite en mars 2001 de ne pas toucher à la vie d’Arafat. Bush lui aurait répondu qu’il fallait laisser le destin de Arafat entre les mains de Dieu, ce à quoi Sharon avait répondu que parfois, Dieu a besoin d’une aide.
(4) Suite à ces menaces, le pacifiste israélien, Uri Avnery, déclare dans son éditorial pour Le Bloc de la paix (Gush Shalom), être prêt à servir comme bouclier humain pour protéger Arafat. Il se rend avec un groupe de pacifistes à la Mouqata’a où Arafat les invite à dîner. Au cours du diner, Arafat déclare « J’étais alors et je reste aujourd’hui engagé dans l’espérance d’un avenir pacifié, un avenir dans lequel les enfants de nos deux peuples pourront grandir sans la peur ».