Dans la région Ile-de-France, où se situent Paris et ses communes limitrophes, 25,5% des stations manquent d’au moins un type de carburant – c’est une amélioration par rapport à jeudi où il était de 31,7. % des gares. Selon l’agence de presse AP, la pénurie se fait sentir principalement en région parisienne et dans le nord de la France.

A l’origine de la pénurie, une grève de plusieurs semaines dans les raffineries des géants pétroliers ExxonMobil et TotalEnergy. Pendant la grève, six des sept raffineries françaises ont été fermées. 

Des responsables du cabinet du Premier ministre et du ministère français de l’Énergie ont déclaré à CNN que la demande de ravitaillement cette semaine était d’au moins 20% supérieure à la normale. Selon eux, même après la grève des raffineries, il faudra une semaine ou deux pour que leur production revienne à la normale.

Les travailleurs réclament une « répartition des richesses »

Dans le deuxième plus grand syndicat de France, la CGT, ils demandent une augmentation de 10% des salaires des travailleurs – 7% à cause de l’inflation et 3% pour ce que l’organisation appelle la « répartition des richesses ». Plus tôt cette semaine, des syndicats plus modérés ont signé un accord salarial chez ExxonMobil, entraînant la fin d’une grève dans ses raffineries. Cependant, bien que le chargement et le pompage aient repris dans les raffineries de l’entreprise, leur redémarrage prendra un certain temps. Plus tôt cette semaine, le gouvernement français a ordonné au personnel de la raffinerie de Normandie d’ExxonMobil de reprendre le travail – une décision très inhabituelle.

Hier, il a été décidé à la CGT de claquer la porte à la poursuite des pourparlers avec Totalenergy, même si les petits syndicats – CFDT et CFE-CGC – sont parvenus à un accord avec la direction, selon lequel les salaires des ouvriers augmenteront de 7 % et ils recevront une prime d’environ 3 000 à 6 000 euros. Bien que l’accord soit juridiquement contraignant en vertu du droit français, la grève se poursuit dans quatre des raffineries de l’entreprise, parrainées par la CGT.

Reuters rapporte que le ministre français des Transports, Clément Bowen, a annoncé qu’il faudra encore quelques jours avant que la situation ne revienne à la normale : « Le président s’est fixé un objectif pour le milieu de la semaine prochaine, nous y travaillons ». Le ministre de l’Energie Panier-Rencher a appelé Totalenergy à augmenter les salaires et à renouer le dialogue avec les salariés de la CGT.

Mardi prochain, il y aura une grève plus étendue, à laquelle participeront également les cheminots et l’industrie automobile en France.

La France n’est pas seule

Le manque de carburant n’est pas un problème exclusif à la France : juste avant que l’hiver ne s’empare du continent, l’Europe est confrontée à une crise énergétique. L’un après l’autre, les gouvernements de l’Union européenne annoncent des plans nationaux, d’un montant déjà proche de 700 milliards d’euros, selon les calculs de l’Institut européen Bruegel, pour subventionner les prix de l’énergie par divers mécanismes.

 

Ainsi, la Commission promeut une taxation rétroactive des entreprises d’énergies renouvelables qui « profitent » de la flambée des prix. La Commission essaie de corriger la situation qu’elle a elle-même créée, lorsque le marché européen de l’énergie a été complètement privatisé et pour tenter d’encourager la « révolution verte », il a été décidé que le prix de l’électricité serait déterminé en fonction des coûts de production à partir de gaz. Par conséquent, les entreprises qui produisent de l’énergie à partir d’atomes, de biomasse, de soleil et de vent bénéficient désormais d’un bond de leurs bénéfices, que la Commission entend taxer rétroactivement.