Près de 2 000 druzes israéliens veulent rejoindre la guerre en Syrie : Tsahal sur le qui-vive

La tension identitaire explose en Israël et dans la région. Près de 2 000 druzes israéliens, parmi eux des soldats servant activement dans Tsahal ou dans d’autres organes de sécurité de l’État hébreu, ont officiellement déclaré leur volonté de rejoindre les combats en Syrie. Leur objectif : défendre leurs frères de la communauté druze à As-Souweida, au sud de la Syrie, théâtre de massacres perpétrés par les forces du régime syrien allié aux milices chiites iraniennes. Un signal qui alarme sérieusement la hiérarchie sécuritaire israélienne.

Dans une déclaration officielle signée de leurs noms et numéros d’identité, ces volontaires affirment sans détour : « Il est temps pour nous d’être prêts à défendre nos frères, notre terre et notre religion. » Un serment guerrier qui ne laisse pas indifférent alors que les druzes en Syrie subissent de lourdes pertes et que les tensions communautaires risquent de franchir les frontières. Cette déclaration de guerre druze, sur fond de solidarité ethno-religieuse, place Israël dans une position extrêmement délicate face à ses voisins, et surtout vis-à-vis de la Syrie où la situation reste explosive.

La situation est d’autant plus critique que l’état-major israélien craint que ce mouvement ne provoque une rupture de la discipline au sein de Tsahal, qui compte de nombreux soldats issus de la communauté druze, loyaux jusqu’ici à l’État d’Israël. Pour tenter de calmer les esprits, le coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires, le général de division Rassan Alian – lui-même druze –, s’est rendu chez le cheikh Mowafaq Tarif, leader spirituel de la communauté en Israël. Il a délivré un message clair : « Laissez Tsahal gérer la situation. »

Mais les paroles apaisantes ne suffisent pas à stopper l’élan de colère. L’armée israélienne se prépare désormais à faire face à l’arrivée massive de druzes vers la frontière nord, près du Golan, avec l’intention évidente de traverser en force pour porter secours à leurs cousins syriens. Lors des précédentes émeutes cette semaine, environ 1 000 citoyens israéliens avaient déjà franchi la frontière pour pénétrer en Syrie. Un officier supérieur du commandement nord a justifié cette décision exceptionnelle par le chaos qui régnait alors : « Des milliers de personnes étaient rassemblées et la police ne pouvait pas les contenir. Pour éviter une catastrophe humaine avec des civils piétinés, nous avons décidé d’ouvrir les grilles. » Une mesure exceptionnelle mais que le responsable militaire affirme « ne pas avoir aimée », bien qu’elle ait été rendue nécessaire par la violence de la foule.

Cet épisode rappelle la complexité du lien entre Israël et sa population druze. Israël leur a confié des responsabilités militaires majeures, leur a garanti des droits équivalents à ceux des juifs israéliens, et pourtant l’identité communautaire reste vive, transcendée par des événements dramatiques comme ceux qui se déroulent actuellement à As-Souweida. La crainte à Jérusalem est désormais que cette solidarité communautaire franchisse la limite de la loyauté nationale, fragilisant l’armée elle-même, dans une région déjà gangrenée par les conflits interethniques et religieux.

Pendant ce temps, le régime syrien, désormais privé de son dirigeant historique Bachar el-Assad, remplacé par un général aux ordres de l’Iran, continue de s’enfoncer dans la guerre civile, alors même que les forces iraniennes s’implantent de plus en plus solidement en Syrie. Cette situation crée un cocktail explosif pour Israël, qui doit surveiller de près ses frontières mais aussi contenir les tensions internes. À cela s’ajoute la menace persistante du Hezbollah libanais, bras armé de Téhéran, toujours prêt à ouvrir un nouveau front depuis le Liban ou la Syrie.

Les druzes d’Israël, entre fidélité à la patrie et solidarité ancestrale, sont ainsi pris au piège d’une géopolitique qui ne laisse aucune place à la neutralité. Mais si la sécurité d’Israël est bien la priorité de Tsahal, elle devra aussi composer avec les émotions et les traditions de ceux qui portent l’uniforme mais ont le cœur tourné vers leurs racines.

Dans ce contexte explosif, Israël se doit de maintenir la vigilance et de rappeler à chacun que la défense de l’État juif passe avant tout, quitte à décevoir ceux qui rêvent de vengeance ou de justice tribale. Plus que jamais, la frontière nord pourrait redevenir un théâtre de tensions incontrôlables, et Tsahal devra démontrer que l’État d’Israël reste le seul garant de la sécurité pour tous ses citoyens, quelles que soient leurs origines.

Pour suivre en temps réel les évolutions sur la situation des druzes et du Golan :
👉 https://infos-israel.news/category/israel/
👉 https://infos-israel.news/category/alerte-info-24-24/

Et pour en savoir plus sur la question druze en Israël et ses enjeux :
👉 https://fr.wikipedia.org/wiki/Druzes_d%27Isra%C3%ABl
👉 https://rakbeisrael.buzz/
👉 https://alyaexpress-news.com/

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