Selon une nouvelle enquête réalisée par un important organisme de sondage français, plus de 9 Juifs français sur 10 fréquentant l’université ont fait l’expérience de l’antisémitisme.

Plus de 9 étudiants juifs sur 10 (91 %) dans les universités françaises déclarent avoir subi au moins un acte antisémite antisémite au cours de leurs études universitaires, selon un article publié jeudi par le journal français Le Parisien.

L’enquête rapportée par l’agence de presse française a été commandée par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et menée par le principal organisme de sondage français, l’Institut français de l’opinion publique (IFOP).

Les actes antisémites rapportés par les étudiants français comprenaient un large spectre d’événements. Le plus souvent, ces actes faisaient référence à des choses telles que recevoir des blagues sur les Juifs ou être confronté à un stéréotype sur les Juifs. Cependant, bien que relativement plus rare, l’éventail des actes antisémites rencontrés par les étudiants s’étendait également à des agressions physiques violentes.

Ces derniers événements ont été signalés par 7 % des étudiants juifs.

Même si la grande majorité des étudiants juifs ont déclaré avoir été victimes d’un acte antisémite, un pourcentage un peu plus faible, bien que toujours écrasant (77 %), a déclaré croire que l’antisémitisme est « largement répandu ». Plus précisément, ce pourcentage d’étudiants juifs considère l’antisémitisme comme un problème plus grave que d’autres formes de discrimination telles que le racisme, le sexisme et l’homophobie.

Comment les étudiants non juifs voient-ils la question de l’antisémitisme ?
Comme le souligne Le Parisien, cette proportion d’étudiants représente presque l’inverse des étudiants non juifs qui voient les choses de la même manière.

Parmi les étudiants non juifs, 28 % considèrent l’antisémitisme comme répandu à un degré qui dépasse les autres formes de discrimination. Parallèlement, 63 % des étudiants non juifs estiment que d’autres formes de discrimination sont plus répandues que l’antisémitisme.

« Je constate une fois de plus que l’antisémitisme ne s’enregistre pas, comme si les juifs étaient forcément privilégiés, [comme si tout était bon pour les juifs] ». Samuel Lejoyeux, président de l’UEJF, a déclaré au Parisien : « Comme certains le pensent, nous ne pouvons pas être des victimes aujourd’hui. »

Lejoyeux poursuit en soulignant ce qu’il considère comme des slogans associés à la cause palestinienne comme outils pour attaquer directement les Juifs français. Il poursuit en affirmant que les antisémites tentent de rendre les Juifs français responsables des actions du gouvernement israélien afin de justifier la haine à leur égard.

« Les discours qui font des Juifs français les ambassadeurs de la politique du gouvernement israélien sont absurdes, mais cette vieille rhétorique de la double allégeance imprègne les esprits et nous met en danger », a déclaré Lejoyeux au Parisien.

En effet, la perception selon laquelle les Juifs détiennent un pouvoir disproportionné au sein du gouvernement et ailleurs semble omniprésente, selon le directeur adjoint de l’IFOP, Frédéric Dabi.

« Selon la moitié des étudiants interrogés, les Juifs sont très unis, 24 % les considèrent comme plus riches que la moyenne et [18 % estiment que les Juifs] ont trop de pouvoir dans [à la fois] la finance [et] les médias », a déclaré Dabi. Il note que 15 % supplémentaires des étudiants interrogés pensent que les Juifs ont trop de pouvoir en politique.

Le reportage du Parisien cite Marie-Anne Matard-Bonucci, responsable d’un programme diplômant axé sur la formation à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme à l’université Paris 8 à Saint-Denis, qui affirme que « l’antisémitisme est revenu à son niveau d’il y a dix à quinze ans ». , très clairement. Elle est présente dans les universités comme ailleurs, ni plus ni moins.»

Selon l’article, l’enquête IFOP a été menée en ligne entre juin et septembre auprès de 802 personnes interrogées. Les personnes interrogées étaient représentatives de la population étudiante française, 237 d’entre eux s’identifiant comme juifs.

Guillaume Maignan a contribué à ce rapport.