Prince hĂ©ritier d’Iran : « Biden a tort dans son approche de TĂ©hĂ©ran »

Le prince hĂ©ritier iranien Reza Pahlavi, fils du regrettĂ© Shah d’Iran, a averti que l’intention de l’administration Biden de rejoindre l’accord nuclĂ©aire du JCPOA avec l’Iran est une erreur et que l’accord Ă©tait basĂ© sur l’idĂ©e fausse que le rĂ©gime actuel changerait ses coutumes. Il a parlĂ© dans une interview avec Israel Hayom publiĂ©e dimanche.

« Ils ont dit qu’ils reviendraient Ă  l’accord nuclĂ©aire lorsque leur ennemi jurĂ© (le rĂ©gime iranien) se serait prĂ©cipitĂ© pour quintupler le taux d’enrichissement d’uranium », a dĂ©clarĂ© Pahlavi Ă  propos des remarques de l’administration concernant le retour Ă  l’accord. «C’est du chantage au monde libre. La seule solution intelligente aux prĂ©occupations des AmĂ©ricains, des peuples de la rĂ©gion et du peuple iranien est de soutenir le combat de l’Iran pour la libertĂ© et la dĂ©mocratie. « 

Pahlavi a expliquĂ© Ă  Israel Hayom que l’accord nuclĂ©aire est basĂ© sur « l’idĂ©e fausse d’un changement de comportement », ajoutant que « cela ne se produira pas. Les Iraniens savent que le rĂ©gime n’est pas guidĂ© par leurs intĂ©rĂȘts nationaux, mais par ses intĂ©rĂȘts corrompus et criminels. Alors dans mes conversations avec les dirigeants Ă©trangers, je leur explique que la seule vraie solution est de soutenir les besoins du peuple iranien. « 

« Les actions destructrices du rĂ©gime ne profitent Ă  aucune relation Ă  long terme avec le monde libre », a ajoutĂ© Pahlavi, ajoutant que de nombreux militants iraniens ont envoyĂ© une lettre au prĂ©sident amĂ©ricain Joe Biden concernant le retour prĂ©vu de l’accord nuclĂ©aire.

«Avec les avantages Ă©conomiques de l’accord, le rĂ©gime contrĂŽlait trois capitales arabes et suscitait encore plus de peur. L’accord a Ă©galement aidĂ© Ă  soutenir les Palestiniens extrĂ©mistes aux dĂ©pens des modĂ©rĂ©s et a nui Ă  la sĂ©curitĂ© d’IsraĂ«l », a dĂ©clarĂ© Pahlavi. « Dans des pays comme l’Irak et le Liban, oĂč les civils craignent des milices comme le Hezbollah, les dĂ©gĂąts financiers ont dĂ©clenchĂ© des manifestations contre les effets de la RĂ©publique islamique. »

Pahlavi a soulignĂ© que, bien qu’il doute que l’Iran soit dans des mois pour obtenir des armes nuclĂ©aires, « ils n’en ont pas du tout besoin car ils ont la capacitĂ© de semer la confusion dans la rĂ©gion ».

Biden a dĂ©clarĂ© qu’il ne rejoindrait l’accord nuclĂ©aire que si l’Iran remplissait Ă  nouveau ses engagements antĂ©rieurs et son administration a dĂ©clarĂ© qu’elle chercherait un accord qui aborde Ă©galement les activitĂ©s de dĂ©stabilisation de l’Iran dans la rĂ©gion.

Pahlavi a Ă©galement exprimĂ© son soutien aux accords d’Abraham, les accords de normalisation signĂ©s entre IsraĂ«l et un certain nombre de pays arabes, comparant les possibilitĂ©s offertes aux citoyens de ces pays avec «la souffrance et la misĂšre des pays de « l’Axe de la rĂ©sistance » : mon Iran, l’Irak, le Liban, le YĂ©men et la Syrie ».

«Ils ont tissĂ© des liens sociaux, culturels, Ă©ducatifs, sanitaires et Ă©conomiques. Cependant, la victoire ne sera complĂšte que lorsque l’Iran sera libĂ©rĂ© des tĂ©nĂšbres de la rĂ©sistance et entre dans la lumiĂšre de l’alliance. J’espĂšre que cela arrivera bientĂŽt », a dĂ©clarĂ© Pahlavi.

Pahlavi a souligné que tant que la révolution islamique sera au pouvoir en Iran, le pays ne normalisera jamais ses relations avec Israël.

« Contrairement aux pays qui se dĂ©finissent par ce qu’ils soutiennent, c’est-Ă -dire la prospĂ©ritĂ© et le progrĂšs de leur peuple, le rĂ©gime de l’Ayatollah est dĂ©fini par ce Ă  quoi il s’oppose », a dĂ©clarĂ© Pahlavi. «Ce n’est pas une tactique, mais une haine qui ne disparaĂźtra pas. Il est nĂ©cessaire de crĂ©er un ennemi commun qui unit les diffĂ©rentes factions. C’est un ciment idĂ©ologique qui les maintient ».

« Le peuple iranien est plein de vƓux de paix avec IsraĂ«l, comme avec tous les pays de la rĂ©gion et en gĂ©nĂ©ral respectant notre souveraineté », a ajoutĂ© Pahlavi, soulignant que « la relation biblique entre l’Iran et le peuple juif est profondĂ©ment gravĂ©e dans notre culture et l’histoire, et sera renouvelĂ© une fois le rĂ©gime tombĂ© ».

Le prince hĂ©ritier a dĂ©clarĂ© qu’il n’avait « aucun doute » que le rĂ©gime actuel tomberait bientĂŽt. « Au cours des trois derniĂšres annĂ©es, il y a eu un changement si radical que seuls quelques-uns croient encore que la jeune gĂ©nĂ©ration acceptera d’endurer le rĂ©gime oppressif », a dĂ©clarĂ© Pahlavi.

Pahlavi a soulignĂ© que la majoritĂ© du peuple iranien considĂšre que la RĂ©publique islamique est «un Ă©chec continu : de l’économie, de l’environnement, de la santĂ© et des relations avec le monde, le rĂ©gime a Ă©chouĂ© dans tout. C’est un rĂ©gime anti-iranien et non iranien ».

Pahlavi a ajoutĂ© que des sources en Iran « soulignent que l’effondrement de la popularitĂ© du rĂ©gime s’accĂ©lĂšre, et qu’une partie de cela est mĂȘme un dĂ©clin du soutien au sein de l’establishment lui-mĂȘme ».

Au milieu de la variĂ©tĂ© des menaces lancĂ©es par l’Iran ces derniers mois contre IsraĂ«l, les États-Unis et d’autres pays de la rĂ©gion et du monde, Pahlavi a soulignĂ© que «les chants belligĂ©rants et haineux ne sont pas que de la rhĂ©torique. Le rĂ©gime constitue une menace pour les pays du Moyen-Orient, dont il tente de saper leur souverainetĂ© avec l’aide de ses milices ».

Pahlavi a exprimĂ© son intĂ©rĂȘt pour une visite en IsraĂ«l et a dĂ©clarĂ© qu’il Ă©tait particuliĂšrement intĂ©ressĂ© Ă  rencontrer des Iraniens vivant en IsraĂ«l. « Ils maintiennent un meilleur mode de vie que ce qui est possible sous la RĂ©publique islamique, qui n’aime pas notre histoire et notre hĂ©ritage », a dĂ©clarĂ© Pahlavi Ă  Israel Hayom.

«Je pense qu’IsraĂ«l peut aider l’Iran dans les domaines de la haute technologie et de l’environnement. Les connaissances israĂ©liennes sur l’eau peuvent aider mon pays qui, comme IsraĂ«l, a de nombreuses prĂ©occupations Ă  ce sujet », a ajoutĂ© Pahlavi.

En rĂ©ponse Ă  la question de savoir si Pahlavi voudrait des relations solides avec IsraĂ«l s’il revenait au pouvoir, le prince hĂ©ritier a soulignĂ© qu’il « ne cherche pas le pouvoir pour lui-mĂȘme », mais qu’il « souhaite ĂȘtre la voix de mon peuple et les soutenir ».

Pahlavi dirige le Conseil national iranien pour les Ă©lections libres, un groupe qui rassemble plus de 30 organisations d’opposition iraniennes actuellement en exil. «Mon objectif est de libĂ©rer le pays et d’établir une dĂ©mocratie laĂŻque basĂ©e sur la volontĂ© du peuple. Je suis convaincu que les fils de Cyrus auront toujours une place spĂ©ciale dans le cƓur du peuple d’IsraĂ«l », a dĂ©clarĂ© Pahlavi.

«Le rĂ©gime islamique, depuis sa crĂ©ation, a cĂ©lĂ©brĂ© la mort. Par contre, mon toast prĂ©fĂ©rĂ© est celui des juifs : Ă  la vie ! Les Iraniens, en tant que civilisation, prĂ©fĂšrent cĂ©lĂ©brer la vie plutĂŽt que la mort. Ceux qui pensent comme nous, comme les citoyens d’IsraĂ«l, sont nos amis et alliĂ©s naturels», a conclu Pahlavi.

Pahlavi est le fils de Mohammad Reza Pahlavi, le dernier Shah d’Iran. Son pĂšre est arrivĂ© au pouvoir aprĂšs le renversement de son grand-pĂšre par l’Union soviĂ©tique et le Royaume-Uni en 1941. Le shah bĂ©nĂ©ficiait d’un soutien international, y compris celui des États-Unis et du Royaume-Uni, et a menĂ© un large Ă©ventail de rĂ©formes. Telles que les infrastructures, projets agricoles, Ă©ducatifs et mĂ©dicaux, selon l’Encyclopedia Britannica.

MalgrĂ© les rĂ©formes mises en Ɠuvre par le shah, il a fait face Ă  une large opposition de la part des classes infĂ©rieures, des chiites iraniens, des commerçants et des Ă©tudiants en raison de son rĂ©gime autocratique, de la corruption prĂ©sumĂ©e, de l’occidentalisation forcĂ©e et des opĂ©rations SAVAK. La police secrĂšte, qui a rĂ©primĂ© l’opposition et la dissidence en arrĂȘtant, torturant et exĂ©cutant de nombreux dissidents et censurant les mĂ©dias et les universitaires. Des milliers de personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et torturĂ©es par SAVAK. Certaines des installations utilisĂ©es par SAVAK sont Ă©galement utilisĂ©es par le gouvernement iranien actuel. AprĂšs une sĂ©rie d’émeutes et de manifestations, il a quittĂ© l’Iran avec sa famille et la RĂ©volution islamique a pris le pouvoir avec le chef suprĂȘme, l’ayatollah Ali Khomeini. Depuis lors, les Pahlavi vivent en exil.

Via: Israel Hayom


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